Le Président de la CNDH, M. Maty Elhadj Moussa qu’accompagne d’une forte délégation parmi laquelle, le Gouverneur de la Région d’Agadez, M. Magagi Maman Dada, les Préfets et les Maires d’Ingal et d’Arlit a effectué, du 13 au 14 juillet 2023, des visites à Assamaka et à Arlit. Dans ces localités, M. Maty Elhadj Moussa et la délégation qui l’accompagne ont visité un commissariat de police, des camps de réfugiés sous la gestion de l’OIM et de COOPI, un camp de réfugiés maliens sous la gestion de l’UNHCR et une maison d’arrêt ainsi que la tenue des réunions avec les différents acteurs et responsables des structures visitées.
A cette occasion, le président de la CNDH a échangé avec toutes ces personnes en situation de détresse afin de les écouter sur leurs conditions de vie et leur prodiguer des conseils. Il s’est agi aussi pour M. Maty Elhadj Moussa de leur transmettre des messages de solidarité et de compassion de la République du Niger. Il a tenu, au nom de son institution et du droit humanitaire international, à rassurer toutes ces personnes du soutien et de la disponibilité du Niger à leur garantir un séjour sûr dans le respect de leurs droits et de leur dignité humaine. A toutes les étapes de ces visites, la délégation du président de la CNDH a eu d’amples renseignements sur le fonctionnement des différentes structures et services mais aussi et surtout sur les conditions de travail des agents et les conditions de vie des migrants, des réfugiés et des détenus. Après avoir raconté leurs aventures et les conditions humiliantes et les atrocités subies pendant leurs rapatriements vers le Niger, ces migrants et ces réfugiés ont souligné que leur seule préoccupation, c’est de quitter le Niger pour rejoindre leurs pays respectifs.
Suite à ces différents témoignages émouvants, le président de la CNDH a prononcé quelques mots de compassion pour apaiser la douleur de ces personnes et les assurer du soutien du Niger. M. Maty Elhadj Moussa s’est tout d’abord dit très touché par ces témoignages des migrants et des réfugiés qui, ont, à travers leurs délégués, déclaré être très bien pris en charge (Santé, sécurité, alimentation, hébergement, habillement etc.) depuis leur arrivée au Niger. Il le a rassurés que la République du Niger va, conformément aux différents accords, traités et lois internationales et nationales, poursuivre ses efforts pour garantir leur droit, leur sécurité et leur dignité humaine.
« Les autorités nigériennes sont très préoccupées de votre situation. Elles se déploient chaque jour en collaboration avec tous les partenaires intervenant sur la question pour vous permettre de passer un séjour sûr dans les conditions acceptables de sécurité, de respect de vos droits et dignité. La CNDH va, quant à elle, continuer à suivre et à veiller sur vos conditions de vie mais aussi à aider dans le plaidoyer pour qu’il y’ait plus des moyens pour vous assurer une meilleure prise en charge », a rassuré le président de la CNDH. Ce déplacement a permis à la CNDH d’avoir les éléments concrets pour faire une bonne appréciation de la situation mais aussi pour faire Le plaidoyer au niveau du gouvernement, des institutions sœurs des pays d’appartenance déclarés par les migrants. Il a permis également à la CNDH de mieux connaitre la réalité de la situation vécue par toutes ces personnes, notamment des actes d’atrocité (tortures, fracture, blessures par balle, abus sexuel….).
Selon les statistiques mises à la disposition de la mission de la CNDH par les différents services visités, la situation globale des migrants et des réfugiés se présente comme suit du 1er Janvier au 2 Juin 2023, quelque 9.192 migrants internationaux dont 8.828 hommes et 161 femmes ; 152 garçons et 51 filles sont régulièrement enregistrés. Selon les mêmes données, la moyenne est de 1.200 migrants par mois. La situation récente, au 16 Juin se présente comme suit : 1.263 migrants dans le Centre OIM Assamaka et environ 800 sur les sites COOPI (Assamaka). Au cours des huit (8) dernières années c’est-à-dire de 2016 à 2023, il a été enregistré un total de 96.131 migrants assistés dans les centres OIM ; 2.869 personnes secourues par la mission de sauvetage et 91.175 migrants non nigériens aidés au retour volontaire. Quant aux réfugiés d’Assamaka, ils sont tous des Maliens, de la communauté Daoussak, fuyant l’insécurité. Ils sont au nombre de 823, parmi lesquels des femmes et des enfants.
A la Maison d’Arrêt d’Arlit on dénombre 196 prévenus, parmi lesquels 3 femmes. Le nombre des condamnés s’élève à 88 dont 2 femmes. Les mineurs sont au nombre 13 tous des garçons et aucun condamné. Il faut préciser que les trois catégories des prévenus, mineurs, femmes et adultes sont séparés, chacun avec son quartier. Pour ce qui est du cas spécifique de la Maison d’Arrêt, le président de la CNDH s’est entretenu avec le régisseur et le procureur de la République avant de visiter les différents quartiers carcéraux et échanger avec les prévenus sur leurs conditions de vie.
Ali Maman ONEP/Agadez