Dans le cadre de la mise en œuvre des activités de prévention contre le paludisme, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a procédé, hier matin au CSI Madina du district 3 de Niamey, au lancement officiel de la campagne de distribution massive et gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA). L’objectif assigné à cette campagne est d’assurer qu’au moins 80% de la population à risque de paludisme de dormir sous une MILDA. Cette campagne est placée sous le haut parrainage de la Première Dame Madame Bazoum Hadiza, présidente de la Fondation NOOR.
La campagne de distribution durera du 24 au 29 mai et concernera 49 districts sanitaires à l’échelle du pays. Plus de 9 millions de MILDA seront distribuées au cours de cette campagne pour une couverture universelle d’environ 16 millions de personnes. Deux (2) innovations sont à noter au cours de cette campagne. Il s’agit de l’introduction de 2 types de moustiquaires dites de nouvelle génération MILDA+PBO et Interceptor G2 (IG2) d’une part et de l’autre, la digitalisation du rapportage des données dans 4 districts sanitaires (Tessaoua, Mayahi, Kollo et Balleyara).
En effet, l’introduction des MILDA avec PBO et Interceptor G2 (IG2) à base de Chlorfenapyr au Niger fait suite aux résultats du suivi de la sensibilité de vecteurs du paludisme aux insecticides qui a démontré une résistance aux pyrethrimoides qui est la classe d’insecticides jusque-là utilisée pour l’imprégnation des moustiquaires. Les MILDA sont acquises par le Fonds mondial pour un coût de 2.687.455 d’euros. Les coûts opérationnels de la campagne sont également pris en charge par le Fonds mondial à hauteur de 4.946.103 d’euros à travers Catholic Relief Services (CRS), récipiendaire principal de la subvention.
Lors de la cérémonie de lancement de la campagne, la Représentante de l’OMS au Niger, Dr Anya Blanche a indiqué que, pour atteindre et maintenir une couverture universelle optimale avec cette stratégie, l’OMS recommande aux pays de distribuer les moustiquaires imprégnées gratuitement en ayant recours à la fois à des campagnes de distribution de masse et à une distribution régulière au moyen de divers canaux, notamment les centres de soins prénatals et le Programme élargi de vaccination (PEV). Elle a ajouté que les campagnes de masse se sont avérées être la seule manière économiquement avantageuse pour obtenir rapidement une couverture élevée et équitable à même de protéger les populations exposées au risque de contracter le paludisme.
En effet, a-t-elle souligné, le paludisme constitue un sérieux problème de développement du fait de son impact humain et socio-économique dévastateur sur les familles, les communautés et le bien-être de la société, surtout en Afrique subsaharienne. Dr Anya Blanche a ensuite précisé que l’utilisation des MILDA devra se faire en complémentarité avec les autres stratégies de lutte contre le paludisme à savoir le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte (TPI), la chimio prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans, le recours précoce aux services de santé pour la prise en charge des cas suspects de paludisme notamment la fièvre et enfin, l’utilisation du vaccin pour la prévention du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans que le Niger envisage d’introduire très prochainement.
Dans son discours de lancement, le ministre en charge de la Santé publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara a rappelé qu’au Niger, en dépit des efforts que l’État et ses partenaires déploient, le paludisme continue d’être un des premiers motifs de consultation dans les formations sanitaires. À titre illustratif en 2021, a noté le ministre en charge de la Santé publique, ce sont 4.249.208 cas de paludisme confirmés dont 2.054.482 enfants de moins de 5 ans qui ont été pris en charge dans les formations sanitaires avec malheureusement 4.170 décès tout âge confondu. C’est pourquoi, il a invité les chefs des ménages à faciliter l’accès des concessions aux relais mobilisateurs et aux agents distributeurs des MIILDA pendant la campagne et de permettre un bon dénombrement des membres des familles afin que tous les ménages puissent être servis. «Je vous demande également de sensibiliser les membres de vos familles à utiliser correctement et régulièrement toutes les nuits et toute l’année ces moustiquaires acquises à grand frais par l’État et ses partenaires», a lancé le ministre Idi Illiassou Maïnassara.
Quant au Directeur exécutif de la Fondation NOOR, Dr Harou Oumarou, il a transmis le message de la Première Dame Mme Bazoum Hadiza en ces termes : «Je voudrais vous encourager à dormir sous moustiquaire toutes les nuits et pendant toute l’année. L’utilisation correcte et régulière des MILDA présente plusieurs avantages. Elle empêche la transmission du paludisme, réduit l’absentéisme des enfants à l’école et la perte des jours de travail pour les parents. Elle protège la femme enceinte contre le paludisme et réduit le risque d’avortement et les complications liées aux grossesses. C’est pourquoi, je vous appelle à utiliser correctement les MILDA».
Oumar Issoufou(onep)