Le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, a présidé le vendredi 15 novembre 2024 à Niamey, la cérémonie de clôture du Forum National sur les décès maternels et périnatals organisé par le Ministère en charge de la Santé Publique et les partenaires techniques et financiers intervenant dans le domaine de la santé. Ce forum qui a duré 72 heures, a permis aux participants d’explorer les causes de la mortalité chez les femmes et les enfants, tout en formulant des recommandations pour mettre un terme à ce fléau qui affecte quotidiennement des familles.
À la fin de la cérémonie, le Premier ministre, le ministre en charge de la Santé Publique, certains membres du Gouvernement, les Gouverneurs des huit (8) régions du pays, les Administrateurs Délégués, les Chefs Traditionnels et Religieux, les représentants des Sociétés Savantes, de la Société Civile et des Partenaires Techniques et Financiers, ont procédé à une signature d’engagement pour lutter contre ce fléau. Ainsi, ces trois (3) jours de réflexion, ont permis aux participants d’identifier des opportunités et innovations qui, selon le Premier ministre, sont des pistes prometteuses pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans le pays.
Le forum a, par ailleurs, adopté une déclaration dite ‘’Déclaration de Niamey’’ lue par le Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna. A travers cette déclaration, les différents acteurs demandent de considérer la mortalité néonatale maternelle comme une urgence de santé publique au Niger portée au plus haut niveau de l’Etat, d’entreprendre toutes les actions adaptées à cette urgence de santé publique, de coordonner des actions de mobilisation et d’utilisation des ressources ainsi que l’accompagnement technique du pays pour une accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
Pour le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, le défi de la réduction de la mortalité maternelle et périnatale nous engage collectivement et individuellement. Qu’il s’agisse des membres du CNSP et du Gouvernement qui portent la responsabilité des politiques publiques, des Gouverneurs de région et Administrateurs délégués des communes qui assurent leur mise en œuvre sur le terrain, des professionnels de santé qui œuvrent quotidiennement pour sauver des vies, des Chefs traditionnels et leaders religieux qui jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation des communautés, des membres de la société civile qui portent la voix des plus vulnérables, ainsi que des acteurs du secteur privé qui contribuent à l’amélioration du système de santé, tout le monde a une rôle à jouer.
Le Premier ministre a ajouté que la mortalité maternelle et périnatale n’est pas seulement une question de santé publique. C’est aussi et surtout un enjeu fondamental pour l’avenir de la nation, un défi qui interroge la conscience collective et les capacités à protéger les plus vulnérables. « Au regard des engagements que nous avons pris, notamment au titre des Objectifs de Développement Durable (ODD3), il reste encore du chemin à parcourir, des défis à relever et des sacrifices à consentir. En effet, comment se contenter des progrès accomplis quand on sait que chaque jour encore, 13 femmes et 72 nouveau-nés perdent la vie dans notre pays ? Ces décès sont une perte pour notre économie, un affaiblissement de notre potentiel de développement, mais ce sont surtout des tragédies qui nous rappellent l’immense responsabilité qui est la nôtre », a-t-il relevé.
M. Ali Mahaman Lamine Zeine a par ailleurs pris l’engagement solennel, au nom du gouvernement, à faire de la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et des jeunes l’une des priorités absolues de l’Etat. « Cet engagement, dit-il, n’est pas une simple déclaration d’intention. Il s’inscrit pleinement dans la Vision du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Il est également porté par le programme 2 du Plan de Développement Sanitaire et Social (PDSS) 2022-2026. C’est dans cet esprit que s’inscrivent la politique de la gratuité des soins à l’accouchement et la réduction de moitié du coût des soins de santé. L’objectif du CNSP est que plus aucune femme ne soit privée de soins pour des raisons financières », a insisté le Premier ministre.
Le Premier ministre a invité les participants, une fois de retour dans leurs régions, dans leurs structures et dans leurs communautés, d’être des ambassadeurs de cette nouvelle dynamique. « Vous aurez, chacun à votre niveau, la responsabilité de transformer les engagements pris à travers la Déclaration de Niamey, en actions concrètes, en changements réels, en vies sauvées. Que ce forum soit le point de départ d’une mobilisation sans précédent », a souhaité M. Ali Mahaman Lamine Zeine.
Auparavant, le représentant des Partenaires Techniques et Financier, Dr Casimir Manengu, a souligné que pour améliorer la santé maternelle, il est essentiel d’identifier et de lever les obstacles qui limitent l’accès à des services de santé maternelle de qualité tant au niveau du système de santé que dans la société. Les facteurs qui empêchent les femmes de recevoir ou de demander des soins pendant la grossesse et l’accouchement ainsi que les solutions mises en exergue au cours du forum technique sans être exhaustives sont relatives à l’insuffisance de la qualité des soins ; le nombre insuffisant et l’inégale répartition des prestataires de services et des soins ; les pénuries des produits de santé ; l’insuffisance des financements de la santé ; le faible accès des femmes et des filles au service de santé reproductive contribuant ainsi au niveau élevé des décès maternels évitables. « Je voudrais, au nom des partenaires techniques et financiers, nous joindre à l’appel consistant à considérer la lutte contre les décès maternels et néonatals comme une urgence de santé publique nationale. Je vous assure, encore une fois, de la disponibilité et de l’engagement des partenaires techniques et financiers du secteur de la santé à rester à vos côtés, à vous accompagner par les efforts d’amélioration de la santé maternelle et infantile en particulier, et celle de la population nigérienne en générale », a rassuré Dr Casimir Manengu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)