Le 5 Mai 1970, au terme ‘‘d’une visite privée d’amitié’’ de six jours dans notre pays qui l’a conduit principalement à Niamey tout naturellement, à Agadez et Arlit, Jacques Foccart, Secrétaire Général à la Présidence de la République française chargé des Affaires Africaines et Malgaches, s’adressant à l’ensemble des Nigériens, a déclaré sur les ondes de « Radio-Niger » et dans les colonnes du « Temps du Niger », qui deviendront respectivement « Voix du Sahel » et « Le Sahel » à partir du 29 Avril 1974, les organes gouvernementaux de notre pays : « Je tire le sentiment que votre pays est en bonne voie parce que vous êtes unis ».
Cinquante-cinq (55) ans plus tard, ces propos de Jacques Foccart, loin d’être une allégation ou un postulat démagogique à l’époque déjà, sont devenus, davantage, une vérité à l’épreuve du système néocolonialiste contemporain, agitations récentes et agissements actuels de la France contre le Niger.
En effet, la France, consciente que plus les fils et filles de la Nation nigérienne sont unis et solidaires autour d’un idéal commun, plus ils contribueront, ensemble et dans leur ensemble, à l’essor de leur pays, s’est évertuée à y inoculer le virus de la division et s’est échinée pour lancer en sourdine, par procuration, à mots couverts, des appels au génocide, chaque fois que ses intérêts sont menacés, mis en péril et jetés dans les abimes par la détermination, la pugnacité et la ténacité d’un peuple résolument engagé à s’extirper de l’étau de l’impérialiste.
Au surplus, pour quiconque a une certaine idée de Jacques Foccart, qui n’est ni plus ni moins que le fameux « Monsieur Afrique », « l’homme des coups tordus » contre les pays africains, du Général De Gaulle, Georges Pompidou et Jacques Chirac, l’artisan, le maître à penser de la continuité du système colonial et de la continuation de l’exploitation à volonté, à satiété de nos ressources naturelles par la France à travers des conventions opaques et contrats léonins ramant à contre-courant des intérêts nationaux dont il a supervisé la rédaction et la signature à l’orée et après la proclamation des indépendances, il est nécessaire que les Nigériens et Nigériennes fassent preuve de vigilance et de lucidité face aux velléités de division et d’exacerbation des tensions communautaires programmées dans notre pays par la France dont un homme lige avait affirmé que nous sommes sur la bonne voie parce que nous sommes unis.
A travers cette déclaration de Jacques Foccart, il est désormais patent, la preuve existe donc, que la France, convaincue que plus nous sommes unis plus nous sommes forts, non-contente de la décision souveraine du peuple nigérien sous la guidance du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), de reconquérir son indépendance véritable, de prendre son destin en main, a décidé de « diviser pour mieux régner », d’ébranler la cohésion sociale, déconstruire le tissu social, de faire affronter et de se confronter les communautés qui, du reste, vivent en harmonie, les unes aux autres.
La France considère par conséquent l’union des fils et filles de la Nation comme le tendon d’Achille du Niger nouveau sur lequel il faut porter des coups de boutoir par la manipulation des esprits, les fausses nouvelles, la victimisation de certaines communautés, la stigmatisation d’autres, pour faire effondrer l’harmonie sociale, l’unité nationale.
Le 12 décembre 2024 d’ailleurs, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a, dans un point de presse, révélé un vaste plan de déstabilisation de notre pays ourdi par la France, ses sous-fifres locaux et autres auxiliaires sous régionaux. « Le Niger ne sera pas un second Rwanda et RFI ne saura jouer le rôle de la tristement célèbre radio mille-collines pour dresser les Nigériens les uns contre les autres et les pousser à un génocide et une extermination d’une catégorie de Nigériens bien ciblée par la France à travers son Président qui ne cesse de le chanter à tout vent » disait le ministre ne charge de la Justice.
C’est justement en vue de mettre en échec la réalisation de ce rêve que caresse la France de voir l’unité nationale péricliter, la cohésion sociale s’émousser et la dynamique de reconquête de la souveraineté nationale s’estomper que le Président du CNSP, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, s’est fait le devoir d’informer les fils et filles de la Nation le 25 décembre dernier et a mis un point d’honneur, conscient de la responsabilité historique qui lui incombe et au-delà du sacrifice consenti au petit matin du 26 Juillet 2023, lorsqu’à la tête des forces de défense et de sécurité, il a décidé mettre fin au péril qui menaçait l’existence même de l’Etat dans tous les domaines, de mettre les forces de défense et de sécurité dans les meilleures conditions pour défendre l’intégrité du territoire et protéger les fils et filles de la Nation.
Assurément, c’est la seule voie de salut pour notre pays qui, au demeurant, est sur la bonne voie depuis plus d’un an parce que justement nous sommes unis.
Alou Moustapha (ONEP)