C’est devenu une coutume à Niamey, à l’approche des fêtes musulmanes, les prix des condiments flambent de manière vertigineuse. En effet, à un pas de la fête des moutons, dans des marchés comme ceux du petit marché, Harobanda, l’on remarque une disponibilité des plantes potagères destinées à la cuisson des aliments. Néanmoins, ces dernières restent inaccessibles à la ménagère qui a du mal à remplir son panier du fait de la hausse des prix.
Depuis plus d’une semaine, les femmes se relayent devant les épiceries du quartier, ou du marché pour se procurer les condiments nécessaires pour la cuisson des aliments de fête. Mais force est de constater que les légumes qui, autrefois étaient accessibles et à des prix abordables sont aujourd’hui chers aux yeux des ménagères qui ont l’habitude de faire le plein de leur panier à partir d’une somme minime. Selon Mariama, la cherté des produits a atteint son paroxysme. «Avant je sortais avec 2000FCFA pour mon ravitaillement en légumes frais et j’arrivais à avoir le maximum. Mais aujourd’hui tel n’est pas le cas » a-t-elle constaté. Qu’est-ce-qui explique cette hausse des prix ? A cette question Abdoul Karim, un épicier du quartier répond « les femmes ne doivent pas nous en vouloir parce que la cherté n’a pas commencé à notre niveau. Nous nous ravitaillons auprès des grossistes qui se plaignent de la non disponibilité des condiments. Ils nous vendent les produits chers. A notre tour, nous n’avons pas d’autre alternative que de suivre la tendance » a-t-il dit. Il a ajouté que « les légumes sont chers parce que ce n’est pas la période de leur culture. Nous traversons une période de début hivernage ou beaucoup de légumes ne sont pas cultivés dans notre pays » a-t-il expliqué. L’oignon, le poivron, le piment frais, le persil sont entre autres condiments utilisés pour le bouillon des entrailles mais ces produits sont intouchables ces derniers temps.
« J’utilise ces différents ingrédients pour assaisonner les entrailles mais vraiment tout est cher. D’habitude le persil, quand je paie pour 500FCFA ça fait mon affaire. Mais au regard de la cherté, j’étais contrainte d’acheter pour 2000 FCFA, a indiqué une autre dame qui a préféré garder l’anonymat.
La pomme de terre, le chou et la tomate fraiche font également partis des légumes qui sont prisés par les femmes, mais qui connaissent une hausse considérable. « Tout mon souci, c’est la tomate fraiche. Je me demande même pour combien je vais payer pour ma sauce de fête. Je dois faire une grande quantité de sauce, parce que je suis jeune mariée. La pomme de terre dont le kilo, se vendait à 300 FCFA a grimpé aujourd’hui jusqu’à 900 voire 1000 FCFA », se plaint Fati. Selon la jeune femme, ‘’ la seule chose, abordable c’est l’huile de cuisson « nous achetons le litre dans le quartier à 1 000 FCFA, soit 5000 FCFA les 5 litres. Mais les boutiquiers vendent les 5 litres à 6 000 ou 7 000 FCFA ’’ a-t-elle conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)