Papa, il est difficile de croire que tu nous as quittés. Chaque instant passé à tes côtés ; chaque mot que tu m’as transmis sont, aujourd’hui, mes trésors les plus précieux. Ta vie a été un modèle de courage, de force et d’amour profond pour les tiens, pour ton pays, pour l’Afrique. Tu n’étais pas seulement un père ; tu étais un guide, une lumière pour nous tous, un patriote et un panafricaniste dévoué jusqu’au dernier souffle.
Dès mon plus jeune âge, tu as façonné mon caractère. À cinq ans, tu m’as inscrit au judo pour m’apprendre la maîtrise de soi. À sept ans, tu m’as fait gravir les collines de Harobanda. Chaque pas à tes côtés était une leçon de persévérance. Ensemble, nous avons affronté la fatigue et les obstacles. J’ai compris que le courage, c’est de garder les yeux fixés sur le sommet, même quand le chemin est dur.
Tu m’as appris que la vie exige la rigueur et le respect des principes. Tu me rappelais souvent que, pour décider, je devais utiliser ma tête, pas mon cœur, le cœur étant pour l’émotion, la tête pour la logique. Quelle sagesse ! Ces mots sont devenus ma boussole, un héritage que je porterai avec fierté. Et, lorsque tu parlais de stratégie politique, tu me montrais qu’elle ne se partage pas ; elle se déroule, sinon elle devient une arme pour l’adversaire.
Papa, tu as consacré ta vie au Niger, ton amour pour notre terre était absolu. Quand les épreuves t’ont frappé, même lorsque certains tentaient de t’éloigner de ta mission, tu n’as jamais faibli. Pour toi, c’était le Niger ou rien. Ta loyauté, ton intégrité et ton engagement sans faille étaient une source d’inspiration pour tous ceux qui avaient la chance de te côtoyer. Tu étais un bâtisseur d’espoir, une force tranquille, un panafricaniste pour qui les frontières n’étaient que des lignes imaginaires.
Aujourd’hui, mes mamans, mon épouse, tes frères et sœurs, tes neveux, tes nièces, tes petits enfants et tes proches, tes amis, ceux qui te connaissent et aussi ceux qui ne te connaissent que de loin, tous pleurent ton départ. Mes enfants, que tu as eu la grâce de prénommer, garderont, pour toujours, l’image d’un grand-père sage et aimant. Lalia et Iliane, ma petite sœur et mon petit frère, attendaient chaque jour ta voix pour être rassurés. Ton absence nous laisse tous désemparés.
Je me souviens de ce jour où tu as appris, en exil, le décès de ton frère et ami feu Adamou Moumouni Djermakoye. Malgré les risques, tu as voulu rentrer, car pour toi, l’amitié et la loyauté n’avaient pas de prix.
En te voyant aujourd’hui, allongé, serein, prêt pour ton dernier voyage, je sais que tu nous as quittés avec la même dignité, la même force qui t’ont défini toute ta vie. Tu étais un homme qui croyait en l’humanité, un homme de paix qui pardonnait avec facilité, car tu nous rappelais toujours : « Comment Dieu pourrait-il nous pardonner si nous n’offrons pas ce pardon aux autres ? ». Dans le cortège qui t’a accompagné, j’ai vu, dans les regards des hommes, des femmes et des enfants, une tristesse immense, le reflet de la perte d’un homme exceptionnel.
Une précieuse bibliothèque de connaissances, un témoin de l’histoire du Niger, un homme du peuple. À chaque rencontre, tu partageais une part de toi -même. Tu trouvais toujours les mots justes pour chaque situation. Ta bienveillance et ton immense cœur ont marqué aussi bien les plus jeunes que les plus âgés, laissant une empreinte indélébile dans les esprits et les cœurs. Ton héritage restera à jamais gravé en nous.
Nous te savons aujourd’hui en paix, et nous remercions Allah SWT de t’avoir offert une fin aussi digne. Que Son pardon t’accompagne, que tes actions soient reconnues, et qu’il t’ouvre les portes du Jennatoul Firdaws. Amine !
Papa, nous t’aimerons pour toujours. Ton exemple continuera d’éclairer nos vies, et ta lumière guidera à jamais notre chemin.
Repose en paix, Papa !
Ismaël HAMA AMADOU