Du 2 au 6 septembre dernier, la ville de Kara en République togolaise a accueilli la 15ème édition du Festival scientifique et culturel des Clubs Unesco Universitaires de l’Afrique de l’Ouest (FESCUAO). Quatre (4) pays sur six (6) ont répondu présent à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir. Pendant cinq (5) jours, la population de la ville a témoigné du talent des jeunes étudiants dans le domaine de la culture et de l’art mais aussi au partage des idées et des connaissances dans plusieurs domaines. Conformément aux activités statutaires de ce festival, chaque pays participant a présenté une danse traditionnelle (Ballet), une danse moderne, une pièce théâtrale et une communication sur les thèmes spécifiques aux pays en lien avec le thème central, qui est « Jeunesse, numérique et paix : Circulation des biens cultuels en Afrique de l’Ouest ».
Tous les pays ont présenté une danse traditionnelle à cette rencontre. Le principe, à travers ces danses, c’est de permettre à chaque pays de puiser au sein des traditions, coutumes et histoire de son peuple, un événement qu’il partagera avec les autres.
Le Niger a présenté le Bianou, une fête qui se tient chaque année dans la cité historique d’Agadez au Palais du sultan de l’Aïr. Le Burkina Faso a choisi de partager un portrait d’un pan de l’histoire de la princesse Yennenga, ancêtre des Mossi. Yennenga, a expliqué le président du Club UNESCO des Amis des Universités Ouaga 1 et 2, M. Dieudonné Hein, était une intrépide guerrière qui, au cours d’une expédition, s’égara en pleine forêt. Le Mali, quant à lui, a présenté l’histoire des cérémonies des mariages des jeunes princes. Dans ce ballet présente comment se font le choix des femmes des princes et les festivités du mariage. Et le Togo a présenté un mixage des pas des danses traditionnelles des communautés togolaises. Chacune de ces danses a duré au minimum 45 minutes.
Ces prestations sont aussi l’occasion pour les différents pays de faire connaitre la richesse et la diversité de leurs instruments de musique traditionnelle. Pour le cas spécifique du Niger qui a toujours fait parler de lui dans les éditions du FESCUAO, ce sont le « douma», le « ganga», le «kazagui», le «tambour», joués par les étudiants membres du groupe artistique et culturel du club UNESCO de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, qui ont servi essentiellement à donner le rythme de Bianou.
En théâtre, le Niger a présenté une pièce de 45 minutes. Le texte est de l’écrivain Togolais Jean Kantchébé et la mise en scène a été assurée par Cheick Amadou Kountoudi, assisté d’Arman Yri. « La pièce raconte l’histoire d’un prince déchu qui a créé son Royaume où règne la tyrannie. Il tombe amoureux de la domestique qu’il désire épouser par tous les moyens. Peine perdue, elle rejoint la horde des opposants du prince exilés de force dans le désert. Désert où guettent la mort et la folie. Le Pouvoir (…), jusqu’où il peut nous conduire et la recherche du pouvoir, une chose pire que la folie», résume Cheick Amadou Kountoudi.
Pour le Burkina, la pièce théâtrale a duré aussi une cinquantaine de minutes. Cette pièce a un caractère éducatif, instructif et de conscientisation sur l’extrémisme violent grandissant en milieu des jeunes au Burkina Faso. A travers cette pièce, a expliqué le chef de la délégation burkinabé, M. Dieudonné Hein, il s’agissait exactement d’une sensibilisation sur ce sujet crucial. C’est une pièce qui dépeint la situation nationale, au Burkina, surtout la recrudescence des attaques après le massacre de Yirgou. De cette pièce, l’on retient que le plus souvent, les jeunes s’y engagent parce que n’ayant pas d’autre choix. La pauvreté est à la base du mal. Tandis que d’autres y vont dans le but de vengeance.
Pour le Togo, la pièce théâtrale, intitulée ‘’Marianne et le Marabout’’, est de l’Algérien Silmane Benaissa. Elle met en scène un jeune diplômé sans emploi, son père un retraité handicapé, un marabout africain et Marianne, une chrétienne qui représente la France. «Karim et son père se chamaillent à longueur de journée parce que, avec son âge avancé, il ne trouve pas de boulot et se comporte en vrai français mais avec la peau noire. Avec Marianne qui représente la France et le marabout de l’Afrique, tous deux se rejettent la faute de la situation actuelle de l’Afrique et se réclament mère et père des noirs nés en Europe. La France veut qu’ils aient sa culture, l’Afrique désire que même étant là-bas, qu’ils gardent leurs valeurs traditionnelles. Bref, le jeune Kader ne sait plus sur quel pied danser (…) ; ces efforts d’être un vrai blanc n’ont pas porté de fruits, mais le rendent différent de l’Afrique qui ne l’acceptera plus jamais parce qu’il a perdu ses valeurs », a résumé le président de la Coordination togolaise des Clubs UNESCO Universitaires, M. Comlan Takpa.
Pour des raisons liées à la délocalisation du festival et la rentrée universitaire au Mali, la plupart des comédiens maliens n’ont pas pu effectuer le déplacement de Kara. C’est pour cette raison que le Mali n’a pas présenté une pièce théâtrale.
Il faut noter que chaque pays, a présenté une danse moderne au rythme de la musique propre à chaque pays membre du RESCUAO.
Par Ali Maman(onep)