Le Mena A’ a entamé les premières étapes de son programme de préparation pour la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations CHAN 2024, prévu du 1er au 28 février 2025, simultanément au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Cette qualification intervient dans un contexte où les autorités et la population du Niger affirment et apportent leur soutien à tout ce qui fait la fierté et l’honneur de la patrie. C’est dans cet esprit que le sélectionneur du Mena A’ Coach Harouna Doulla, le staff technique et les joueurs s’activent pleinement au Centre Technique National de la FENIFOOT afin de représenter dignement le Niger à cette compétition continentale importante. Dans cet entretien exclusif, le sélectionneur Harouna Doulla rassure quant à l’engagement et la détermination de son staff ainsi que de ses joueurs, avec tous les soutiens des autorités et du peuple nigériens, à y défendre vaillamment les couleurs de la Nation.
Le Mena A’ a tiré pour la 5ème fois son ticket pour le CHAN. D’abord, que représente cette qualification pour le Niger et son peuple ?
Je vous remercie pour l’occasion et l’opportunité que vous nous donnez pour communiquer sur l’équipe et tout ce qui est fait autour du Mena A’. Je pense que c’est d’abord une fierté pour le Niger. Il y a 19 pays prévus pour jouer ce championnat. C’est-à-dire qu’il y a une trentaine de pays qui n’y seront pas. Je pense que c’est un honneur que ces jeunes ont rendu à notre pays qui en a besoin dans cette période assez cruciale de son histoire, notamment cette quête de souveraineté. Par cette qualification, ces jeunes l’ont affirmé. Ils ont montré que l’on peut compter sur eux. Ils ont montré que le Niger est un pays capable d’assumer sa souveraineté, le Niger est un pays sur lequel il faut avoir un œil regardant. Je pense que c’est dans ce contexte qu’il faut placer cette qualification. Pour nous, c’est une satisfaction personnelle d’avoir accompli une tâche. Parce que notre activité principale, c’est le football. Et dans notre domaine, on exige le résultat. Cette qualification qui a réjoui beaucoup de Nigériens est un résultat satisfaisant que nous pouvons mettre dans nos palmarès. Nous sommes fiers de l’avoir fait et nous allons chercher à faire mieux que cela.
A l’issue de la qualification, vous avez fixé des objectifs à travers un programme pour les préparatifs de la phase finale. Quelles sont les étapes de ce programme de préparation ?
Nous sommes rentrés de Bamako. Nous avons observé une semaine de repos relatif, parce que des joueurs ont eu à livrer des matchs avec leurs clubs. Mais quand même, on a accordé une semaine à tous les joueurs pour aller jouer avec leurs clubs et puis retrouver leurs familles respectives. Là, on reprend le stage. Ils sont rentrés en stage la nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier.
La dernière phase sera consacrée à la préparation, l’acclimatation dans une zone proche de la zone des compétitions ou carrément dans l’un des pays organisateurs. Pour le moment, c’est un peu cela le schéma que nous avons tracé pour faire cette préparation. Et la Fédération est dans les démarches, surtout pour la deuxième phase de notre schéma. Moi personnellement, je propose le Rwanda qui fait pratiquement frontière avec les trois pays qui reçoivent le CHAN. Mais, il y a quelques soucis au niveau des infrastructures de ce pays. Ce qui pose des problèmes. Ce sont des zones à grandes pluies, et là-bas les gens préfèrent utiliser les terrains synthétiques alors que la compétition va se jouer sur des gazons naturels. C’est un peu ce qui fait le blocage. Sinon, je pense que cette démarche va aboutir par le choix de l’un de ces pays proches du Kenya, de la Tanzanie et l’Ouganda, ou nous partons carrément dans l’un des pays d’accueil à l’image du Burkina Faso qui est déjà au Kenya où il a entamé sa préparation avec un match préparatoire joué contre le Kenya. C’est un peu ça notre schéma global pour cette dernière phase de préparation.
Alors Coach, quels sont les défis qui se dressent devant l’équipe nationale A’ et comment comptez-vous les relever ?
