Le Premier ministre du Niger, chef du Gouvernement SE. Brigi Rafini a procédé, le samedi 18 août dernier, au lancement de la Commémoration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire au Niger. Cette journée célébrée le 19 août de chaque année, fut instituée par l’ONU en souvenir des victimes de l’attentat perpétré contre la maison des Nations Unies à Bagdad, en Irak le 19 août 2003. Après le lancement, les officiels et les participants ont visité les nombreux stands d’exposition dressés dans le hall du Palais des Congrès de Niamey par les différentes organisations nationales et internationales du secteur de l’aide humanitaire. Une occasion saisie par le ministre de l’action Humanitaire et de la gestion des catastrophes, ainsi que la Coordonnatrice Humanitaire de l’ONU au Niger et le Représentant des partenaires techniques et financiers, pour répondre aux questions des journalistes.
Cette journée instituée en souvenir des attentats du 19 août 2003 à Bagdad, est aussi une journée de réflexion est de partage d’expériences sur les acquis des organisations humanitaires, mais également et surtout sur les voies et moyens qui permettront de mieux aider les populations à devenir les artisans de leur propre avenir. La reconduction du thème de l’édition de 2017 « les civils ne sont pas une cible », démontre une fois de plus toute l’importance qu’accorde les Nations Unies à la protection des civils. En effet, ces derniers paient le plus lourd tribut des conflits armés qui assaillent la planète. Au Niger, de janvier à juillet 2018 plus de 282 incidents de protection ont été rapportés à Diffa contre 218 incidents à Tillabéry. Plus de 282.000 personnes à Tillabéry, Tahoua et Diffa ont été contraintes de fuir leurs localités d’origine pour trouver refuge dans des endroits plus sécurisés
Dans son discours de lancement, le Premier ministre a rappelé que le Niger, comme à l’accoutumée, reste toujours fidèle à ses idéaux de paix et de solidarité. Pour lui, ce thème reconduit pour la deuxième fois, montre à suffisance qu’il reste encore du chemin à faire pour que nulle part dans le monde, les populations civiles ne soient plus des cibles dans les conflits. L’objectif de cette journée célébrée chaque année, selon le Chef du Gouvernement « est de rappeler au monde que chaque personne est en mesure de faire la différence dans la vie des autres et que chacun de nous a le pouvoir d’inspirer les autres à mener des actions ou à prendre des mesures afin de créer un monde plus humain dans sa famille, dans sa communauté immédiate, dans sa région et dans son pays ». SE. Brigi Rafini a assuré les acteurs humanitaires que le Gouvernement poursuivra ses efforts pour venir en aide aux personnes en proie à des difficultés multiples, liées notamment aux épidémies, à la malnutrition, à l’insécurité alimentaire, aux inondations et aux mouvements forcés de populations. « Le Niger est et restera un pays d’hospitalité, un pays d’accueil, un pays de paix et de solidarité envers tous ceux qui recherchent la quiétude » a ajouté SE. Brigi Rafini.
Pour sa part, la Coordonnatrice du Système des Nations Unis au Niger, Mme Fatoumata Bintou Djibo, a affirmé que l’hospitalité des populations hôtes du Niger ainsi que leurs capacités ont été abondamment sollicitées lors des crises répétées de ces dernières années. Leurs ressources, a-t-elle dit, ont été érodées à tel point que des familles hôtes ne sont plus en mesure de subvenir ni à leurs propres besoins ni à ceux des personnes accueillies et ont progressivement grossi les rangs des populations vulnérables. « Je voudrais, au nom de la communauté humanitaire, saluer cet élan de solidarité qui n’a jamais faibli et prendre l’engagement de veiller à ce que ces personnes ne regrettent pas demain d’avoir accordé l’hospitalité à leurs semblables qui souffraient », a promis Mme Fatoumata Bintou Djibo avant de remettre au Premier Ministre une enveloppe d’un million de francs CFA destinée aux couches les plus vulnérables du village de Soudouré affecté par les inondations à notamment les femmes seules, les chefs de ménages, victimes de ces inondations.
Après le lancement, les officiels ont visité, dans le hall du Palais des congrès de Niamey, les stands d’exposition dressés par les organisations internationales et les ONG nationales qui interviennent dans le secteur de l’aide humanitaire. Quelques instants plus tard, le ministre de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, M. Magagi Laouan, la Coordonnatrice du Système des Nations Unies au Niger, Mme Fatoumata Bintou Djibo et le Représentant des partenaires techniques et financiers, M. Ignacio Gallardo, ont animé une conférence de presse conjointe. Il ressort de cette rencontre que la mobilisation du budget 2018 consacré aux actions humanitaires au Niger se poursuit. Dans ses prévisions, l’État du Niger s’attendait à 170.000 sinistrés cette année. A la date du 13 août, ce sont 65.170 personnes qui sont effectivement déclarées sinistrés sur l’ensemble du territoire national. A la même date, on rapporte 25.944 têtes de bétail décimées et 6.535 hectares de cultures inondés. L’État du Niger et ses partenaires s’organisent davantage pour amoindrir l’impact des inondations de cette année sur les personnes et sur l’économie, notamment sur l’agriculture et l’élevage.
Les acteurs humanitaires au Niger forment une large communauté composée de structures étatiques et non étatiques, et d’individus, souvent anonymes, soucieux de contribuer à soulager les souffrances de leurs semblables et à restaurer ou préserver leur dignité. Instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies
depuis 2008 pour honorer la mémoire des travailleurs humanitaires victimes de l’attentat contre la maison des Nations Unies le 19 août 2003 à Bagdad, cette journée est un moment important pour non seulement avoir une pensée pour ces personnes, mais également pour célébrer le travail que font les humanitaires aux quatre coins du monde pour sauver des vies au péril des leurs. C’est aussi une opportunité qui permet de renforcer le plaidoyer en faveur de la protection des civils partout où leur intégrité et leur dignité sont menacées.
Souleymane Yahaya
(Stagiaire)