
Oustaz Moustapha Ahoumadou
Comme les autres piliers de l’Islam, le jeûne du Ramadan est régi par certaines règles que le fidèle doit respecter ou observer. Certains gestes ou situations peuvent annuler le jeûne tandis que d’autres exigent plutôt une suspension de l’adoration.
Parmi ces actes, le président de l’Association Islamique Faouziyya, Assistant Technique du Conseil Islamique du Niger, Dr. Moustapha Ahoumadou, a cité le manger ou de boire intentionnellement dans la journée. A cet effet, il précise qu’Allah a dit dans le Coran « Et mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Ensuite, accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit. » (Sourate Al-Baqara, 2:187). Toutefois, si une personne mange ou boit par oubli, son jeûne reste valide. Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit :« Si quelqu’un mange ou boit par oubli, qu’il complète son jeûne, car c’est Allah qui l’a nourri et abreuvé. » (Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim) ».
Parmi ces actes, Oustaz Moustapha Ahoumadou a également cité les vomissements provoqués. D’après cet ouléma, si une personne vomit intentionnellement, son jeûne est annulé. Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Celui qui vomit involontairement n’a pas à rattraper son jeûne, mais celui qui vomit intentionnellement doit rattraper ce jour. » (Hadith rapporté par Abou Dawoud et Tirmidhi). Le président de l’Association Islamique Faouziyya indique qu’une fois que le fidèle prend conscience que son jeûne est rompu, il doit continuer l’adoration jusqu’à la fin de la journée. Mais, il aura à remboursera cette journée après ramadan.
Dans cette liste des actes qui peuvent annuler le jeûne, Oustaz Moustapha a souligné le fait de faire des exagérations dans l’écoute de la musique dans le but de trouver une certaine sensation, idem pour le regard ou le bavardage inutile ou le fait de critiquer, calomnier ou se bagarrer. En d’autres termes, tous les membres du corps participent ou jeûnent à leur manière. Donc les forcer à désobéir peut réduire les récompenses voire annuler l’adoration.
En termes de suspension, le président de l’Association Islamique Faouziyya a évoqué le fait que les femmes seraient dans la situation des règles menstruelles ou les lochies. « Elles auront à rembourser ou compenser le nombre du jour qui’elles n’ont pas pu jeûner. Compenser, c’est le fait de donner à manger aux pauvres. Celui qui est en voyage doit également suspendre le jeûne. Il remboursera en fonction du jour qu’il a manqué. Celui qui est dans une situation de voyage ou malade peut suspendre jusqu’à ce qu’il recouvre sa santé ou arrive à la destination, pour continuer », explique-t-il. Celui qui est malade ou en voyage doit rompre le jeûne, bien plus, la rupture lui est recommandée selon un passage du Coran : « Et quiconque est malade ou en voyage, alors il doit rembourser le nombre de jours qu’il a raté ».
S’agissant de celui qui est dans une situation d’incapacité de jeûner comme le cas de vieillesse ou maladie incurable, le président de l’Association Islamique Faouziyya a dit que, c’est ce qu’on appelle, Hidya. Selon lui, le fidèle qui est dans cette situation aura à nourrir 60 pauvres. Abondant dans le même sens, Oustaz Abdoul-Aziz nous explique que celui qui observe le jeûne alors que le croissant lunaire n’est pas encore aperçu, son jeûne n’est pas valable. « Il est en de même de celui qui jeûne un jour de ramadan mais qui n’a pas eu l’information de l’apparition du croissant lunaire. Son jeûne n’est pas valable du fait qu’il n’a pas formulé l’intention », a-t-il conclu.
Abdoulaye Mamane (ONEP)