Au commencement était la «Samaria». Au fil des ans, et notamment à l’occasion de la tenue des 5èmes jeux de la francophonie au Niger, les sièges des samaria ont pris le nom de Centres de Promotion des Jeunes. De nos jours ces centres se trouvant dans chaque commune de Niamey ont été mis à la disposition et au service des jeunes. Ils ont en effet, pour mission principale de contribuer à la promotion, la formation, l’orientation, la documentation et l’épanouissement des jeunes dans les différents quartiers.
Il faut noter que la plupart de ces centres ont les mêmes missions et activités. D’après Issoufou Salaou, directeur du Centre de Promotion des Jeunes de Karadjé, le centre des jeunes Karadjé est une ancienne maison de la samaria du quartier. Il a été réhabilité pour devenir centre de promotion des jeunes en décembre 2005 à l’occasion des 5èmes jeux de la Francophonie. Aussi, selon le directeur, ce centre a pour mission principale de créer un environnement favorable à l’épanouissement de la jeunesse à travers les activités sportives et culturelles et les montages des projets. «Les objectifs assignés au Centre de Promotion des Jeunes sont entre autres, l’insertion, la formation, l’orientation la sensibilisation, la promotion des activités socio-éducatives des jeunes à travers des activités récréatives» a-t-il précisé. Au Centre de Promotion des Jeunes de Karadjé, la formation des jeunes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication en est une priorité. Le centre dispose d’une salle entièrement équipée au service des jeunes apprenants.
En dehors de ces activités, le centre accueille les élèves post- CM2 et assure également la gestion de flux des élèves qui sont orientés vers lui pour continuer leur formation. Pour le bon fonctionnement de ce centre, le directeur souligne qu’il dispose d’un plan d’action qui est respecté pour atteindre ses objectifs. Plusieurs activités sont menées dont des formations à l’endroit des jeunes filles et femmes scolarisées ou non, notamment les formations au métier de sérigraphie, au métier de fabriquant et recycleur de produit sportif, et au métier de restaurateur. Le centre dispose aussi en son sein d’un foyer qui forme les jeunes filles déscolarisées, en couture, en tricotage, en cuisine, etc., pour un cycle de 3 années. A la fin de la 3ème année les apprenantes participent à un concours national pour l’obtention du diplôme de monitrice.
La fréquentation de ce centre par les jeunes est assez très importante. Le directeur affirme que c’est le seul endroit au niveau de la commune 5 où les jeunes, viennent vraiment se divertir faire leurs activités publiques. Il y a la troupe ‘’Zaroumey’’ en dandali qui anime volontairement les mercredis, samedis et dimanches dans la soirée. Souvent, quand il y a des activités de sensibilisation sur le mariage précoce, ou la santé de la reproduction, c’est au niveau du centre que les jeunes sont mobilisés pour leur encadrement et leur sensibilisation.
Pour Mme Garba Rakia, directrice par intérim du foyer Full communautaire de la commune 5, le centre a été créé en 1991 mais n’a été officiellement ouvert qu’en 1992. Le centre Hull communautaire exerce les mêmes activités que tout autre centre en dehors des activités sur les animations. «Nous formons les jeunes filles et femmes scolarisées, déscolarisées ou qui ont abandonné l’école sur une durée de 3 ans et à la fin de la 3ème année elles participent à un concours de certification», a-t-elle noté. Le centre forme ces jeunes dans le domaine de la couture, du tricotage, de la broderie, de la cuisine et de l’économie familiale. Le centre accueille, par classe plus de 50 à 60 jeunes filles et femmes mariées. Ce centre est comme le voit assez fréquenté. Néanmoins, il arrive qu’à la 3ème année le nombre diminue du fait du manque de moyen pour certaines femmes. Les frais de la formation s’élèvent à 15.000 FCFA pour toute l’année et cette somme est directement versée à la Mairie.
«Dans le cadre de ces formations, nous demandons aux élèves de payer leurs ouvrages car nous n’avons aucun fonds et aucun financement. Il arrive parfois que nous débutions les cours en retard car la moitié de la classe n’arrive pas à payer l’essentiel pour commencer les activités et on est obligé d’attendre» déplore la directrice par intérim du foyer Full Communautaire. Jusqu’à preuve de contraire, Mme Garba Rakia indique qu’elles n’ont pas encore reçu d’aide d’un quelconque partenaire. Elle dit avoir besoin d’un accompagnement surtout que le foyer envisage d’organiser des expositions des articles réalisés par ces jeunes ou même, les accompagner à être indépendantes dans un futur proche. «Nous recherchons des partenaires pour au moins avoir les machines de couture ou même les tissus et les fils que les élèves utilisent pour réaliser leurs articles», a-t-elle ajouté.
Mme Chérifatou Oumarou est âgée de 27 ans. Elle est mariée et mère de deux enfants. Elle a décidé de s’inscrire dans le foyer de formation Hull Communautaire pour remédier au chômage qui gangrène la jeunesse. «Nous apprenons ici la couture, la broderie des draps, des couvre-lits, le tricotage, l’apprentissage du Coran, la cuisine, l’économie familiale. Nous achetons à nos frais les ouvrages comme les fils, les crochets et les tissus pour l’apprentissage. Beaucoup de nos camarades abandonnent car elles n’ont pas les moyens pour se procurer les ouvrages nécessaires pour l’apprentissage. Nous voulons vraiment un appui aussi bien financier que matériel», confie cette apprenante.
A travers toutes ces activités, les responsables en profitent pour sensibiliser ces jeunes sur plusieurs fléaux sociaux bien qu’ils rencontrent des problèmes dans l’exécution de leurs activités notamment des problèmes liés aux financements et au manque de partenaires. Ils lancent ainsi un appel à l’endroit des Organismes, des partenaires techniques et financiers qui se fixent pour objectif la promotion des jeunes d’orienter leurs regards vers ces centres.
Rachida Abdou Ibrahim (Stagiaire)