Monsieur le ministre, depuis l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, on parle d’une nouvelle carte diplomatique pour répondre aux exigences de la souveraineté. Quel est votre commentaire par rapport à ce sujet ?
Je voudrais tout d’abord commencer par vous remercier d’avoir organisé cet entretien qui se situe dans la logique du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Nous avons un devoir de redevabilité vis-à-vis de notre population. C’est une occasion de parler directement au peuple pour qu’il sache ce qui est fait au niveau de mon département ministériel. Donc, depuis le 26 juillet 2023 qui a consacré l’avènement du CNSP au pouvoir, notre pays a fait l’objet d’hostilité. Il s’est retrouvé dans un environnement marqué par une adversité au plan régional avec d’abord l’embargo de la CEDEAO et les Nigériens l’ont vécu dans leur chair. Cet embargo était couplé avec une menace d’intervention militaire. Au niveau international, il y avait une campagne qui a été menée contre notre pays par des puissances, pas des moindres, pour isoler notre pays, pour garder notre pays dans l’obscurité et la suspension de la coopération avec la plupart de nos partenaires. Alors, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’État, a remis des lettres de mission à chaque ministre et ces lettres induisent les actions à entreprendre pour réaffirmer la souveraineté de notre pays et assurer son développement.
Pour revenir à votre sujet, je voudrais préciser que le terme carte diplomatique, ce n’est peut-être pas superflu parce que quand on parle de carte diplomatique, je sais pourquoi je le dis, d’aucuns peuvent penser à la carte d’identité diplomatique. Les diplomates qui sont accrédités au Niger, le Ministère des Affaires Etrangères leur donne une carte de résidence. En effet, la carte diplomatique d’un pays, c’est l’ensemble de ces représentations diplomatiques et postes consulaires à travers le monde. C’est le réseau diplomatique à travers lequel il déroule et met en exécution la diplomatie de son pays. Une autre précision importante à savoir c’est qu’il n’y a aucun pays qui soit présent dans les 193 pays
reconnus par les Nations Unies. Il n’y a pas un seul au monde. Celui qui vient en tête, c’est la Chine avec 173 missions diplomatiques et consulaires, suivie des États-Unis. En Afrique, c’est l’Afrique du Sud qui tient la tête de peloton avec 98 missions diplomatiques et postes consulaires.
Au Niger, nous en avons 40 missions diplomatiques et on ne peut pas dire que ce n’est rien. C’est beaucoup pour un pays comme le Niger. Il faut retenir que notre carte diplomatique est axée essentiellement sur trois aspects : le premier, c’est l’intégration africaine, le deuxième, c’est la politique de bon voisinage et le troisième, c’est une diplomatie de développement. C’est ce qui fait que sur les 40 ambassades que nous avons, 20 sont en Afrique et nous sommes présents dans l’ensemble de nos pays voisins. Ça conforte notre vision d’intégration et de bon voisinage. Nous en avons 8 en Europe, 9 en Asie et 3 en Amérique. Et ça, c’est notre vision de développement. Avant le CNSP, l’Europe venait avant l’Asie et nous avons procédé à des réajustements depuis le 26 juillet. On a ouvert deux ambassades pour tenir compte des nouvelles orientations et de la redynamisation de certaines amitiés. C’est ainsi qu’on a ouvert une ambassade en Russie, on a ouvert une à Téhéran, en Iran, on a transformé notre Consulat général du Burkina Faso en ambassade. On a en perspective l’ouverture de notre ambassade à Ottawa (Canada) et un Consulat général au Gabon. Hormis ces ambassades et consulats, nous avons aussi les consuls honoraires. Ceux-là sont en fait des fonctionnaires bénévoles et, dans le temps, les gens payaient même pour exercer cette fonction parce qu’elle a des avantages qui sont liés à la fonction. Vous avez le passeport diplomatique du pays, vous avez l’immunité, vous avez des privilèges qui sont liés à la fonction. Donc, généralement ce sont des gens qui ont une certaine assise ou des grands avocats qui demandent d’exercer cette fonctionnalité. Nous avons 41 conseils honoraires à travers le monde, mais le problème, c’est un dossier que je connaissais. Sur