
Oustaz Moustapha Ahoumadou
Le mois bénis de Ramadan 2025 tire à sa fin. Dans quelques jours, les fidèles musulmans observeront l’Aïd el-Fitr ou fête de Ramadan. Dans le cadre des préparatifs de cette fête, plusieurs actions sont recommandées aux fidèles dont de la Zakat al-Fitr, une aumône destinée aux plus démunis afin de leur permettre de célébrer cet évènement dans la joie. Le prélèvement débute dès l’annonce ou l’apparition du croissant lunaire de chawal.
Selon les explications du président de l’Association Islamique Faouziyya, Oustaz Moustapha Ahoumadou, la fin du mois de Ramadan coïncide avec beaucoup d’actes d’adoration dont certains sont obligatoires et d’autres souhaitables ou nécessaires. Parmi ces actions figure la Zakat al-Fitr. Citant les paroles prophétiques, Oustaz Moustapha Ahoumadou a dit que le jeûne du fidèle est élevé auprès d’Allah (SWT), mais ne sera effectivement accepté qu’après l’exécution de cette obligation. « L’adoration est accrochée ou suspendue. La Zakat al-Fitr constitue une sorte de dédouanement, un droit aux pauvres. L’acceptation du jeûne est en quelque sorte conditionnée par son prélèvement », a-t-il ajouté.
Quant au moment propice du prélèvement, le président de l’Association Islamique Faouziyya a dit que le prélèvement de cette aumône se fera de préférence dès l’apparition du mois de chawal marquant la fin du Ramadan. « Dès l’apparition de ce croissant, les musulmans doivent s’acquitter de cette obligation le plus rapidement possible en la remettant aux ayants droit, c’est-à-dire les pauvres et les nécessiteux », a-t-il dit. « L’objectif de cette aumône, c’est d’aider cette couche vulnérable pour qu’elle célèbre la fête dans la joie et l’allégresse. C’est aussi d’entretenir cette solidarité qui a prévalu dans le mois de Ramadan jusqu’à la fin, de renforcer le lien de fraternité, de promouvoir le partage et la solidarité entre les membres d’une même communauté, c’est-à-dire les plus aisés et les nécessiteux », a dit cet Ouléma.
Oustaz Moustapha Ahoumadou a souligné que la priorité est donnée aux pauvres les plus proches. « C’est eux qui vous connaissent et qui ont l’idée de ce que vous mangez, de votre niveau de vie. Partout, l’on peut trouver les nécessiteux, car il y a des pensionnats où ils vivent », a-t-il dit.
Selon notre interlocuteur, il est bon de donner de préférence les céréales qui peuvent servir à préparer divers plats de la fête comme le blé avec lequel on peut faire plusieurs mets tels que le couscous, les pâtes alimentaires, le pain. Il y a aussi le Cha’ir, une céréale sauvage, ensuite le mil, le sorgho, le maïs, etc. «L’important, c’est d’offrir aux nécessiteux quelque chose d’appréciable comme du riz basmati pour qu’il puisse préparer un plat délicieux le jour de la fête », a-t-il précisé
Selon cet ouléma, une dérogation de trois jours, c’est-à-dire à compter de l’apparition du croissant jusqu’au lendemain de la fête, est faite à celui qui n’arrive pas à s’acquitter de cette aumône. Ce délai passé, le jeûne sera accepté par Allah sous peine de certaines pénalités que seul le seigneur connait.
Oustaz Moustapha Ahoumadou ne soutient pas l’idée de donner la Zakat al-fitr en numéraire aux pauvres. Il est préférable de lui donner quelque chose qui a de la valeur dans le but uniquement de créer la joie autour de soi et dans la famille de ces nécessiteux. « L’on prélève quatre mesures d’un récipient communément appelé « moud » ou l’équivalant de Tiya pour chaque membre de la famille sans aucune discrimination d’âge ou de sexe, y compris les enfants adoptés et les domestiques. Le voyageur ou le déplacé est épargné par la Zakat al-Fitr », a-t-il conclu.
Abdoulaye Mamane (ONEP)