De manière régulière, nous nous plaignons de la pollution plastique et les spécialistes ne cessent de nous alerter quant aux conséquences d’une telle situation sur l’environnement et sur notre santé. Pourtant rien n’est fait par la presque totalité de nos concitoyens en termes de prise de conscience et d’actions de ce péril. Nous continuons à utiliser, sans modération, les emballages plastiques. Nous les jetons à tort et à travers sans même sourciller. C’est dire que nous sommes à un degré zéro de l’éducation environnementale.
Pire, la collectivité ne semble pas disposer d’une politique ni même d’une stratégie lisible de lutte contre la pollution plastique. Si on ajoute à cette situation, l’insouciance des habitants de la capitale face à ce phénomène, l’on se rend compte que la lutte contre la pollution plastique est d’avance perdue pour l’instant. En effet, il y a quelques années, les autorités municipales avaient eu l’initiative d’installer sur les principaux axes routiers de la capitale des poubelles pour inciter les « Niaméens » à y déposer les déchets. Malheureusement, ces poubelles restaient désespérément vides alors qu’aux alentours immédiats jonchent des déchets solides et plastiques.
Le salut relativement au fléau de la pollution plastique proviendrait peut-être de l’application de la loi portant interdiction de l’importation, la fabrication et la commercialisation des emballages plastiques qui, elle-même, reste encore en ‘’stand-by’’, près de dix ans après son adoption. Et on ne sait pour quelle raison !
En attendant, il est impératif pour nous tous de prendre conscience du danger de la pollution plastique et changer nos comportements et agir dans le sens de limiter la prolifération des déchets plastiques qui mettent des centaines d’années pour se dégrader. Pendant ce temps nos terres, nos cours d’eaux, nos champs se polluent, nos animaux s’empoisonnent des plastiques en les ingurgitant. Pour se faire une idée de la menace, imaginons un seul instant le nombre de sachets d’eau de table (communément appelée ‘’Piya water’’) que nous jetons au quotidien tout autour de nous. Réfléchissons sur le nombre de sachets que nous emportons, chaque fois que nous achetons du thé, du sucre, des galettes ou des condiments, etc.
Ce sont tous ces emballages qui se répandent dans la nature, polluant les sols, bouchant les caniveaux et libérant des émanations toxiques invisibles à l’œil nu. Toute chose qui nuit à notre bien-être individuel et collectif. D’où la nécessité de renforcer l’éducation environnementale en particulier chez les plus jeunes pour leur faire comprendre les dangers.
Siradji Sanda (ONEP)