les 41, il y a à peu près, le tiers qui n’a jamais mis pied au Niger. Ce sont des gens qui ne connaissent même pas le Niger. Et chacun des consuls honoraires, pris individuellement, avait un sponsor et il ne l’affichait que quand leur passeport diplomatique était expiré et nous avons mis fin à ça. J’ai demandé à les auditer. Tous ont été audités. J’ai mis en place une commission. Sur les 41 consuls honoraires audités, il y a 26 consuls honoraires dont nous avons mis fin à leurs fonctions parce qu’ils n’ont pas rempli le cahier des charges sur lequel ils ont été désignés. Après cet audit, nous avons toiletté le cahier de charges pour tenir compte de la nouvelle vision, mais nous sommes dans le processus de recrutement de nouveaux consuls par qu’il faut ça, car le Niger n’a pas les moyens d’être présent dans les 41 pays où ces consuls exercent. Donc, comme la profession est bénévole, nous allons leur concéder des avantages qui sont liés aux privilèges et le passeport diplomatique. Nous avons exigé des résultats. Il faut qu’à la fin, et périodiquement, qu’ils rendent compte. Ce n’est pas uniquement les consuls honoraires que nous avons audités, on a aussi audité les ambassadeurs. Nous avons 40 ambassadeurs, sur lesquels 32 ont été remplacés. Sur les 40 ambassadeurs, il n’y a que 8 qui n’ont pas été remplacés et les 8 ambassadeurs sont essentiellement des diplomates de carrière. On a un statut particulier au Ministère des Affaires Etrangères, le personnel diplomatique rode entre l’ambassade et les représentations diplomatiques et ça a été respecté. À ce jour, il n’y a aucun retard et d’ailleurs, même les irrégularités que j’ai trouvées, notamment des gens qui ont été affectés en violation de ce statut, je les ai corrigées. Tout ça nous l’avons fait pour adapter notre carte diplomatique à la nouvelle orientation de nos autorités.
Qu’en ’est-il de la question de la représentativité du Niger au sein de l’Assemblée Générale des Nations Unies ?
À la 78è Assemblée Générale des Nations Unies, j’étais ambassadeur et représentant permanent. On nous a empêché parce qu’il y avait de ces personnalités au sein de cette organisation qui s’étaient personnellement impliquées et on a voulu humilier le Niger parce que, le jour où l’Assemblée Générale allait s’ouvrir, moi j’étais dans mon bureau en tant que ministre des Affaires Etrangères et représentant permanent. J’ai reçu un message d’un ami ambassadeur qui m’a informé de ne pas venir, car on a organisé le refus d’accès à la délégation nigérienne. Donc, on n’a pas eu accès et on a pris notre courage à deux mains pour revenir, mais quand on est revenu, on n’a pas croisé les bras, on s’est battu parce que nous sommes membres des Nations unies. Ce qui a été fait, c’est en violation des textes et c’est le Secrétaire Général, à la demande de certains pays comme la France, qui était derrière tout ça. Et on a décidé d’attaquer parce qu’il s’agit des questions de droits. Le Niger est membre statutaire des Nations unies et il n’y a pas de raison qu’on nous prive de nos droits de membre. On s’est battu, on a attaqué et on a gagné. Ce qui fait qu’à la 79è session des Nations Unies, on a participé pleinement. Lors de cette Assemblée Générale, on a porté haut le message de notre président. Nous avons le message de dignité de notre pays qui se résume en ces termes «de ne pas laisser faire». Il n’y a personne qui viendra vous faire des choses à votre place. Et la deuxième chose est qu’on fera tout pour que le Sahel ne soit pas une zone d’insécurité, mais une zone de prospérité où les bailleurs vont se bousculer pour venir et l’autre message du Président que nous avons porté, c’est d’expliquer à la communauté internationale l’injustice, les deux poids deux mesures dont font l’objet nos pays. Le message a été entendu. Donc, c’est pour dire qu’on a mené le combat et qu’on a gagné.
Monsieur le ministre, parlant justement de ces missions diplomatiques qui sont au nombre de quarante à travers le monde, avez-vous aujourd’hui les moyens de les faire fonctionner normalement parce qu’on sait que par le passé, il y’a eu beaucoup de difficultés de gestion de ces missions diplomatiques ? Aujourd’hui, le problème là est derrière nous ou pas ?
