Le Moringa est une plante dont la production occupe une place de choix au Niger. Depuis un certain temps plusieurs producteurs maraichers se consacrent uniquement à sa production en culture irriguée. En effet, on distingue deux espèces de Moringa qui sont beaucoup cultivées au Niger, à savoir l’espèce la plus populaire le Moringa oleifera, et l’espèce ‘’Moringastenopetala’’. A ces deux espèces s’ajoutent les variétés améliorées du moringa, tel que la PKM1 qui résiste plus aux ennemis de culture.
Dans la production du Moringa, certains producteurs utilisent des techniques de production classiques, tandis que d’autres choisisent les techniques modernes de production. C’est le cas, de M. Nouhou Issa Baoua technicien en production végétale en agroforesterie et aménagement paysagiste que nous avons rencontré dans l’arborétum, un espace réservé à AGHRIMET pour la production maraichère .Il existe trois techniques, selon M. Nouhou
Issa Baoua. Au Niger toutes ces trois techniques sont utilisées. La technique‘’semi direct’’, qui consiste à semer directement les graines en plein champ. La deuxième technique aussi consiste à faire des pépinières, élevés les semences à un stade bien déterminé, puis les replantés sur le terrain de production. Et la troisième technique,c’est le ‘’bouturage’’ qui consiste à couper une partie ou une branche saine, bien développée au niveau des bourgeons d’une autre plante de Moringa, puis la repiquer dans le champ comme on le fait pour le manioc. Cette technique est moins utilisée par les producteurs, selon Nouhou Issa. « Les gens préfèrent, la pépinière avant de planter, mais si on a une certitude de nos semences, moi je propose les semis directs. Parce que, la transplantation de la pépinière pour planter à des risques. Des fois, on fait souffrir la plante et le taux de reprise est très faible. Il y a beaucoup de plans qui ne vont pas tenir, souvent à cause du milieu où on a fait la pépinière, ça peut être sous l’ombrage et après vous l’exposez directement au soleil dans le champ. Ce qui fait que des fois beaucoup de plans meurent et il faut encore refaire l’opération plusieurs fois. Donc pour moi, le semi direct est beaucoup plus conseillé aux producteurs pour une meilleure production du moringa. La technique la plus conseillée c’est de faire la pépinière. Je pense qu’il est important d’aller vers les techniques modernes pour une meilleure production » a expliqué M. Nouhou Issa.
Toute culture mérite une observation, un traitement et un suivi périodique. Pour une meilleure production, M. Nouhou Issa préconise de conserver une capte de traitement qui consiste à faire un traitement préventif du Moringa chaque deux semaines. «Quand on remarque des mauvaises herbes à tort et à travers, on peut défricher. Il est important de faire une observation périodique pour pouvoir détecter le moindre signe qu’il y a et le traiter rapidement » conseille le technicien.
Comme toute culture, celle du moringa rencontre des difficultés. Le moringa a deux principaux ennemis qui l’attaquent lors de la culture à savoir, les chenilles qui rongent les feuilles et les acariens rouges qui ravagent de manière catastrophique tout un champ de Moringa en si peu de temps. Toutefois, la saison,la région, la disponibilité en eau, favorise une bonne production du Moringa.
Les services techniques compétents qui mettent l’accent sur le Moringa, doivent accompagner les producteurs du Moringa, afin d’orienter ces derniers vers la production moderne, car le moringa est beaucoup consommé au Niger et sa production constitue une source de revenus pour le producteur.
Abdoul-Aziz Ibrahim Souley