Le Projet d’Appui à la Compétitivité des Exportations et la Modernisation des Services aux Entreprises et le Comité National sur l’Assurance Agricole Indicielle ont conjointement organisé hier matin à Niamey, une formation des acteurs sur l’Assurance Agricole. Cette rencontre dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, vise à améliorer la compréhension des acteurs nationaux sur les solutions d’assurance agricole (les principes fondamentaux, les différents produits, les arrangements institutionnels, les rôles et les responsabilités des secteurs public et privé, etc.) et s’accorder sur les activités qui seront mises en œuvre dans le cadre de ce projet. L’éclat de cette cérémonie a été rehaussé par la présence des membres du Gouvernement et du représentant de la Banque Mondiale.
A cette occasion, le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes a d’abord rappelé que, le changement et la variabilité climatique continuent d’exposer le Niger à une pluviométrie aléatoire et insuffisante, mais très souvent brutale et intensive occasionnant des inondations successives dont les fréquences croissent de plus en plus. Cet état de fait expose, a fait savoir M. Laouan Magagi, notre pays à plusieurs aléas naturels dont la sècheresse, les feux de brousse et les inondations aboutissant à une année sur deux à des crises alimentaires et pastorales. «L’impact combiné de ces catastrophes continue de fragiliser les économies domestiques de nos ménages, accélère ainsi les pertes de moyens de subsistance en diminuant les capacités des réponses et favorisant le basculement des groupes vulnérables notamment, les ménages ruraux dans une précarité structurelle», a-t-il soutenu.
Le ministre Laouan Magagi a, en outre, salué cette initiative du Gouvernement du Niger et de la Banque Mondiale qui, a-t-il dit, constitue un outil incontournable pour renforcer la résilience des populations face au changement climatique. Il a par ailleurs noté qu’en marge de cette formation, des rencontres bilatérales seront organisées entre l’équipe de la Banque Mondiale et les différents acteurs de la chaine de valeur de l’Assurance. «Plusieurs acteurs sont aujourd’hui intéressés par cette thématique et la nécessité de fédérer tous ces acteurs dans le cadre d’une coordination intersectorielle efficace s’avère indispensable», a estimé le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes.
Selon le représentant de la Banque Mondiale, M. Louis Akakpo, l’Assurance Agricole s’inscrit dans un double agenda. Le premier est celui de l’inclusion financière qui demeure un défi dans l’ensemble des pays de la sous-région. Aussi, l’assistance technique de la Banque Mondiale consistera à accompagner les autorités dans les différents pays où elle intervient pour accroître la compréhension, la confiance et l’utilisation adéquate des services financiers par les populations et pour faciliter l’accès au crédit aux entrepreneurs, producteurs et PMI/PME. En effet, a-t-il souligné, l’Assurance en tant qu’instrument de gestion des risques contribue à protéger les moyens d’existence et à ‘’dé-risquer’’ les investissements. Aussi, l’assurance indicielle, en lien avec le développement des technologies financières, permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi de rendre l’assurance plus inclusive et plus accessible.
Le second agenda est celui de la résilience climatique. «Le développement des assurances et le transfert des risques, de manière générale, font partie des approches du Groupe de la Banque Mondiale pour gérer l’impact financier des risques climatiques», a expliqué M. Louis Akakpo. «Il est donc plus que jamais nécessaire de faire appel à des solutions innovantes pour gérer au mieux lesdits risques et faciliter l’accès au financement au profit des acteurs du secteur agricole», a-t-il suggéré. Dans des contextes d’assiettes fiscales limitées, le partenariat public-privé est un atout pour la pérennité des mécanismes tels que l’assurance agricole avec le soutien public «intelligent» qui permet de créer un effet de levier avec les efforts du secteur privé, a conclu le représentant de la Banque Mondiale.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)