Le ministre de l’agriculture et de l’élevage, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane, a présidé, le mercredi 23 octobre à Dogondoutchi, la cérémonie de la Journée mondiale de l’alimentation, édition 2024, couplée au lancement officiel de la campagne des cultures irriguées 2024/2025, placée sous le thème « Droits aux aliments, au service d’une vie et d’un avenir meilleur ». Cette cérémonie s’est déroulée en présence du gouverneur de la région de Dosso, le général de brigade Iro Oumarou, des représentants de la FAO et du PAM, ainsi que des responsables des programmes et ONG de développement.
Célébrée le 16 octobre de chaque année sous l’égide de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Journée mondiale de l’alimentation marque la date anniversaire de la création de ladite institution en 1945. Elle a été instituée lors de la 20ème conférence générale de la FAO en novembre 1979. Cette journée est, depuis lors, célébrée dans plus de 150 pays à travers le monde dans le but de sensibiliser le public et les dirigeants sur les questions de la pauvreté et la faim. Depuis 1981, la JMA a adopté chaque année un thème différent afin de mettre l’accent sur les différents domaines d’actions prioritaires et de donner une orientation commune.
Pour cette édition 2024, la FAO a mobilisé tous ses bureaux du pays pour se joindre au Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage à Doutchi afin de faire de cet événement une réussite totale. Devant une telle mobilisation, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a transmis à l’assistance les chaleureuses et fraternelles salutations du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, chef de l’Etat, le général de brigade Abdourahamane Tiani et du Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine. Le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a ensuite relevé que le thème de cette édition 2024 cadre parfaitement avec les nouvelles orientations de la Vision du président du CNSP en son axe 3 « Développement des bases de la souveraineté économique ».
Il a ensuite souligné l’importance du secteur agricole au Niger qui constitue la principale source des moyens de subsistance des populations avec plus de 87 % des actifs agricoles et une contribution de près de 50 % au PIB national. C’est donc conscient de ce rôle clé de l’Agriculture que le gouvernement a entrepris des réformes nécessaires à la transformation et à la modernisation de notre agriculture pour rendre disponibles et durables les services essentiels de proximité aux producteurs.
Le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a par ailleurs relevé les défis multiples auxquels le secteur est confronté, notamment les défis sécuritaires, le sous financement, les effets néfastes du changement climatique, la dégradation des ressources naturelles et la pression parasitaire sur les principales cultures qui fragilisent le développement socioéconomique de notre pays.
Parmi les actions fortes engagées, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a insisté sur le Programme Grande Irrigation à travers lequel le gouvernement ambitionne de réduire de moitié les importations de riz au Niger d’ici 2027. Aussi, au titre de la campagne des cultures irriguées 2024-2025, le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage envisage-t-il de mettre en valeur près de 350.000 hectares pour une production brute attendue de 8.100.000 tonnes, soit 1.500.000 d’équivalent céréalier.
Le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a engagé l’ensemble du personnel de son Ministère à faire tou pour apporter aux producteurs l’appui/conseil, la formation et l’encadrement nécessaires à l’efficacité et l’efficience de leurs actions de productions. Il a également demandé aux producteurs d’utiliser les différents appuis à bon escient, car, a-t-il précisé, la durabilité de nos systèmes de production dépend en premier lieu de leur capacité à porter la transformation de notre agriculture. Le ministre a invité la jeunesse à continuer à s’investir dans les cultures irriguées afin d’éviter des mésaventures incertaines.
Le représentant pays par intérim de la FAO, M. Luc Genot, a souligné que, cette année, la journée mondiale de l’alimentation marque également le 79ème anniversaire de la FAO et intervient dans un contexte de gestion des inondations ayant causé des dégâts matériels, des pertes en vies humaines, des productions et d’animaux emportés. M. Luc Genot a évoqué les actions qui doivent être menées pour faire face aux chocs immédiats et protéger les acquis de développement à long terme en renforçant la résilience des communautés locales au fil du temps. Pour prévenir ces inondations aux conséquences dévastatrices et les dépenses énormes qu’elles engendrent, ‘’le Système des Nations Unies (SNU) avec le PAM, l’UNICEF, la FAO et l’OMS, met en œuvre des actions anticipatoires.
Par ailleurs, M. Luc Genot a rappelé que le Système des Nations Unies apporte, chaque année, un soutien au gouvernement nigérien dans sa campagne de culture irriguée ‘’en fournissant des tonnes de semences maraichères, des intrants, des matériels et outils de travail adaptés, des motopompes et l’accompagnement de proximité pour renforcer les connaissances pratiques et le savoir-faire des producteurs à travers les champs écoles’’ devait-il ajouter
Pour le représentant Pays de la FAO, la concrétisation du droit à l’alimentation nécessite une action collective. « Le droit à l’alimentation est une affaire de tous et chacun de nous a un rôle à jouer pour son avènement », a déclaré M. Luc Genot. C’est pourquoi, il a appelé les différents acteurs à faire entendre leur voix pour influer sur les décisions. C’est dans cette optique que la FAO travaille avec les autres agences des Nations Unies ‘’pour renforcer la résilience des communautés au Niger, les plus vulnérables en particulier’’.
Auparavant, le gouverneur de la région de Dosso, le général de brigade Iro Oumarou, et l’Administratrice Déléguée de Dogondoutchi se sont réjouis du choix porté sur la région de Dosso et la commune urbaine de Dogondoutchi pour abriter la présente rencontre. Le gouverneur de Dosso a invité les populations de la région à intensifier les cultures irriguées partout où cela est possible. Le général de brigade Iro Oumarou a souligné que la région entend relever le défi avec ses 787 sites maraîchers, constituant plus de 27.214 hectares répartis dans les huit départements et mobilisant plus de 54 000 producteurs et productrices pour mettre fin au spectre récurrent de la faim et de la malnutrition.
Le ministre de l’agriculture et de l’élevage et la délégation qui l’accompagne ont ensuite visité les différents stands d’exposition des produits agropastoraux. Le public a eu droit, au cours de cette cérémonie, à un défilé des agriculteurs et éleveurs de Dogondoutchi organisé par le chef de canton de l’Aréwa dont les potentialités ont émerveillé l’assistance.
La délégation ministérielle et les partenaires se sont ensuite rendus sur le site de lancement du Programme des Cultures Irriguées au niveau du site de Tabkin Sow d’une superficie de 12 ha pour 75 producteurs. En rencontrant les producteurs, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a longuement expliqué les objectifs assignés à la culture irriguée et leur a demandé de redoubler d’efforts pour l’exploitation de ce périmètre. Les officiels ont ensuite procédé au repiquage symbolique des planches et à la remise aux producteurs de kits de mise en valeur du site.
Mahamane Amadou, ONEP/Dosso