A l’instar de la communauté internationale, le Niger a célébré le 12 juin dernier, la journée Mondiale contre le travail des enfants. Une journée mise à profit par l’ONG Gakassinan Yan Kassa pour commémorer cette journée pleine de sens avec les enfants de la commune urbaine de Guidan Roumdji. Le thème retenu pour cette année est «Justice sociale pour tous, éliminons le travail des enfants». Le choix de Guidan Roumdji réside dans la volonté de cette ONG de permettre aussi aux enfants de cette localité de fêter cette journée, mais aussi d’être éclairés sur le travail des enfants qui est un gangrène qui leur empêche tout épanouissent.
Dans le discours d’ouverture de cette activité, le Secrétaire général de la préfecture de Guidan Roumdji, M. Mahamadou Tahirou Djibril a indiqué que l’édition 2023 de la journée Mondiale Contre le travail des enfants se tient dans un contexte où, en dépit des efforts multiformes consentis par l’Etat et ses partenaires techniques et financiers, la situation du travail des enfants demeure encore préoccupante. Il a fait cas des contrées dans lesquelles, les enfants participent directement à des actes de guerre ; d’autres enfants ne sont pas protégés contre l’exploitation économique tout en leur empêchant accéder à l’enseignement primaire pourtant obligatoire et gratuit. «Il appartient à chaque Nation de fixer les objectifs au regard de son développement propre, comme il appartient à la communauté internationale d’être plus solidaire envers les pays en voie de développement», a-t-il plaidé.
Le Secrétaire général de la préfecture de Guidan Roumdji a rappelé que l’Etat du Niger a ratifié plusieurs conventions sur le travail des enfants et compte en ratifier davantage. «Ce qui permettra aux différents acteurs de bénéficier d’un cadre législatif solide pour mener à bien leurs différentes actions», a-t-il ajouté. Toutefois, il a la conviction que la tendance sera renversée dans les prochaines années si tous les acteurs unissent leurs efforts dans une synergie d’actions en impliquant de plus en plus les populations locales.
Le vice-coordinateur de l’ONG Gakassinan Yan Kassa a rappelé que l’Organisation Internationale de Travail (OIT) a lancé la première journée mondiale contre le travail des enfants pour attirer l’attention sur le sort dramatique des enfants travailleurs. Cette journée est destinée à servir de catalyseur au mouvement mondial grandissant contre le travail des enfants. Pour lui, le fléau de l’exploitation du travail des enfants revêt une importance particulière pour le présent et pour l’avenir de notre pays. «Notre relation avec les enfants, la mesure dans laquelle nous respectons leur dignité humaine innée et leurs droits fondamentaux, expriment quel genre d’adultes nous sommes et voulons être et quel genre de société nous voulons construire», a-t-il dit. Pour le vice coordonnateur de l’ l’ONG Gakassinan Yan Kassa, le travail de mineurs ne doit pas être confondu avec les petites tâches domestiques que les enfants accomplissent dans leur temps libre et selon leur âge dans le cadre de la vie familiale. Il a ajouté que le travail des mineurs, c’est l’exploitation des enfants dans le processus de production de l’économie mondialisée au profit des bénéfices et des revenus d’autrui. Toutefois, il a expliqué que l’extrême pauvreté, le manque de travail et le désespoir sont les facteurs qui exposent le plus les enfants à l’exploitation par le travail. «Si nous voulons éradiquer le fléau du travail des enfants, nous devons œuvrer ensemble pour éradiquer la pauvreté, encourager les Etats et les acteurs du monde de l’entreprise à créer des opportunités de travail décent avec des salaires équitables ; unir nos efforts pour promouvoir une instruction de qualité dans notre pays», a-t-il estimé avant de réitérer ses remerciements à l’endroit de l’OIT à travers le Projet MAP-16 qui a financé cette activité grâce à des fonds du département du Travail des Etats-Unis.
Auparavant, le vice Maire de Guidan Roumdji, M. Ali Mamane s’est réjoui du choix de sa commune pour abriter cette importante activité. Pour lui, cette journée doit servir à l’échange d’expériences, à la confrontation des idées. «Elle doit traduire notre volonté d’envisager des liens durables avec nos enfants», a-t-il dit. M. Ali Mamane rappelle la nécessité de promouvoir l’accès à l’éducation à tous les enfants et de mettre en pratique le thème de la célébration de l’édition 2023 de la journée mondiale Contre le Travail des Enfants.
Des jeux de question et réponses ont permis à plusieurs enfants de gagner des cartables scolaires avec des fournitures ou des jouets.
Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi