
Une vue de l’assistance lors des travaux de la sous commission N° 3
Le Niger a entamé, depuis le 15 février 2025, un tournant décisif dans le cadre du processus de sa refondation avec la tenue des Assises Nationales. A cet effet, plusieurs sous-commissions travaillent à proposer les voies et moyens qui serviront de boussole pour la conduite de la transition mais aussi de balises pour un nouveau départ pour le pays dans un contexte de souveraineté, d’indépendance véritable et surtout de la dignité du peuple. C’est ainsi que la sous-commission thématique n°3 chargée des questions en lien avec l’économie et le développement durable a débuté ses travaux sous l’égide de l’ancien ministre Salha Haladou pour définir, au niveau des secteurs, les insuffisances majeures et proposer des solutions concrètes pour y remédier.
Au cours de cette session d’échanges, les différentes parties prenantes ont évoqué et relevé plusieurs tares qui entravent le développement économique et durable du Niger. Autrement dit, il a été question dans cette dimension de l’économie et du développement durable de traiter des sous dimensions comme l’agriculture, l’élevage, l’industrie, les mines, la fiscalité, le capital humain, l’hydraulique, l’urbanisme, l’entrepreneuriat, le commerce.
Dans la sous dimension agriculture/élevage, les participants se sont appesantis sur les menaces qui pèsent sur le couple Agriculture/Elevage, notamment l’accaparement des aires de pâturages et le laxisme de l’Etat dans la prise d’initiatives pouvant contribuer à l’essor de l’agriculture. Plusieurs recommandations ont été faites à cet effet pour y remédier. On note, entre autres, l’aménagement d’espaces agricoles par l’Etat, la grande irrigation élargie dans toutes les régions, départements, communes et villages. A ce niveau, il a été donné l’exemple du Kawar et de Diffa qui ont des potentialités qui doivent être mises en valeur pour une souveraineté alimentaire réelle.
L’accompagnement des producteurs avec un système de stockage, la création d’une société d’Etat en agriculture, la création de chaînes de valeur pour transformer les produits agricoles, la création de pôles pastoraux, le respect du schéma d’aménagement foncier, la promotion des cultures fourragères, la mobilisation des eaux, sont parmi les solutions recommandées par les participants pour une souveraineté alimentaire efficace au Niger.
Dans la dimension mines, l’absence de l’Etat dans l’exploration, la recherche et l’exploitation des minerais, a été fortement regrettée par les participants. Ces derniers ont proposé plusieurs solutions visant la nationalisation des ressources minières à travers la création de sociétés nigériennes capables d’exploiter ces richesses minières.
Les participants à cette sous-commission ont, par ailleurs, relevé les tares dans la gestion de la fiscalité, du problème financier, etc. Pour nombre de participants, il est indispensable pour l’Etat de rompre avec l’impunité en instaurant et imposant aux agents de l’Etat une obligation de résultats, le tout à travers une bonne planification préalablement définie.
Par ailleurs, il faut préciser que les participants se sont basés sur les différentes synthèses qui ont été élaborées au niveau des assises régionales afin de les intégrer dans les différentes dimensions thématiques (économique, environnementale et sociale). En effet, il s’agit pour cette sous-commission de faire des propositions pertinentes qui vont répondre aux besoins essentiels des populations, mais aussi de prendre des dispositions pour sauvegarder les ressources existantes et les opportunités pour les générations futures. En définitive, des propositions pertinentes ont été formulées pour sauvegarder les intérêts des populations et les ressources existantes, mais aussi de créer des opportunités pour les générations futures.
Rahila Tagou (ONEP)