Le 12 octobre dernier, les autorités nigériennes ont mis en place un fonds dit Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie. Une initiative louable et responsable. Qui, en dehors des Nigériens eux-mêmes, doit lutter pour préserver la dignité de leur pays que des ennemis internes et externes tentent par tous les moyens de trainer dans la boue ? En effet, les sanctions prises par les organisations communautaires et les manigances de certaines puissances ne visent, ni plus ni moins qu’à affaiblir l’Etat du Niger, à affamer les populations et à réduire le pays dans une sorte d’esclavage moderne.
C’est dire que le fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie est le prix à payer pour assouvir notre soif d’indépendance, garantir notre liberté. C’est un fonds pour la dignité du peuple nigérien. Et il n’y a aucune honte à le mettre en place. Du reste, la mobilisation des ressources auprès des citoyens pour accompagner les efforts de l’Etat jalonnent l’histoire de nombreux pays. Au Liban, en Israël, en Egypte et même ici tout près de chez nous au Mali, la contribution des citoyens à l’effort de l’Etat est connue. Du reste, de nombreuses études ont montré que les transferts des citoyens de la diaspora dépassent de loin les fameuses aides au développement tant chantées par certains donateurs.
Mais l’illustration la plus achevée de l’importance de la solidarité nationale nous a été administrée en 2015 par l’Egypte. En effet, pour financer les travaux du nouveau canal de Suez, une souscription nationale a été ouverte à travers laquelle les Egyptiens vivant au pays ont contribué à hauteur de 100 Livres (environ 10 euro) et ceux vivant à l’extérieur 100 dollars. En moins de six (6) jours, plus de 60 milliards de Livres ont été mobilisés. Et c’est avec cette souscription nationale que le pays a financé lesdits travaux à hauteur de huit (8) milliards de dollars.
Il est temps que nous prenions conscience que personne ne fera notre bonheur à notre place et personne ne financera notre développement. C’est pourquoi, nous devons resserrer nos rangs pour faire face aux défis qui sont les nôtres dans la solidarité. Et comme dit l’adage : L’Etat, c’est chacun de nous et nous tous réunis. Si les comptes de l’Etat du Niger sont injustement bloqués, il appartient à tous les Nigériens de contribuer à trouver une solution idoine pour que les services publics puissent continuer à fonctionner.
Mais au-delà des contributions ponctuelles, il est opportun de réfléchir sur des mécanismes plus formels à l’image de la souscription nationale pour financer des grands projets structurants, indispensables pour l’essor de notre économie. C’est ainsi seulement que nous serons plus libres de nos choix de politiques de développement, d’exercer notre souveraineté sur nos ressources naturelles, de nous prémunir contre les chantages et toute sorte de velléités afin d’obtenir des retombées plus avantageuses pour les populations.
Siradji Sanda (ONEP)