Le problème, on l’a pratiquement réglé. Je parle sous le contrôle des Ambassadeurs. En tout cas, même s’ils n’ont pas reçu la totalité du budget, ils savent que des efforts ont été faits pour qu’il n’y ait pas de difficultés, parce qu’en fait qu’est-ce qui nous a motivés ? Ma vision était claire que l’ensemble du gouvernement et du CNSP, qu’on reste ferme. On ne va pas rester et donner une image négative. On sait que des pays nous cherchent. On ne peut pas rester en France et faire des arriérés de location. Donc, on a réduit là où il fallait réduire, on a ajusté pour qu’on reste dans les normes du supportable.
Il y’a eu combien de cas de fermeture ?
On n’a pas fermé ! On a réduit le personnel.
Même en France ?
En France on va dire : on n’a pas totalement fermé. Il y a toujours un Chargé d’Affaires. On a ramené le nouveau. Pourquoi on ne peut pas fermer ? Parce qu’il n’y a pas que les relations avec la France. Nous avons une diaspora là-bas. Il y a l’aspect consulaire, qui est par ailleurs un aspect très important dans la vie d’une ambassade. Il fallait laisser cette proximité-là. Sinon, si vous fermez et qu’il n’y a personne pour faire ces prestations, notre diaspora qui est là-bas sera obligée d’aller en Belgique ou en Allemagne. On a réduit par contre le personnel, c’est vrai. Ce que j’avais omis tout à l’heure en parlant des ambassades, on a réduit le personnel au niveau de la France et du Danemark pour une raison simple : ils nous ont écrit pour dire qu’ils ferment. Nous, on était couvert à partir du Burkina. Au début, il y avait une ambassade danoise ici, nous en avons à Copenhague. Ils ont fermé au Niger, ça fait un moment. On avait notre enveloppe de coopération. Maintenant, ils ont fermé au Mali et au Burkina. Mais, ils ne se sont pas contentés de dire qu’ils ferment, ils disent qu’ils ferment parce qu’il y’a eu coup d’Etat.
Là, la réciprocité s’impose ?
Comme il y’a une parfaite coordination de l’action diplomatique au sein de l’AES, nous avons pris des mesures de réciprocité. Certes, on n’a pas fermé, par contre on a réduit notre ambassade au niveau de Chargé d’Affaires.
Donc, du point de vue financier je pense que l’ensemble des Ambassadeurs seront d’accord avec moi que des efforts sont faits.
Il n’y a pas d’arriérés ?
Il n’y a pas d’arriérés. S’il y’a des ambassades qui justifient des arriérés c’est juste un problème de transfert. A la fin de l’année j’ai veillé pour que toutes les opérations de dépense soient terminées. Ça, je peux vous le confirmer.
Monsieur le ministre, depuis les évènements du 26 juillet 2023, certains pays ont tenté, vous l’avez évoqué tout à l’heure, d’isoler le Niger sur la scène internationale. Qu’est-ce qui a été fait pour leur faire face et quel est l’état actuel de nos relations avec les pays voisins notamment ?
C’est comme je vous ai dit, c’est à dire que c’est un combat de David contre Goliath. Quand la CEDEAO a imposé son embargo ; il y avait la menace d’intervention militaire ; on était suspendu des Nations Unies ; la plupart des partenaires ont pratiquement suspendu leurs coopérations. Il y avait des pronostics qui ont été faits, mais on les a déjoués. Puisque on avait trois choix. Le premier choix c’était de se rendre, pieds et poings liés. Deuxième choix, c’est le choix intermédiaire, attendre, l’arme au pied. Le troisième choix, c’était de nous battre. Et cette bataille nous l’avons gagnée. Pourquoi? Parce qu’on avait le peuple derrière nous. Dans ces genres de démarches, c’est vrai il y a des hésitations, des moments de doute. Mais, quand vous regardez derrière, vous voyez le peuple qui est derrière vous, vous vous dites : moi je ne peux pas faire ça. Quand je dis que nous avons décidé, je ne parle pas du CNSP, je ne parle pas du gouvernement, je parle du Niger, du peuple nigérien dans son entier. Donc, on a agi à trois niveaux. Le premier niveau, c’est au plan national. Il y’avait des fonctionnaires indélicats qui voulaient, de l’intérieur, continuer à faire en sorte de nous isoler davantage.
Des Nigériens ?
Des étrangers, des diplomates. Vous avez suivi l’histoire de l’ambassadeur de France. Pour la petite anecdote, quand je suis devenu ministre des Affaires Etrangères, d’abord il ne voulait pas s’adresser à moi. Il s’adressait au Secrétaire général qui était le plus haut fonctionnaire qu’il reconnaissait.
Il ne reconnaissait pas le ministre ?
Il ne reconnaissait pas le ministre. J’ai tenté de lui dire de venir, il ne voulait pas me répondre. Et puis je suis parti, j’ai rendu compte au Premier ministre ; il m’a dit : c’est simple, officialise la demande. J’ai écrit une note verbale pour dire que je veux le voir. Et je vous assure ce n’est pas pour lui dire de partir. C’était plutôt pour réfléchir. Il a refusé de répondre, il a envoyé un message au Secrétaire général en disant qu’il ne peut pas venir, soit disant qu’il ne se sent pas en sécurité. J’ai dit au Secrétaire général que cet ambassadeur ne peut pas faire ça ; il ne peut pas répondre à une note verbale par un message. C’est un manque de respect. Même si il ne me respecte pas, même si il ne me reconnait pas, Ce n’est pas moi qui ai visé la note. Les notes verbales sont visées par le Secrétaire général. C’est la structure qui a écrit à l’ambassade. Il n’a qu’à répondre et il a répondu. Nous voulons ce papier-là et quand l’on a eu, les jeunes Nigériens ont suivi comment ça s’est passé.
Après ça, il y avait d’autres cas. Certains, ce n’est pas de leurs fautes. C’est de la faute de leurs structures, c’est à dire ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment, comme la Coordinatrice Résidente du Système des Nations-Unies. C’est une dame qui a beaucoup travaillé pour le Niger et personne n’a quelque chose à lui reprocher. Mais, il fallait qu’on agisse vis-à-vis des Nations-Unies. On a décidé de répondre.
Ce n’étaient pas des questions personnelles ?
Ça n’avait rien à voir avec ses agissements. Elle était la première responsable du Système des Nations Unies au Niger et voilà, nous on a agi de cette manière. Après, il y’a eu d’autres cas, il y’a l’ambassadeur de l’Union Européenne, il y’a eu le Représentant du PAM, tout récemment il y’a eu le CICR. Donc ça, c’était au plan interne. Il fallait faire ça d’abord.
Maintenant, au plan régional, on a été suspendu de la CEDEAO. La CEDEAO est habituée à ce qu’on lui fasse la cour. Quand elle suspend un pays, c’est des délégations pour aller négocier. Nous nous sommes dit que nous ne ferons pas ça. On a décidé en toute souveraineté de partir de la CEDEAO. Nous sommes sortis de la CEDEAO avec le Burkina et le Mali. Mais quand on est sorti, nous ne sommes pas allés nous asseoir chacun de son côté. Non ! Nous avons décidé de nous mettre ensemble pour créer notre bloc, l’AES. Et ça nous a donné de la visibilité qu’on le veuille ou non. Si aujourd’hui on est là où on est, c’est parce qu’il y’a eu cette initiative. Si chacun était parti de son côté, on serait des cibles plus faciles. Nous avons laissé la CEDEAO tranquille. Il y’a l’UEMOA, il y’a l’Union Africaine qui nous ont suspendu aussi, actuellement on est suspendu. On ne fait pas non plus la cour à l’Union Européenne. On ne fait la cour à personne.
Y compris l’UEMOA ?
Y compris l’UEMOA. L’Union Africaine est encore plus vaste, plus importante en terme d’intégration que l’UEMOA. Mais, on a décidé de ne pas faire ça. Pourquoi? Parce qu’on ne se sent pas en devoir vis-à-vis d’eux. Nous, on se sent en devoir vis-à-vis de notre peuple.
Au niveau international c’était les Nations-Unies avec tout ce qu’on a mené comme combat pour pouvoir retrouver notre place, ça nous a ouvert toutes les portes. Dès que les Nations-Unies ont levé leurs sanctions vis-à-vis du Niger, c’était le boulevard; parce que c’était la sanction la plus majeure. Au moment où il y avait ces sanctions, c’était même des pièges qu’on nous a organisé. Je voulais vous donner l’exemple de la réunion de l’OCI. Vous vous imaginez une organisation comme l’OCI qui met notre délégation à la porte, nous on a occupé le poste de Secrétaire exécutif au travers de notre compatriote Hamid Algabid.
