Le mariage est l’institution par laquelle un homme et une femme s’unissent pour vivre en commun et fonder une famille. Cependant, il arrive que cette vie de couple tourne au vinaigre jusqu’à ce que le divorce survienne. Quoi que cela ne soit point souhaitable, on constate que le divorce prend de plus en plus des proportions inquiétantes dans notre société. A Niamey, le phénomène fait des ravages indescriptibles : des couples dont la durée de vie ne dépasse guère un mois. Beaucoup n’arrivent même pas à célébrer leur premier anniversaire. Autant dire que ce malaise de la société nigérienne est profond.
Les statistiques dont dispose l’Association Islamique du Niger (AIN) ne sont que le côté visible de l’iceberg. En effet, de nombreux couples se séparent dans l’anonymat total et ne font guère l’objet de prise en compte au niveau des structures compétentes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les statistiques fournies par l’AIN sont effarantes et donnent une idée de l’ampleur du drame social dont les conséquences sont incalculables.
Au siège de l’Association Islamique du Niger (AIN), on assiste à un défilé quasi-quotidien des couples. Il n’y a pas de répit pour les marabouts qui doivent, au cours d’une audience solennelle, écouter scrupuleusement plusieurs couples en bisbille.
Depuis plus d’une décennie, cette structure ne cesse d’enregistrer des cas de divorce. Lors des audiences, les marabouts font tout pour amener les couples à des meilleurs sentiments afin de reprendre une vie conjugale normale. Cependant, certains cas sont inconciliables parce que l’une des parties campe sur sa position qui consiste à demander le divorce, et rien que le divorce. Ainsi, entre 2021-2022, le bureau de l’Association Islamique a enregistré 3 088 cas de divorce et 4 057 cas de réconciliation à Niamey. Ces chiffres ont respectivement connu une baisse sensible en 2023, soit 1 517 cas de divorce et 4 013 cas de réconciliation.
Dr Boubacar Seydou Touré, consultant islamologue, membre de l’AIN, précise que généralement les gens ne respectent pas les dispositions relatives à la question du mariage. Pire, on constate une démission totale des parents par rapport à l’éducation des enfants centrée sur le mariage. « Les parents ont l’obligation de choisir pour leurs enfants des conjoints ou des conjointes issus d’une bonne famille où la question de l’éducation est capitale. Bref, une famille exemplaire !», a-t-il conseillé.
En outre, la religion musulmane enseigne que le divorce est le dernier recours lorsqu’il y a une mésentente entre un homme et son épouse. Il existe des étapes à suivre afin de trouver une solution à l’amiable. « Pour solutionner un problème de foyer, l’Islam recommande quatre (4) étapes. D’abord le mari doit quotidiennement conseiller sa femme sur les droits et devoirs dans le mariage. Lorsque la femme ne respecte pas les consignes de son mari, ce dernier peut ne pas partager le lit conjugal», a expliqué M. Youssou Mounkaila membre de l’Association Islamique du Niger. Il a par ailleurs ajouté aussi que l’Association Islamique s’est assigné la noble mission de pouvoir apporter une solution pour réduire les taux de divorces croissants et recommande la création d’un centre national de formation pour uniquement éduquer les jeunes (hommes et femmes).
Issifou Salifou Adamou (Stagiaire)