Conscientes du rôle important qu’elles jouent dans le développement du pays, les femmes nigériennes s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat. Mme Rabiou Karima Saadou, détentrice d’un master en communication marketing fait partie de celles-là. Elle qui a décidé, il y a trois ans, de créer sa propre entreprise dénommée ‘’Adoua épices’’. ‘’Adoua épices’’ est spécialisée dans la transformation et le mélange d’épices africaines.
Âgée de 31 ans et mère de 5 enfants, Mme Karima a toujours été attirée par l’entrepreneuriat et les secrets culinaires de sa grand-mère dont elle était très poche. « Ma grand-mère, hadjia Safi participait à plusieurs concours culinaires et était toujours sortie gagnante de ces compétitions. Elle m’avait confié son secret, pour réussir un plat. Un secret qui n’est nul autre que le choix des épices. Qu’il existe une épice spécifique pour chaque plat, on ne met pas tout dans une sauce », a-t-elle indiqué. L’entreprise offre ainsi différents types d’épices pour les plats africains et même la cuisine occidentale. « J’ai voulu exploiter d’autres saveurs. C’est pourquoi j’associe les épices nigériennes à celles d’ailleurs que je prends au niveau de la Tunisie et de Dubaï », a-t-elle précisé.
Présentées en boîte ou en sachet scellé, les épices de ‘’Adoua épices’’ sont très variées et diversifiées, allant des épices pour le poulet, à cemme pour viande, le poisson, les grillades, du cumin, le kan kan (kouli kouli arrangé), le piment à l’ail et au soumbala, gingembre, paprika, curry, poivre, cumin, des herbes de provinces et bien d’autres encore. La jeune entrepreneure ajoute que, pour arriver à la mise en boite, il faut tout un processus minutieux allant du tri des ingrédients au nettoyage approfondi et pour finir l’étape du moulin. « Afin d’assurer l’hygiène des produits, j’ai payé mon propre moulin et je fais tout à la maison avec l’aide de deux jeunes filles contre une modeste rémunération », a-t-elle notifié. Les prix de ses épices varient de 2000 à 5000 FCFA en fonction de la taille de la boite ou du type d’épice. « En dehors de la vente courante, j’organise également des tontines pour des kits complets d’épices », a-t-elle ajouté. Mme Karima compte commencer la fabrication des assaisonnements naturels estimant qu’ils sont malheureusement encore rares sur le marché. Ce qui oblige les consommateurs à utiliser les arômes chimiques pour relever le goût des repas. « N’étant pas adepte des arômes qu’on trouve sur le marché, j’ai commencé à produire moi-même mes assaisonnements pour mon usage personnel avec des ingrédients naturels. À la demande de mon entourage, je compte bientôt les commercialiser », a-t-elle annoncé.
Selon ses explications, les contraintes ne manquent pas, comme dans toute activité expliquant que de, nos jours, plusieurs femmes s’attèlent à la vente des épices. Mais Mme Karima en fait une force dans la mesure où cela la pousse à se perfectionner et mettre à la disposition de sa clientèle des produits bien spéciaux.
Ramatoulaye A. Saibou (Stagiaire)