La fédération des coopératives maraîchères du Niger (FCMNI) est une organisation paysanne faîtière qui est présente dans les 8 régions du Niger. Elle est composée de 107 Unions, 1003 coopératives et 42.000 membres chefs d’exploitations dans toutes les régions du Niger. En ce début de cultures de contre saison, la fédération des coopératives maraîchères du Niger (FCMNI) est en plein dans les préparations. Dans certains endroits, les préparatifs ont beaucoup avancé et dans d’autres les producteurs sont sur le point de démarrer la production maraîchère. C’est dans ces moments que les producteurs sont dans le besoin en termes de semences et d’appui conseil pour mener à bien la production maraîchère.
Avec le changement climatique, les saisons pluvieuses sont contre-productives dans certains endroits. La production maraîchère ou les cultures de contre saison au Niger joue un rôle très capital. Cette production sert à combler le manque de la production pluviales. Certains produisent pour la commercialisation et pouvoir acheter des stocks de céréales. Le rôle de la fédération est d’assister, puis d’appuyer les producteurs par un appui conseil en termes de semences, en termes de plaidoyer ainsi que certains besoins dont les producteurs ne peuvent satisfaire seul individuellement. Le Secrétaire Général de la fédération des coopératives maraîchères du Niger (FCMNI) M. Alhassan Siddo a expliqué que les étapes à suivre pour faire une bonne culture maraîchère sont dans un premier temps, l’acquisition d’un bon terrain, puis la sélection des bonnes semences et enfin le savoir-faire ou la bonne technique pour une bonne production.
Il a ajouté que le Niger regorge de toutes les potentialités pour faire une bonne culture maraîchère, à savoir la bonne terre, les eaux ainsi que tout le potentiel humain. L’emplacement idéal pour faire de la culture maraîchère est constitué des endroits fertiles qui contiennent de l’eau pour irriguer. Ce sont les bas-fonds, les bords des fleuves, les aménagements hydro-agricoles, les bords des marigots, tout endroit où il y a les eaux de sous-sol, les eaux de surface, les sols argileux ou sableux. « La production maraîchère apporte beaucoup à l’économie nigérienne. L’oignon à lui seul rapporte des milliards à l’économie du Niger. Chaque jour ce sont des camions qui quittent le Niger pour le Ghana, la Côte d’Ivoire ainsi que plusieurs pays. Sans compter le poivron, la tomate, ainsi que plusieurs gammes de spéculations qui sont produites au Niger surtout en post-récolte comme la pomme de terre d’Agadez. Les consommateurs ont l’habitude d’acheter le kilogramme de la pomme de terre 150 voir 200f à Niamey, mais actuellement le kilo coûte 700 FCFA comme elle est importée. », a-t-il déclaré.
Il a aussi parlé de la réforme du secteur des engrais qui a été mise en place au Niger et que d’aucuns pensent qu’elle est la raison de la cherté de l’engrais. Cette cherté est due aux guerres dans certains pays producteurs d’engrais et aux sanctions injustement imposés au Niger. « Ce n’est pas seulement avec l’engrais chimique qu’on peut produire. Nous avons hérité de l’agroécologie, on peut produire avec le composte, la fumure organique, le bocachi ainsi que plusieurs autres fertilisants qui peuvent être utilisés pour ne pas dépendre de l’engrais chimique », a-t-il énuméré.
D’après M. Alhassan Siddo, la Fédération rencontre quelques difficultés dont la plus cruciale demeure la rareté des semences. « Pour démarrer cette activité, il faut des semences et ces derniers ne sont pas souvent produites au Niger, qui pour la plupart, sont importées comme la pomme de terre importée depuis la France ou la Hollande ou d’autres pays. La rupture diplomatique entre le Niger et plusieurs pays a impacté les prix des semences et a déclenché la rareté de certains produits. La plupart des semences proviennent par le port de Côte d’Ivoire ou du Bénin qui ont fermé leurs frontières », a-t-il confie. Toutefois, précise-t-il, cette fermeture, ne doit aucunement constituer un frein pour la production maraîchère. « Ce ne sont pas les seuls pays qui exportent, le Niger peut passer par d’autre pays », dit-il.
Au gouvernement en place, le SG de la FCMNI demande d’être d’abord à l’écoute de la population, puis d’accompagner les producteurs pour qu’ils aient leurs propres semences et leurs propres engrais. Il palide aussi pour des mesures et des efforts pour que pour la fermeture des frontières ne constitue pas un frein qui empêchera la production maraîchère au Niger. Malgré la fermeture des frontières, il est, selon lui impératif que les Nigériens démontrent au monde que le Niger peut faire une bonne production sans l’aide extérieure. « Nous sommes dans une situation difficile et nous devons tirer des leçons. Les prix des denrées alimentaires surtout les céréales ont tous grimpés, certains ont même doublé de prix. Avec tout le potentiel que nous avons au Niger, et des politiques mises en place telles que ‘’l’importation riz zéro en 2023’’, c’est en 2023 que les prix du riz ont augmenté, cela doit servir de leçon. Le nouveau Gouvernement avec l’appui du CNSP doit vraiment mettre en place une bonne politique pour booster la production au Niger. L’État doit accompagner et appuyer les producteurs pour qu’ils produisent abondamment et assurer notre autosuffisance alimentaire», a-t-il souhaité
Après moult constats, M. Alhassan Siddo donne des conseils aux Nigériens. « Ceux qui font la culture maraîchère sont souvent les plus faibles, les plus jeunes ou les vieux c’est-à-dire, ceux qui n’ont pas de moyens. Ce travail pour bien le faire, il faut des bras valides et des moyens financiers. C’est pour cette raison que nous lançons un cri de cœur à ceux qui ont les moyens de créer des entreprises au Niger au lieu d’aller investir dans d’autres pays. Comme cela, ils aideront à diminuer le taux de chômage. Quant aux bras valides, au lieu d’aller mendier dans d’autres pays, c’est une obligation morale de revenir pour servir leur pays. », a-t-il conclu.
Assad Hamadou (ONEP)