Le Centre de Santé Intégré de Dar-es-Salam a abrité, le vendredi 20 décembre 2024, le lancement de la célébration de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, couplée à une campagne de dépistage des femmes enceintes. Le thème retenu pour cette édition est « Suivons le chemin des droits ». La présente édition vise à contribuer à l’atteinte l’Objectif de Développement Durable (ODD3). La cérémonie a été présidée par la Conseillère Technique du ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Mme Alfari Aichatou Djibo, en présence du représentant du Système des Nations Unies, Dr El Khalef Issa, de la Secrétaire Générale Adjointe du gouvernorat de Niamey, Mme Djimraou Djamila Chekaraou, et de l’Administrateur Délégué de la commune II da Niamey, M. Oumarou Idé Issaka.
A l’ouverture de la cérémonie, Mme Alfari Aichatou a d’abord indiqué que cette journée est un moment pour réfléchir aux défis que les acteurs concernés affrontent et aussi une occasion de réaffirmer leur engagement collectif envers les droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH/SIDA. « Le thème retenu pour cette année ‘‘Suivons le chemin des droits’’, nous rappelle avec force l’importance des droits humains dans la lutte contre le sida. La lutte contre le VIH n’est pas seulement une question de santé, mais une question de justice sociale et de droits humains. En effet, chaque personne, quelle que soit son statut, mérite d’être traitée avec respect et dignité », a souligné la conseillère technique.
Mme Alfari Aichatou a par ailleurs notifié qu’après plus de 30 ans de lutte, il est anormal de constater encore que la stigmatisation et la discrimination demeurent des problèmes sérieux à un moment où le traitement est accessible et la prévention du VIH de plus en plus possible. « Il est donc impératif que nous agissions ensemble pour inverser cette tendance. Nous devrons garantir l’accès universel aux soins, y compris au dépistage, au traitement et aux services de prévention à travers un système de santé inclusif et accessible à tous sans exception. Chaque individu a le droit d’accéder à des soins de qualité », a-t-elle confié, assurant que le Ministère de la Santé ne ménagera aucun effort pour que cela soit une réalité au Niger.
Pour le représentant du Système des Nations Unies, Dr El Khalef Issa, cette cérémonie est une plateforme essentielle pour mettre en lumière le rôle crucial des organisations communautaires, particulièrement dans un contexte de recul des financements. Il est impératif de protéger les droits humains et de renforcer la confiance dans les systèmes de santé. Dr El Khalef Issa a ainsi souligné que le SNU est engagé à mettre fin au Sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. C’est pourquoi, le SNU travaille avec les pays pour respecter les engagements qui sont inscrits dans la déclaration politique des Nations Unies sur la lutte contre le Sida, issue de l’Assemblée Générale de juin 2021. « Pour cela, nous appuyons la mise en œuvre de la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 et de ces objectifs ambitieux et audacieux de 95-95-95 à l’horizon qui vise 95% des PVVIH connaissent leurs statuts VIH, 95% de ces personnes reçoivent le traitement et 95% de ces personnes sous traitement ARV aient une charge virale supprimée ou indétectable », a-t-il confié, tout en ajoutant que le SNU tire également la sonnette d’alarme car le sida n’a pas perdu son statut de pandémie.
Dr El Khalef Issa a également notifié que le dernier rapport mondial sur le sida 2023 de l’ONUSIDA et de l’OMS montre que le monde a fait d’énormes progrès pour réduire l’impact du VIH au cours des 15 dernières années. Au niveau mondial, poursuit-il, 30,7 millions de personnes, soit 77% des personnes vivant avec le VIH, sont sous traitement en 2023 contre seulement 7,7 millions en 2010. Cette évolution s’est traduite par une baisse spectaculaire du nombre de décès liés au sida qui a diminué de 51% au cours de la même période. « L’analyse de ce rapport mondial sur le sida 2023 montre qu’au Niger, 31.000 personnes vivent avec le VIH dont plus de 2.100 femmes enceintes et 3.100 enfants », affirme-t-il.
Pour la Secrétaire Générale Adjointe du gouvernorat de Niamey, Mme Djimraou Djamila Chekaraou, le thème de cette année est particulièrement important car il rappelle que la lutte contre le VIH/SIDA ne peut se faire sans respect des droits humains, en particulier les droits des personnes vulnérables et des personnes à haut risque. « Les droits humains doivent être au cœur de notre action et c’est sur ce principe que repose toute stratégie efficace pour éradiquer cette maladie », soutient-elle.
Juste après l’ouverture de la cérémonie, les officiels ont procédé à une visite guidée du parcours de dépistage des femmes enceintes.
Mariama Souley (Stagiaire)