Il y’a eu des manœuvres ?
Et vous savez quoi ? On a été aux Nations-Unies et on n’a pas eu accès. Je partais à la réunion de l’OIF, je préférai jouer en deux temps et laisser les experts partir. Moi, je suis parti à Casa, j’ai attendu. Le Cameroun nous a rassuré qu’il n’y a aucun problème. Mais en fait, c’était un piège qu’on nous a tendu. Quand il s ‘agissait maintenant d’ouvrir la réunion des experts, on a empêché à notre équipe de rentrer. Moi j’étais à Casa, j’ai rebroussé chemin et là, quand je suis revenu, le Président m’a dit qu’on ira plus aux réunions de ces organisations. On ira plus dans les réunions, même les organisations qui nous sont favorables, si c’est organiser dans des pays qui nous sont hostiles.
Et, il y’a eu le cas du Congo Brazzaville avec la réunion de l’UA…
Cet exemple a eu lieu, vous savez pour vous montrer que l’hostilité de ces gens, est non fondée. C’est des gens qui ne respectent rien. Aucun texte. Il y avait une réunion sur la Libye qui était organisée au Congo, mais on a rien demandé, c’est le Président congolais qui a invité notre Président. Quand il nous a invités, le Président a délégué le Premier ministre. C’est sur invitation. On était dans la salle, le Premier ministre attendait qu’on lui dise de venir quand, subitement, quelqu’un est venu il nous a dit NON. Parce que Faki, le président de la Commission de l’UA, en rentrant a vu le drapeau du Niger à côté de celui de l’UA, il a rebroussé chemin ; il a dit qu’il ne rentre pas dans la salle tant que le Niger est là.
Ça aussi, c’étaient des injonctions des puissances internationales ?
C’est clair ! Parce que le pays a tout fait pour réparer ça. Le Premier ministre a dit aux autorités de ce pays : ‘’nous, on ne vous aurait jamais fait ça’’. Ton hôte, c’est ton Roi. Il a tous les droits sur toi. Il dit, peut-être que la réunion n’aurait pas eu lieu, mais si on invite quelqu’un, il a même donné des exemples avec le Président Tandja où il y avait eu des cas de figure pareilles, il a dit : c’est moi qui l’ai invité, s’il ne rentre pas dans la salle la réunion n’aura pas lieu. Et, c’est comme ça qu’on est revenu, les directives ont été données par le Président et, depuis ce jour-là, on s’est battu pour retrouver notre place au niveau des Nations-Unies. Au niveau de la CEDEAO, on n’a pas essayé parce que ils ne respectent pas les textes. Au niveau des Nations-Unies au moins on sait que les textes vont être respectés. Ils sont obligés. Mais à la CEDEAO, c’était peine perdue puisque tout ce qui a été fait était en dehors des textes. Donc, on s’est dit que ce n’est pas la peine de perdre de l’énergie sur ça, trouvons plutôt une autre solution. Donc pour augmenter la visibilité, nous avons renforcé notre participation aux réunions qui nous sont permises. Mais la différence, que cette fois-ci nous ne partons pas aux réunions pour assister, nous partons aux réunions pour être vus. Parce que, vous savez qu’on avait un problème de visibilité. A chaque réunion, le souci qu’on avait c’était de porter le message du Président du CNSP, le message du Président du Niger, et on a décidé de façon définitive avec les pays de l’AES, de ne plus aller à aucun forum. D’ailleurs, on a interdit aux pays de parler de nous en notre absence. C’est comme si vous voulez raser la tête de quelqu’un en son absence, ça ne se fait pas. Si vous voulez parler du Sahel, il faut que nous soyons là. Et, toutes les réunions auxquelles nous sommes invités, nous exigeons qu’il y ait un panel sur l’AES. C’est ça la visibilité. Aujourd’hui, si le label AES, en moins d’un an, est partout en Afrique, c’est parce que aussi il y’a eu des actions pour augmenter la visibilité. Donc, vous pouvez assister à mille réunions et ne pas être visible.
(La suite dans nos prochaines parutions)
Script : ONEP