L’ONG SOS Femmes et Enfants Victimes de Violence Familiale (FEVVF) a lancé, hier 7 décembre 2023, les journées portes ouvertes à la Maison de l’Espoir, une journée couplée au lancement de la campagne foraine de prise en charge holistique des survivants de violence basée sur le genre. Cette activité, financée par le Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF), s’inscrit dans le cadre de la célébration de l’édition 2023 de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Toutes habillées en orange à l’occasion de cette journée, les invités officiels comme les femmes du quartier Kalley plateau se sont conformés au décor. Durant cinq jours, les portes de la Maison l’espoir resteront grandement ouvertes à toutes les femmes, les filles et les hommes en situation de difficultés dans leur foyer. Ainsi, dans le plus grand secret professionnel, ces personnes seront reçues et écoutées par des experts en la matière.
Lors de la cérémonie de lancement, la directrice générale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, Mme Iddé Hadiara a indiqué que selon une enquête sur l’ampleur et les déterminants des violences basées sur le genre au Niger, diligentée en 2021 par le Ministère en charge de la promotion de la femme, les femmes restent dans l’ensemble les plus touchées par le phénomène. Ainsi, statistiquement, la prévalence globale des violences basées sur le Genre (VBG) au cours de la vie est de 29,0 %, soit respectivement 38,2 % chez les femmes et 16,3 % chez les hommes. Aussi, en dépit des efforts considérables déployés par de nombreux pays du monde pour lutter contre les violences à l’encontre des femmes et des filles, cette violation fondamentale des droits humains persiste.
Selon la présidente de l’ONG SOS FEVVF, Mme Ahmed Mariama Moussa, la persistance des VBG trouve ses sources dans la perception, les attitudes des communautés et des individus basés sur des stéréotypes et croyances, ainsi qu’à la mauvaise interprétation de la religion ainsi que par la coexistence de trois sources de droit au Niger, entretenue par moment par une absence d’information de qualité, adaptée au public et accessible. Malgré ces tendances décourageantes, reconnait-elle, il est plus que jamais prouvé que la violence à l’égard des femmes et des filles peut être évitée. « Les données probantes montrent que le facteur le plus important du changement de politique est un mouvement des femmes fort et autonome, rendant la mobilisation féministe face au recul des droits une question littérale de vie et de mort », a-t-elle déclaré. En outre, Mme Ahmed Mariama Moussa a souligné que la prévention et la réponse ne peuvent être efficaces que lorsque les capacités des potentiels victimes et auteurs sont renforcées afin qu’ils apportent leur contribution dans la lutte.
M. Louis Pasteur Musongera, coordinateur résident du Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF), a quant à lui souligné que le DCAF met en œuvre au Niger un programme de grande envergure visant à « renforcer la sécurité des citoyens au moyen des services de sécurité et de justice responsables ». En allant plus profondément dans les détails, le coordinateur a résumé ce programme en trois axes parmi lesquels, le soutien aux politiques et stratégies relatives à la sécurité et à la défense, l’amélioration du contrôle interne et des mécanismes de redevabilité au sein des FDS, l’appui aux mécanismes de contrôle externe du secteur de la sécurité.
M. Louis Pasteur Musongera a particulièrement apprécié le soutien du Royaume Uni qui finance la réalisation des activités prévues dans le cadre de ces 16 jours d’activisme contre les VFFF.
Après la phase des allocutions officielles, les invités ont été appelés à l’intérieur du bâtiment de l’ONG. Ce dernier a fait l’objet d’une visite bureau par bureau pour faire découvrir le cadre de travail aux officiels. Parmi, ces services figuraient les cellules de protection des mineurs de la police et de la gendarmerie nationale.
Hamissou Yahaya (ONEP)