![DG-ONEP](https://www.lesahel.org/wp-content/uploads/2023/11/DG-ONEP-ok-1024x683.jpg)
Alou Moustapha, DG ONEP
Le Conseil des Ministres s’est réuni, le vendredi 7 février 2025 dans la salle habituelle des délibérations sous la présidence du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie(CNSP), Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Au cours de cette séance, le gouvernement a pris plusieurs décisions intéressant la vie de la Nation et qui cadrent avec la marche et les principes du Niger nouveau.
C’est ainsi qu’on peut retenir le projet de décret portant réglementation dans le secteur des sociétés de sécurité privée qui n’a pas encore fait l’objet de réglementation spécifique, malgré la prolifération de ces structures exerçant ainsi leurs activités sur la base d’une autorisation provisoire délivrée par le Ministère de l’Intérieur.
Pour mettre fin au flou artistique qui entoure ce statut provisoire qui dure et finalement perdure pour friser le définitif, le Conseil des ministres a comblé le vide juridique en soumettant les sociétés de sécurité privée à une réglementation propre comportant notamment l’interdiction d’exercer des activités régaliennes des forces de défense et de sécurité, la nécessité de disposer d’une autorisation d’exercice préalable valable pour une période de cinq (5) ans, renouvelable, personnelle et non cessible, des obligations imposées aux promoteurs, gérants et aux personnels des sociétés de sécurité privée, des dispositions sur le port des armes civiles et des équipements de sécurité privée, les contrôles permanents du ministère chargé de la sécurité publique et des sanctions administratives et pénales en cas de manquement aux obligations liées à l’exercice des activités des sociétés de sécurité privée.
En outre, désormais, dans notre pays, les gérants, dirigeants ou promoteurs des sociétés privées de sécurité doivent être, tous, de nationalité nigérienne et seront soumis au préalable à une enquête de moralité par les services compétents de l’Etat.
Un délai de six (6) mois est accordé aux sociétés actuellement en service pour se conformer à la nouvelle donne au risque bien entendu, passé ce délai, d’être dissoutes.
Au demeurant, il y a quelques semaines, au cours de son entretien-bilan sur le plateau de la Radiotélévision du Niger (RTN), le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Brigade Mohamed Toumba, a évoqué les réformes en cours dans le domaine de la sécurité publique et qui touchent, entre autres, à l’exercice de la sécurité privée au Niger. « Nous avons au ministère de l’Intérieur plusieurs réformes dont celles relatives aux sociétés privées de gardiennage, les réformes sur les régimes d’armes. Imaginez que depuis 1963, l’ordonnance qui réglemente le port d’arme au Niger n’a pas été revue », disait le ministre en charge de la Sécurité Publique.
Cette réforme, comme on le constate, entre dans le cadre du nouveau paradigme en matière de sécurité intérieure adopté au regard de la complexité de la situation sécuritaire dans notre pays. Du reste, le 10 Juin 2024 déjà, le ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a signé un Arrêté portant retrait des autorisations provisoires d’exercice accordées à certaines sociétés privées de sécurité.
Cette mesure, il faut le souligner, est en cohérence et en adéquation avec l’esprit qui guide le domaine de la sécurité publique dans le Niger nouveau, de la sécurité intérieure de manière générale, qui ne saurait s’accommoder avec des faux-fuyants, des rôles troubles, des missions aux contours floues et aux objectifs inavoués dans lesquelles se sont fourvoyés des responsables et agents tout aussi ambivalents de certaines sociétés privées de sécurité qui, manipulées peu ou prou, ont fait montre d’une duplicité sans bornes, d’une versatilité sans limite, d’une dualité sans commune mesure envers la Nation et les intérêts du Niger en ce tournant décisif de l’histoire de notre pays marqué par le patriotisme, le désir ardent du peuple nigérien à se défendre contre les ennemis de tout acabit, organiser et prendre en main sa propre sécurité, reconquérir sa souveraineté pleine et entière.
Alou Moustapha (ONEP)