Le département de Ouallam est subdivisé en deux grandes zones agro-écologiques à savoir : la zone sahélo-saharienne à vocation essentiellement pastorale qui s’étend de la commune rurale de Tondikiwindi jusqu’au département de Banibangou et la zone sahélienne communément appelée la zone de formation forestière contractée où on observe ce qu’il est convenu d’appeler les brousses tigrées sur les plateaux. A cela s’ajoutent des parcs agro-forestiers au niveau des plaines et des vallées, composés surtout des épineux tels que les Gao (acacia albida) ; les balanites ; l’acacia milotica etc. C’est dire que le département de Ouallam a un potentiel riche et varié dans le domaine environnemental.
Selon le directeur départemental de l’environnement de Ouallam, le Colonel Hamadou Adamou, la zone est riche en potentialité. En effet, le potentiel de formations forestières est estimé à environ 120.000 ha. Ce potentiel est malheureusement soumis à une exploitation incontrôlée car il n’existe pas jusqu’à présent un plan de gestion pour ces formations naturelles forestières. En dehors de celles-ci, il faut relever qu’il y a des mares dont 17 mares permanentes cumulant une superficie de 1.460 ha ; 12 mares semi-permanentes cumulant une superficie de 485 ha. S’agissant des réalisations faites dans le domaine de l’environnement sur la période de 2016-2019, la récupération de 10.500,32 ha des terres dégradées récupérées, soit un nombre de 1.095.533 hommes mobilisés, correspondant à 8.299 emplois créés.
Dans le cadre de la récupération des terres, il y a eu sur la même période, 1.736.544 plants produits à l’échelle du département et 27 ha des dunes ont été fixés. Pour sécuriser les pâturages herbacés dans la zone à vocation sylvo-pastorale, il y a eu 385 Km de bande par feux qui ont été réalisés. Par ailleurs, il faut noter la formation et l’équipement des brigadiers anti-feu au niveau local comme une mesure de prévention avant l’arrivée des services techniques. Par rapport au volet halieutique, on note que sur les 17 mares permanentes, trois (3) mares ont été empoissonnées ; 47 pêcheurs formés et équipés ; 12 mareyeuses équipées.
En ce qui concerne les contraintes, la situation sécuritaire actuelle dans le département de Ouallam réduit de façon sensible les actions sur le terrain. La direction départementale de l’environnement souffre de problèmes de logistique ; de l’insuffisance du personnel pour l’encadrement des populations ; la déforestation à travers l’exploitation du bois vert surtout en période de soudure ; l’ensablement des cours d’eau ; l’envahissement des plants d’eau et de certains espaces pastoraux par des espèces envahissantes aquatiques et terrestres ; les effets annoncés des érosions hydriques et éoliennes sur les espaces exploités ; la problématique du changement de mentalité. Cette dernière constitue d’ailleurs le problème fondamental qui annihile les efforts de l’Etat. «Avec l’insécurité qui prévaut, il est facile de constater que dans l’ensemble du département les populations sont en train de procéder à des coupes anarchiques dès maintenant où il y a quand même quelques résidus de pâturage. Cette situation est surtout observable dans les zones d’insécurité où les agents des Eaux et Forêts ne peuvent pas accéder. Ces populations sont en train de détruire leur propre cadre de vie sans le savoir. Nous allons continuer la sensibilisation pour que les populations puissent prendre conscience que leurs actions impactent négativement l’environnement. C’est ainsi que dans ce cadre nous avons appris aux populations la technique de la régénération naturelle assistée. Cette dernière a d’ailleurs pris de l’ampleur au niveau de la zone agricole. Nous avons bon espoir que la vulgarisation de cette technique va se généraliser dans le département », a conclu le Colonel Hamadou Adamou.
Hassane Daouda, Envoyé Spécial(onep)