
Le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Bachir Ousseini a présidé, le jeudi 24 avril 2025 à Niamey, la réunion annuelle de planification régionale des activités et projets de recherches du Centre Régional de Spécialisation en Elevage (CRS-EL). Durant trois jours, les participants vont définir les priorités de recherche du CRS-EL pour la période 2025-2026, ajuster les programmes en fonction des réalités locales et dresser des propositions innovantes pour répondre aux besoins urgents des producteurs et acteurs de la chaîne de valeur de la filière élevage.
Le Niger possède un cheptel national conséquent, estimé à plus de 55 millions de têtes toutes espèces confondues en 2024. Ce cheptel est élevé sur près de 62 millions d’hectares de terres pâturables représentant 45 % du territoire. Pour e Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, cette rencontre est cruciale pour renforcer la coopération avec les acteurs clés du Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA/FSRP) de la sous-région, incluant des membres du gouvernement, des chercheurs, des enseignants-chercheurs ainsi que des organisations de producteurs et utilisateurs de produits de recherche.
M. Bachir Ousseini devait ensuite souligner que les objectifs spécifiques de l’atelier sont entre autres de partager les avancées de recherche sur l’élevage en Afrique de l’Ouest ; identifier des thématiques de recherche et développer conjointement des propositions de recherche commissionnées, élaborer un plan d’action concerté pour favoriser la conduite des activités de recherche-développement sur l’élevage en Afrique de l’Ouest.
Pour sa part la Présidente du Comité Scientifique du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), Pr Yayé Aissatou a tout d’abord présenté le centre avant de préciser que depuis sa création en 2018, le Centre Régional de Spécialisation en Elevage (CRS-El) s’appuie sur un réseau de onze centres nationaux répartis dans dix pays ainsi que sur des partenaires internationaux. Le secteur de l’élevage, dit-elle, fait face à des défis allant de la sélection génétique à la santé animale, en passant par la valorisation des produits lait et viande sans oublier les cuirs et peaux. Cette réunion de planification du CRS Elevage estime-t-elle, est une occasion de décliner des actions concrètes pour chaque maillon de la chaîne bétail-viande et lait, en intégrant les retours d’expérience des participants nationaux et internationaux. « Grâce à la mobilisation de tous les acteurs, des ateliers de planification sur les questions émergentes de la recherche, ont déjà été tenus au Mali et au Tchad en 2024. En dehors de celui-ci qui se tient actuellement au Niger, un autre est prévu au Sénégal en septembre 2025 », informe Pr Yayé Aissatou.
Quant au Directeur Général de l’Institut National de Recherche Agronomique du Niger (INRAN), Dr Mossi Maiga Illiassou, il a souligné que l’élevage est un pilier fondamental de l’économie rurale. Cette activité contribue à l’alimentation, l’emploi, la résilience des communautés et la stabilité sociale. Cependant ce secteur plus qu’important, est selon Dr Mossi Maiga Illiassou confronté à de nombreux défis dont la faible productivité des systèmes d’élevage ; la vulnérabilité croissante aux changements climatiques ; la recrudescence des maladies animales ; l’insuffisance d’infrastructures de transformation et de commercialisation qui limitent la valorisation des produits animaux et freinent la compétitivité des filières.
Pour le DG de l’INRAN, cet atelier représente une bonne opportunité à saisir pour les années à venir. Il s’agit de planifier, ensemble, des activités et des projets de recherche concertées, pertinentes et innovantes, qui répondent aux besoins réels des éleveurs et tous les acteurs qui œuvre dans la filière élevage, tout en tenant compte des spécificités locales et des dynamiques régionales. « Les attentes de nos politiques et des populations rurales sont fortes. Elles espèrent des solutions concrètes, des races plus performantes, des systèmes d’élevage plus résilients, des marchés plus accessibles, des revenus plus stables. À nous, chercheurs, décideurs et partenaires, de travailler main dans la main pour y répondre avec rigueur, engagement et pragmatisme », a-t-il conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)