Consultant Associé, Dr Alain PATENGOUH est un Bio-Economiste, Diplômé en Business Management de Stratford Carrer Institute du Canada. Dans la vie associative, il est Sénateur 75177 de la JCI et enseigne dans plusieurs grandes écoles du Niger. Il dirige le Cabinet PAKA qui, est le Commissariat Général des Journées Nationales de Management et membre du Comité d’Organisation de la Journée Nationale de Jeune Leader. Dans cet entretien Dr Alain PATENDOUH nous éclaire sur un certain nombre de thématiques d’actualité notamment l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes.
Dans l’ère actuelle, il nous semble que
beaucoup de nos
compatriotes font
une confusion entre
entreprenariat et commerce. Expliquez-nous en termes profanes, ces deux concepts ?
Entrepreneur et commerçant sont deux mots qui sont souvent confondus avec des mots dénotatifs du même sens. En fait, ce sont deux mots qui véhiculent des significations différentes. Un Commerçant est une personne qui s’occupe de l’achat et de la vente par contre l’Entrepreneur est celui qui gère les profits résultant de la vente de produits /services. Sous l’angle Leadership, le Commerçant n’a pas grand-chose à voir avec le Leadership, et par conséquent, il n’a pas besoin de faire preuve de Leadership ; alors que, l’Entrepreneur brille dans son domaine s’il démontre également des compétences en affaires et devrait aussi faire preuve de leadership.
L’entreprenariat des jeunes est actuellement devenu un leitmotiv à la fois pour les pouvoirs publics et même pour les partenaires, mais il est évident que beaucoup de facteurs constituent un frein à cette question. Dites nous quels sont les facteurs les plus pesants qui freinent le développement de l’entreprenariat des jeunes ?
Il est vrai que la politique nationale de l’emploi traduit la volonté du gouvernement de placer la création des emplois au centre des activités des politiques économiques et sociales en vue de la réduction durable de la pauvreté et l’amélioration des conditions socio-économiques des populations. Il ya des programmes dans l’entrepreneuriat jeune initiés par la CONFEJES, les programmes spéciaux des Chefs d’états, et la politique nationale qui a mis en place tout un Ministère chargé de l’Entrepreneuriat des Jeunes. Cependant, il est à déplorer simplement la faiblesse des politiques d’accompagnement. Mais il serait aussi important de lier à cette assertion, l’inadéquation des idées d’entreprises avec les qualifications professionnelles des promoteurs, et les choix des secteurs porteurs.
On a vu beaucoup de jeunes monter des entreprises qui marchent au début mais qui ne tiennent pas sur la durée, pourquoi ? Quelles sont les attitudes à bannir chez les jeunes qui s’engagent dans l’entrepreneuriat?
Plusieurs Jeunes Entrepreneurs négligent l’aspect Management qui leur permettrait de s’entourer d’outils devant faciliter une parfaite gestion de leurs business, tout en évitant le déclin. Et cela, malgré l’objectif que s’est donné le Ministère de l’Entrepreneuriat des Jeunes, qui est celui de la promotion de l’Entrepreneuriat Jeune, à travers des actions qui s’alignent au sous-programme «5-7 : Développement de l’Entrepreneuriat des Jeunes» du programme 5 de l’Axe 3 contenu dans le PDES 2017-2021, et son plan d’actions prioritaires soutenu par l’ANPE et la Maison de l’Entreprise. Cette dernière, a pour mission principale de renforcer le tissu économique par l’émergence d’Entreprises compétitives et l’amélioration du climat des affaires.
Vous êtes aussi dans le placement, (l’emploi des jeunes) quelles sont les compétences et les profils les plus recherchés par les entreprises qui sollicitent vos services au Niger ?
Les profils les plus recherchés sont administrateurs, gestionnaires, suivi systématiquement d’un besoin en logistique transport au niveau stratégique.
Est-ce que ces profils sont disponibles ici chez-nous, si non qu’est-ce qui limite
les chances de nos jeunes à trouver un emploi ?
Ces profils sont disponibles chez nous, avec peu d’expériences et une faible maîtrise de l’environnement professionnel. Vous savez que la compétence est égale à la capacité plus aptitude, et c’est cette facilité d’apprendre de notre nouvel environnement qui pose parfois problème. A ceci s’ajoute le fossé entre l’inadéquation formation-emploi, qui demande un travail énorme des pouvoirs publics. C’est aussi un défi énorme pour que nos grandes écoles définissent des curricula qui répondent aux attentes des entreprises dans un pays en pleine mutation comme le Niger.
Quelles sont les mesures qui peuvent contribuer à améliorer l’employabilité des jeunes nigériens ?
Les jeunes sont en situation vulnérable sur le marché du travail, étant donné que nombre d’entre eux n’ayant pas les compétences, l’expérience professionnelle, les capacités de recherche d’emploi et les ressources financières pour trouver un emploi. Les Jeunes doivent investir énormément sur eux à travers des formations de renforcement de capacités métiers, en développement personnel, et en management des équipes.
Vous êtes un acteur dans l’organisation de la Semaine nationale du jeune entrepreneur du Niger, en quoi consiste cette activité, quel est le but recherché et quelle en est la plu value ?
La Semaine nationale de l’entrepreneuriat permet aux acteurs de l’Ecosystème entrepreneurial, le RESAEN en appui avec le Ministère de l’Entrepreneuriat des Jeunes, de proposer des ateliers, des conférences, des témoignages, des tables rondes, des portes ouvertes au cours desquelles plusieurs intervenants et entrepreneurs sur toute l’étendue du territoire du Niger partagent leurs expériences et apportent leurs conseils pratiques aux jeunes et futurs entrepreneurs.
Le Cabinet PAKA est le Commissariat Général des Journées Nationales de Management, dont la 5ème édition s’annonce pour le second trimestre 2021. Il est aussi membre du Comité d’Organisation de la Journée Nationale de Jeune Leader dont la seconde édition tenue les 17 Novembre 2020 a vu la mise sur le marché de plus d’une centaine d’ambassadeurs.
Réalisée Siradji Sanda(onep)