
Le 24 mars 2025, les Etats Unis ont été secoués par une très grosse bourde. En effet, des informations sensibles portant sur des frappes militaires contre les Houthis du Yémen ont fuité. L’incident est intervenu suite à une participation d’un journaliste américain, invité par inadvertance à une réunion de hauts responsables américains en charge de la sécurité via la plateforme ‘’Signal’’.
Depuis lors, les médias européens en ont fait leur chou gras, collant les qualificatifs d’incompétence, d’amateurisme à l’Administration Trump. Ce qui, du reste, est compréhensible au regard du contexte actuel où le Président Trump est en train de chercher un arrêt de la guerre russo-ukrainienne, en écartant ou minimisant le rôle des européens. Si dans ce qui est désormais appelé le ‘‘Signal Gate’’, les européens ont opté d’insister sur le côté amateurisme de l’Administration Trump, nous autres Africains devrions aller au-delà de cet aspect sensationnel. En effet, dans les messages qui ont fuité, il y a une certaine vérité que les responsables américains ont exprimée (certes entre eux) : C’est ce que l’un d’entre eux a qualifié de ‘‘parasitisme européen’’. N’eussent été ces fuites, l’on n’aurait jamais pu entendre cette vérité de la bouche des responsables américains. Le politiquement correct oblige. Et pourtant, ce parasitisme est une évidence. Les USA en savent quelque chose, eux qui, depuis la fin de la 2è guerre mondiale, finançent et assurent la sécurité des Européens à travers l’OTAN. Un état de fait que n’a cessé de dénoncer le Président Trump et qui lui vaut le désamour des élites politiques européennes.
Pour l’Afrique, ce parasitisme est encore plus préjudiciable. Le champion européen, toutes catégories confondues, est incontestablement la France. Non satisfait d’avoir pillé le continent africain en compagnie de ses pairs européens à travers la colonisation, ce pays a mis en place un système de siphonage de nos ressources à travers le Franc CFA. Ce système financier, soutenu par un narratif politique, a, depuis plus de 50 ans, permis à la France de vivre sous perfusion des ressources naturelles et financières des 15 pays francophones de la zone Franc.
Fort heureusement, l’avènement des leaders nationalistes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, d’une part et, d’autre part, la création de la Confédération des Etats du Sahel sont venus remettre en cause cet état de fait. Dès lors, incapable de changer de logiciel dans ses relations avec ces pays africains, et, telle une sangsue, le pays de Macron ne veut pas lâcher, même lorsqu’il est chassé.
Cependant, le processus semble irréversible. Le ‘’déparasitage du Sahel’’ est enclenché. Il est en marche malgré les manœuvres subversives de déstabilisation. La tâche est certes difficile parce que, pour le cas du Niger, le parasite a suffisamment libéré ses toxines dans le corps social. C’est notamment, le cas de tous ces acteurs déloyaux parsemés et tapis dans les différents milieux (académiques, économiques, politiques, sécuritaires et même société civile) qui vivent des subsides du parasitisme français et sont prêts à trahir. Mais, la toxine la plus dangereuse qu’a réussi à lâcher le parasitisme néocolonial est incontestablement ces hordes terroristes créées, entrainées, équipées et entretenues pour semer la terreur et la mort dans nos pays.
Osons espérer que le ‘’Signal Gate’’ aura contribué à éclairer la lanterne de nos concitoyens sur les bases des relations entre certains pays européens et nos pays.
Siradji Sanda (ONEP)