La question d’hygiène et d’assainissement de la ville de Niamey a de tout temps été une préoccupation publique. Cohabiter avec les ordures ménagères comporte des risques sanitaires très graves pour les populations. Alors que faut-il faire ? A cette question, Abdoul Kader Abdoulaye a su trouver, à sa manière, une solution pour son village.
En effet, cet habitant du village urbain de Saga âgé d’une trentaine d’années, après un long constat sur l’hygiène du village, a décidé de créer, avec l’aide de ses amis, un service d’évacuation des ordures ménagères dénommé « Imane service ». Il raconte : «Un jour, j’étais assis et j’ai constaté, malgré la vastitude du village de Saga, qu’il n’y a aucun mécanisme d’enlèvement des ordures ménagères. C’est de là que m’est venue l’idée. Au-delà du revenu, c’est pour moi un moyen d’apporter ma contribution à l’assainissement de mon quartier ».
Ainsi, moyennant des poubelles et une moto tricycle, le jeune entrepreneur a recruté huit jeunes qui font du porte-à-porte dans le quartier de Saga pour recenser les ménages intéressés par leur service d’enlèvement des ordures. La procédure, c’est d’expliquer au chef de ménage le service offert et la procédure d’adhésion. S’il est d’accord, une poubelle de Imane Service est déposée dans sa maison pour recevoir les ordures que ses agents vident à une périodicité de deux jours moyennant un paiement de deux mille (2000) francs le mois par ménage. L’entreprise compte actuellement plus de quatre-vingts (90) ménages abonnés à son service.
« Notre ambition, c’est de voir toutes les maisons de Saga dotées de poubelles. Nous avons des tonneaux et des étiquettes que nous placardons aux portes des maisons pour qu’une fois les poubelles pleines et que les enfants ne passent pas les vider, le client puisse s’en servir pour nous le signaler et beaucoup de ménage sollicitent nos services par ce mécanisme » indique le jeune entreprenant.
Comme toute initiative a ses difficultés de départ, celle d’Abdoul Kader Abdoulaye n’y échappe pas. Selon lui, beaucoup de ces clients n’arrivent pas ou refusent de payer ce qu’ils lui doivent le mois. « Certains payent, d’autres non, mais il m’est impossible de les forcer à payer car, c’est avant tout une question entre fils du quartier. Il y a des gens à qui on dépose des poubelles chez eux le 5 du mois et le 26 du mois, ils nous appellent pour rompre le contrat. Ça joue énormément sur notre activité », déplore-t-il.
Hamissou Yahaya (ONEP)