Bon les défis, c’est d’abord d’être à la hauteur dans cette compétition qui devient de plus en plus une habitude pour le Niger où notre pays sera à sa 5ème participation. Le Niger est une référence dans cette compétition. Dès la première année de participation, nous avons joué jusqu’au quart de finale. Et récemment, nous sommes allés jusqu’en demi-finale. Certainement que ce serait maladroit de dire qu’on pourrait envisager autre chose que ce niveau de performance. Mais, comme on dit, les matchs et les compétions se suivent mais ne se ressemblent pas. A chaque compétition, chaque équipe a ses réalités. Maintenant, l’objectif clair pour nous, responsable de ces jeunes et la Fédération, c’est de faire mieux que par le passé. Oui, cela reste des objectifs ! Maintenant, ça dépendra de beaucoup d’autres facteurs tels que les conditions de préparation, à commencer par le temps, qui nous fait défaut cette année. Par le passé, nous avons eu beaucoup de temps de préparation. Pour le denier CHAN, on s’est préparé sur toute l’année. Et là, nous avons moins d’un mois de préparation. Donc les contextes ne sont pas les mêmes, même si les objectifs affichés vont rester assez exigeants. Nous tenons compte de tous ces facteurs et nous essayons de faire du mieux que nous pouvons pour préparer au mieux cette équipe afin de l’amener à un niveau à même de tenir et d’être à la hauteur de cette compétition. Nous, en tant que techniciens, ce sont des espoirs que nous nourrissons. Nous ne faisons pas forcement de la fixation dessus, mais nous travaillons pour que cela soit possible et à faire comprendre aux joueurs que c’est comme ça qu’ils doivent voir nos attentes et ceux des supporters. Ils doivent comprendre que l’attente des nigériens sera grande. Il faut que nous travaillions pour que les jeunes soient à la hauteur de répondre à ces attentes.
Les nigériens ont accueilli cette qualification avec beaucoup d’enthousiasme et de joie. Et naturellement, la population a des attentes pour le CHAN. Quel est votre message à ces supporteurs, ainsi qu’aux responsables de la fédération qui vous font confiance sur ce chantier ?
Nous remercions infiniment le public nigérien pour son soutien constant et son engagement au côté du Mena. Nous demandons encore aux Nigériens de continuer à soutenir ces jeunes. Aux responsables et aux dirigeants, nous leur disons que le sport de façon générale et le football en particulier reste l’une des meilleures disciplines où nos ambassadeurs ont la possibilité d’affirmer et d’afficher le progrès, le développement, etc., du pays. Nous n’avons jamais été au Brésil, mais nous avons connu ce pays depuis tout petit. Nous avons connu ce pays à travers les activités footballistiques. Ce que tous ces pays ont réalisé, le Niger peut aussi le faire. Le football est le meilleur ambassadeur d’un pays. Le sport est la seule activité au cours de laquelle on joue l’hymne national du pays partout où l’équipe joue, comme on joue l’hymne pour le Président de la République. Partout où l’équipe nationale du Niger va jouer, on exige non seulement l’hymne national mais aussi le drapeau du Niger. C’est-à-dire que le football est une activité importante qui rend visible une nation, un pays. Et en cela, les autorités ont le devoir de créer les conditions de l’épanouissement de ces jeunes, créer les conditions pour qu’ils puissent valablement parler du Niger surtout, comme je l’ai dit, dans cette période de souveraineté. C’est vrai, il y a des priorités. Mais, on a envie aussi de bien parler de notre pays. Malgré la situation actuelle que nous traversons, on a envie de montrer que les gens arrivent à s’épanouir, etc. Et nous sommes fiers de représenter le pays à l’échelle africaine. Cette qualification est très importante pour le Niger. Certains pensent qu’il y a une situation de terrorisme au Niger qui empêche même la population de vaquer à ses occupations, certains disent que le Niger n’est pas un pays fréquentable, etc. ,alors que c’est faux. Nous jouons tous les jours au football. Nous voyageons sur l’ensemble de l’étendue du territoire pour aller jouer au football jusqu’à la ville d’Arlit. Et tout se passe toujours bien. C’est vrai, la situation actuelle est une réalité, mais il faut reconnaître aussi que le Niger a le moyen de contenir et de vaincre cette situation. Et le sport, particulièrement le football, va y contribuer au même titre que nos vaillantes FDS qui nous défendent au quotidien, au péril de leur vie. C’est pour dire que le sport a aussi son importance. C’est vrai que notre pays a des priorités, mais je pense que ces jeunes méritent les meilleurs accompagnements possibles pour qu’ils puissent bien représenter le pays.
Réalisé par Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)