Excellence, les pèlerins viennent de finir le Hadj 2023 ici même à la Mecque. Quelle est votre appréciation de l’organisation de 5ème pilier de l’Islam ?
Merci beaucoup ! Je suis très heureux d’être avec la presse nigérienne, et je voudrais vous remercier de l’occasion que vous me donnez de parler de ces questions-là. Je voudrais souligner que l’organisation du pèlerinage de façon générale est une activité gérée de bout en bout par le Commissariat à l’Organisation du Hadj et de la Oumra. Il faut noter pour s’en féliciter que cette année jusque-là les choses se sont déroulées généralement de façon positive. L’arrivée des pèlerins, en termes de transport, s’est déroulée dans des conditions acceptables, loin du stress des années passées, ainsi que les séjours à Médine, à la Mecque et sur les autres sites sacrés.
Sur le site de Mina, il y a eu quelques difficultés d’hébergement. Quelle est votre lecture de cette situation ?
Les difficultés qui ont été notées à Mina, sont des difficultés réelles. Il ne faut pas se faire d’illusion. Mais elles ne sont pas propres au Niger. Beaucoup de pays, et beaucoup de pèlerins en ont souffert. C’est exclusivement la faute des prestataires locaux. Les autorités saoudiennes en charge du Hadj et leurs prestataires locaux n’ont pas prévu des espaces suffisants pour accueillir les contingents des différents pays, principalement des pays africains. J’ai personnellement échangé avec beaucoup d’ambassadeurs, et nous avons tous noté la même difficulté. Et quand il y a des difficultés au niveau de l’hébergement, ils s’en suivent également au niveau de la restauration, et au niveau de toutes les autres prestations de service. Il faut remercier Allah SWT, que pour l’essentiel, les pèlerins qui ne sont pas là pour des voyages de tourisme, ou d’aisance, mais pour accomplir un rite religieux, ont géré ça avec beaucoup de grandeur et de bonté. Au finish, on peut noter que l’édition de cette année jusqu’à présent se déroule dans des conditions acceptables.
La phase de retour des pèlerins au bercail va bientôt commencer. Quel est votre souhait pour cette dernière phase ?
Ce qu’on peut dire pour l’instant, c’est qu’à la date d’aujourd’hui, les pèlerins sont encore là, hormis ceux qui ont commencé à partir par des vols réguliers. Pour les vols charter, le COHO est déjà en relation avec les transporteurs et les chefs d’agences. Ils discutent régulièrement de ces questions. Certaines compagnies ont annoncé des calendriers ; celles qui ne l’ont pas fait, le feront dans les jours à venir, et notre vœu est que tout ce processus se déroule dans de meilleures conditions.
Le Hadj est un rite religieux. Mais des gens à travers les réseaux sociaux font des commentaires souvent fantaisistes sur son déroulement. Quelle est votre lecture de cette attitude ?
Avant de parler de cela, je souhaite faire une observation particulière. Quand vous regardez le contingent de notre pays, vous constaterez qu’il y a beaucoup de personnes âgées, des personnes relativement faibles. Il est souhaitable que nos compatriotes prennent conscience que les personnes âgées, comme le recommande notre religion, ont besoin d’assistance pendant le pèlerinage. Donc ceux qui payent pour leurs parents, ou leurs grands-parents, doivent les accompagner de bras valides en mesure de les aider à accomplir ce rite ; sinon ce serait une peine perdue, et à la limite on pourrait obtenir le contraire du résultat qui est escompté au départ. C’est la première observation. La deuxième chose, c’est un appel que je lance à l’endroit de nos compatriotes : il ne faut pas chercher en tout que du négatif. Le Hajj est un rite religieux, et il a ses difficultés ; et la rétribution auprès d’Allah elle-même, est liée à la nature des difficultés, si ce sont des difficultés que personne n’a programmées. Pour le cas d’espèce, cette année, dans l’organisation du Hadj, aussi bien le COHO que les agences, chacun a rempli ses obligations. La difficulté a une autre source, une autre explication. Et nous l’avons signalé suffisamment à temps aux autorités saoudiennes. Mais avec l’affluence qui est celle du Hadj, dans un périmètre bien délimité, il était impossible de trouver une solution séance tenante. Il faut que les uns et les autres, surtout ceux qui exploitent les réseaux sociaux, et qui sont toujours à la recherche de scoop négatif pour ternir l’image du pays, qu’ils se remettent à Dieu, et qu’ils se disent que ce n’est pas le bon marché.
Excellence, le royaume d’Arabie Saoudite abrite une forte communauté nigérienne. Comment se passe la cohabitation avec le peuple saoudien ?
De façon générale, nos compatriotes qui résident ici vivent en parfaite harmonie avec les populations locales. Ce qu’il faut noter, c’est que nous avons pour l’essentiel des ressortissants nigériens qui sont venus depuis très longtemps ; certains se sont établis, d’autres ont même acquis la nationalité, mais la majorité est dans l’irrégularité. Donc il arrive que de temps en temps, on prenne certains pour les rapatrier. Mais de façon générale les Nigériens présentent une très bonne image en terre d’Arabie Saoudite.
Excellence quels sont les domaines dans lesquels les ressortissants nigériens font recours à la chancellerie ?
Nos compatriotes qui résident ici font recours au service de l’Ambassade et du Consulat Général, essentiellement pour des affaires consulaires : l’établissement des documents consulaires. Ceux qui peuvent être établis ici leur sont établis, et nous prenons toutes les dispositions pour que ceux qui doivent être établis au pays, le soient dans les meilleurs délais possibles.
Quelle est la température des relations entre le Niger et l’Arabie Saoudite ?
Les relations entre la République du Niger et le Royaume d’Arabie Saoudite sont des relations séculaires empreintes d’amitié, de fraternité et basées pour l’essentiel sur le ciment de la religion, l’Islam. Les dirigeants de notre pays ont de tout temps travaillé à les consolider, à les raffermir davantage, et l’Arabie Saoudite se compte aujourd’hui parmi nos partenaires privilégiés qui aident notre pays dans plusieurs domaines.
Propos recueillis par Oumarou Moussa (ONEP), Envoyé Spécial