
Cheikh Ismaël Hassane Nouhou
A Niamey, dans la vie de tous les jours, beaucoup de jeunes sont en quête de repère, d’une voie à suivre pour se réaliser. Les plus faibles s’égarent et cèdent à des tentations ayant des conséquences désastreuses sur eux et pour leur avenir. Pour pallier cela et aider ces jeunes à trouver leur voie, Cheikh Ismaël Hassane Nouhou, âgé de 27 ans, a eu l’ingénieuse idée d’ouvrir un centre dénommé Al-Khidr. Ce Centre propose des formations dans divers domaines comme en Informatique, Numérique et Sciences Informatiques (NSI), Finance 360 ou gestion des finances personnelles et compréhension des mécanismes bancaires. Le centre offre également une initiation à l’électricité, à la plomberie et à la mécanique ainsi que des séances de culture islamique. Les formations sont trimestrielles et offrent une progression efficace tout en respectant les obligations des participants. Les cours religieux sont non mixtes pour préserver les valeurs communautaires, et les tarifs varient selon les modules.
Selon le jeune entrepreneur, la création de ce centre émane d’une profonde réflexion sur son parcours scolaire. Cheikh Ismaël a suivi un cursus scolaire classique jusqu’au lycée, mais n’a pas obtenu son baccalauréat malgré plusieurs tentatives. «J’ai toujours eu du mal avec le système scolaire traditionnel. Je ne détestais pas apprendre, mais je ne parvenais pas à m’identifier à la forme que prenait l’enseignement classique. Il m’a fallu plusieurs années pour découvrir mes passions et trouver les sujets capables de me définir. Après une période d’essais et d’expérimentations, j’ai compris que l’absence de repère adapté à mon profil était mon principal obstacle. J’ai alors décidé de créer un centre de formation pour aider d’autres personnes comme moi à trouver leur voie. Je voulais offrir un lieu où chacun pourrait apprendre, se découvrir, et avancer à son rythme, dans un cadre pratique et humain » a-t-il expliqué. Pour lui, Al-Khidr n’est pas seulement un investissement ; c’est une vocation et un projet de vie.
Comme toute initiative rencontre des obstacles, le directeur du centre estime que la difficulté majeure réside dans l’adhésion du public et des partenaires à une vision novatrice. « Beaucoup restent attachés aux méthodes traditionnelles et se montrent sceptiques face à notre approche. Pourtant, je suis persuadé que l’éducation peut adopter des formes nouvelles, pratiques et adaptées à notre réalité. »
Cheikh Ismaël invite les jeunes à cultiver leur potentiel car le véritable succès réside dans le fait de développer ses compétences et de produire une œuvre utile à la société.
Le directeur du centre Al-Khidr appelle l’État à soutenir fortement l’entrepreneuriat et l’innovation, en créant un écosystème favorable avec un cadre réglementaire adapté, des formations, un accompagnement technique et un soutien bienveillant pour une jeunesse dynamique et inventive.
Rahila Tagou (ONEP)