Transparence, redevabilité et efficacité : telles sont les lignes directrices qui doivent désormais guider les responsables dans la gestion des Entreprises et Etablissements publics. C’est là toute la quintessence du message qu’a voulu faire passer le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, le 25 octobre dernier, dans son discours à l’ouverture du Forum national des Entreprises et Etablissements publics du Niger.
En initiant un tel forum, le gouvernement affiche sa ferme volonté de renforcer la bonne gouvernance et de lutter contre la médiocrité et l’inefficacité. C’est aussi et surtout, une réponse et une suite aux différents rapports établis ces dernières années par les organes de contrôle sur la gestion des entités publiques.
En réunissant les membres du gouvernement et leurs collaborateurs, les organes d’inspection et de contrôle et les dirigeants des entreprises et établissements publics, ce forum se veut déjà un cadre pour la promotion de la transparence.
Et, sans langue de bois, le Premier ministre a souligné, pour le déplorer, la ‘’faible performance’’ des entreprises et établissements publics avant d’annoncer la ferme décision du gouvernement «d’impulser une transformation radicale de leur gouvernance». «Le dernier rapport de la Cour des Comptes a fait notamment ressortir plusieurs irrégularités dans la gestion des entreprises publiques au titre desquelles je retiens : les retards dans la production des comptes et la faible qualité des comptes produits ; les dépenses sans rapport avec leur mission ; les irrégularités relatives au respect de la procédure du Code des marchés publics», rappelle le Chef du gouvernement.
Or, ces entités sont créées pour participer au progrès économique et social en fournissant des services, des emplois, des produits et des recettes fiscales de grande importance. Malheureusement, par leur gouvernance, beaucoup d’entreprises et établissement publics sont en train de
devenir ‘’un poids pour le budget de l’Etat et à l’économie nationale’’. Ce qui va à l’encontre des objectifs du Programme de Renaissance Acte III qui, sous l’impulsion du Président de la République, vise à créer toutes les conditions d’une économie compétitive et d’un développement durable en faisant jouer aux secteurs public, parapublic et privé tout le rôle qui leur est dévolu. «Ce rôle ne peut être rigoureusement assumé que lorsque la gouvernance des Entreprises et Etablissements Publics répond aux normes convenues», prévient le Chef du gouvernement.
A cet effet, le Premier ministre a annoncé une feuille de route en quatre axes à travers lesquels le gouvernement compte impulser ce changement dans la gouvernance des entreprises et établissement publics. Il y a d’abord la modification de la loi sur les Entreprises Publiques pour prendre en compte les catégories non prévues, mieux affirmer la mission de développement du pays et renforcer la redevabilité et le mécanisme de contrôle. S’y ajoutent également la révision du mode de désignation des membres des Conseils d’Administration des entreprises publiques conformément aux objectifs qui leur sont assignés ; la mise en place d’un système de contrat de performance des Entreprises Publiques auquel est indexée une partie de la rémunération de leurs dirigeants ; et enfin la création d’un événement autour du Président de la République pour encourager les entreprises performantes et envisager des mesures de correction pour celles qui enregistrent une contre-performance.
A travers cette feuille de route clairement tracée, le gouvernement est fermement engagé à refonder la gouvernance des entreprises et établissements publics du Niger, en plaçant l’éthique et l’orthodoxie au cœur de la gestion de ces entités. Ceci implique aussi la reconnaissance et la récompense aux bons gestionnaires, mais aussi un mécanisme de sanction. «Ces objectifs ne peuvent être atteints sans une systématisation du contrôle afin de faire observer les règles d’une gestion transparente, efficace et qui fait une place de choix à la culture des résultats», estime le Chef du gouvernement qui invite les différents acteurs à porter leur attention sur la viabilité de ces entreprises et établissements publics.
Le mot d’ordre est ainsi donné, et on peut espérer qu’à partir de là, les choses ne se feront plus comme avant dans la gestion des entreprises et établissements publics du Niger.
Rabiba Aboubacar Bouzou(onep)