Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin colonel-major Garba Hakimi a procédé, le jeudi 10 octobre 2024 à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey, au lancement des activités commémoratives de la Journée Mondiale de la Santé Mentale. Le thème retenu pour cette 32ème édition est : « la Santé mentale en milieu de travail ». C’était en présence du ministre de l’Enseignement, de la Recherche et de l’Innovation technologique, Pr. Mahamadou Saidou, du Recteur de l’UAM, des représentants des Partenaires Techniques et Financiers et de plusieurs invités.
Le ministre en charge de la Santé Publique a appelé à un engagement national à intégrer la santé mentale dans les politiques publiques, mais aussi dans les entreprises, les institutions et les communautés. Il est temps de développer des stratégies pour prévenir et traiter les troubles mentaux dans les environnements professionnels nigériens à travers la sensibilisation et la lutte contre la stigmatisation. Il est donc primordial, a souligné le Médecin colonel-major Garba Hakimi, de briser les tabous et parler ouvertement des problèmes de santé mentale car, trop souvent, la peur du jugement empêche les travailleurs de demander de l’aide ; d’encourager un climat de dialogue ouvert dans les entreprises et les institutions publiques ; de former des employeurs et des responsables des ressources humaines pour identifier les signes de troubles mentaux chez les employés en vue d’apporter un soutien adéquat.
L’intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaire, avec des programmes spécifiques pour les travailleurs qui sont confrontés à des niveaux élevés de stress ; le développement de politiques de travail adaptées qui incluent des horaires de travail raisonnables, des espaces de détente et des mécanismes de soutien psychologique au sein des entreprises ; la mise en place de services de soutien psychologique accessibles et abordables, notamment des lignes d’assistance téléphonique et des consultations spécialisées sont aussi nécessaires. Pour que l’amélioration de la santé mentale au travail soit une réalité, le ministre en charge de la Santé Publique a souhaité l’implication de tous les acteurs notamment : les pouvoirs publics, les employeurs, les syndicats, mais aussi les organisations de la société civile et les partenaires internationaux.
Auparavant, le Chef du Bureau de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), M. BAH Algassimou a salué la détermination, le courage et l’engagement des travailleurs de première ligne que sont les autorités, les forces de défense et de sécurité, les humanitaires qui font face à plusieurs risques psychosociaux liés à la pression, aux environnements de travail difficile, aux émotions fortes alarmantes. Il a par ailleurs réitéré l’engagement du Système des Nations Unies à soutenir les travailleurs à prévenir et à mitiger les risques psychosociaux pour leur épanouissement en milieu professionnel et à créer un environnement propice au bien-être.
Pour sa part, la Cheffe de mission de COOPI au Niger, Mme VALENTINA TAMAI a indiqué que son organisation travaille aux côtés de tous les acteurs qui interviennent dans le domaine de la santé en général et la santé mentale en particulier. En effet, a-t-elle fait savoir, conscient de l’importance d’agir dans la santé mentale et le soutien psycho social, COOPI Niger intègre de manière systématique ces thématiques dans tous ses projets. La santé mentale est intégrée de façon transversale dans toutes les actions programmatiques de COOPI au Niger. « Il est évident qu’aucun problème ne peut être résolu avec des actions dispersées, chacun agissant seul. C’est pour cela que COOPI développe une approche participative et met l’accent sur la coordination et le renforcement des capacités des acteurs », a souligné VALENTINA TAMAI.
Quant au Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Pr DAMBO Lawali, il a salué cette initiative qui va permettre de connaître les efforts que le département de Psychologie est en train de déployer pour la formation des spécialistes pouvant apporter un soutien mental aux différentes couches de la population touchée. Au-delà de la santé mentale en milieu de travail, il y a d’autres problèmes de traumatisme au Niger, liés à l’insécurité et aux catastrophes naturelles qui ne laissent personne indifférent. « Cependant, a déploré Pr DAMBO Lawali, la santé mentale est négligée dans nos pays, par exemple : toutes les personnes malades qui rôdent autour des quartiers sont considérées comme des fous, alors que c’est des personnes qu’on peut récupérer si l’Etat met l’accent sur la formation des spécialistes qui peuvent faire le travail ».
Aïchatou Hamma Wakasso (ONEP)