
Alou Moustapha
Dans les années 90, éclata, dans le septentrion nigérien, une série d’actes de rébellion armée, planifiés et mis en œuvre par des mouvements irrédentistes et quelques groupes insurrectionnels qui ont mis à mal l’unité nationale, la cohésion sociale voire le développement local.
Sous les vivats, applaudissements, encouragements et appuis de la France restée indécrottable hier comme aujourd’hui, c’est-a-dire incorrigible dans ses mauvaises habitudes, quand il s’agit de piller les ressources naturelles et diviser les Nigériens, cette rébellion armée fut consumée par la flamme ardente de l’amour de la patrie et la volonté des Nigériens et Nigériennes de se retrouver autour d’une table pour discuter, échanger, se parler et se comprendre.
Hier, Jeudi 24 avril 2025, notre pays a commémoré la Journée Nationale de la Concorde qui consacre la signature des accords de paix entre l’Etat et ces mouvements armés internes coalisés, l’Organisation de la Résistance Armée (ORA) en l’occurrence.
Le 24 avril 1995, donc, dans un sursaut patriotique, les fils et filles de la Nation, mettant l’intérêt supérieur de la Nation par-dessus tout, ont décidé de fumer le calumet de la paix, à travers la signature, à Niamey, des accords de paix.
La Journée Nationale de la Concorde, qui est célébrée officiellement chaque année à Tchintabaraden dans la région de Tahoua d’où est parti d’ailleurs le mouvement irrédentiste, qui avait fini par gangrener une partie de la région d’Agadez, magnifie et met en relief le retour de la paix, la paix retrouvée entre les filles et fils de la Nation qui n’aspirent en vérité qu’à vivre en harmonie, dans la cohésion, l’union et la fraternité.
La fête de la Concorde nationale célébrée hier, Jeudi 24 avril 2025, intervient, il faut le relever, à une période décisive de l’histoire de notre pays, un tournant important de la vie de la Nation, un temps fort de reconquête de la souveraineté nationale et de l’indépendance véritable.
Au demeurant, le thème retenu cette année « Unités d’actions pour sauver la Patrie » cadre parfaitement et si bien avec la dynamique nouvelle pour l’émergence d’un Niger nouveau bâti par des Nigériens nouveaux.
Le Niger nouveau a, en effet, incontestablement, besoin de la paix dans tous les sens, toute sa splendeur et sa noblesse, la communion des cœurs et des esprits, la cohésion sociale et l’unité nationale, les mains et l’énergie de tous les fils et filles de la Nation.
C’est pourquoi, la Journée Nationale de la Concorde doit être, au-delà du symbole, de la routine récréative, des discours et de son aspect festif ou folklorique, un instant de la vie de la Nation dédié à une sincère et profonde introspection, un cadre de réflexion pour rechercher et consolider la paix entre les fils et filles du pays qui doivent en tout temps, en tout lieu, et en toute circonstance, œuvrer ensemble pour la consolider et surtout renforcer l’unité nationale.
A ce sujet, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, disait dans sa Vision pour un Niger véritablement indépendant et prospère : « de même, des initiatives en matière de consolidation de la paix et de développement local seront prises à travers notamment la sensibilisation des communautés sur la coexistence pacifique, le désengagement des jeunes enrôlés dans les groupes armés ainsi que la répression des actes sciemment posés dans le but de diviser les Nigériens, saper la paix, la stabilité et le développement économique et social ».
La résolution des conflits internes, la préservation et la consolidation de la paix, le vivre-ensemble dans la diversité sont incontestablement les éléments clés sinon névralgiques de la dynamique nouvelle enclenchée depuis le 26 Juillet 2023.
Confrontés à des défis multiples et multiformes, faisant face à une adversité inouïe et une hostilité innommable de la part de forces impérialistes, colonialistes et leurs sous-traitants sous-régionaux depuis qu’ils ont décidé ensemble de prendre leur destin en main et de s’extirper du joug néocolonialiste de la France particulièrement, les Nigériennes et Nigériens doivent nécessairement rechercher la paix à l’interne, la préserver et la consolider par des actions endogènes pour affronter les défis du moment dont cette imposture orchestrée par des puissances étrangères et leurs bras armés qui ne sont autres que les groupes terroristes .
Au surplus, conscients qu’il n y a pas de développement sans paix, les fils et filles de la Nation doivent se départir de la surenchère, instaurer un dialogue constructif sur les sujets relatifs à la vie de la Nation, créer une union sacrée autour des autorités de la Refondation engagées comme on le sait dans l’œuvre de construction nationale.
En définitive, les fils et filles de la Nation, soudés derrière leurs dirigeants et les forces de défense et de sécurité, qui mènent des actions civilo-militaires, doivent raviver la flamme de la paix, concentrer leurs efforts et énergies sur, d’une part la recherche de la paix et, d’autre part, sa consolidation, la cohésion sociale et l’unité nationale afin de faire face ensemble, main dans la main, aux défis exogènes et menaces extérieurs de tous ordres qui sapent l’essor du pays.
Alou Moustapha (ONEP)