Originaires des régions de Tillabéri et Dosso, les Zarma-songhaï se retrouvent un peu partout au Niger. Les femmes Zarma sont reconnues autrefois par leurs tresses et accoutrements. Ces tresses sont faites avec de grosses laines ornées de pièces d’argent, de cauris ou de boutons de chemise. Ces dernières sont pleines de significations et transmettent des informations sociales et culturelles sur celles qui les portent.
Les femmes sont en effet tressées en fonction de leur statut social. Les tresses constituent dans ce milieu une identité culturelle très respectée et connue. En effet, chaque femme a sa tresse adaptée, qu’elle soit jeune, mariée, célibataire, divorcée ou veuve. D’après les explications données par Mme Moumay Harouna dite Tinni Bio Gna, spécialiste de la culture nigérienne, ces tresses sont pleines de significations.
« A notre époque, nos tresses sont un grand patrimoine, notamment ‘Bon-tala’ pour les jeunes filles qui est une tresse faite au milieu de la tête avec une seule grosse laine. Cette tresse est renouvelée de temps en temps jusqu’au changement de statut, c’est-à-dire, le passage de jeune fille à jeune mariée », souligne la vieille dame.
Pour la jeune fille qui a fait ses fiançailles, on constate le changement de son statut à travers les tresses qui passent de ‘’Bon-tala’’ à ‘’Bon-bara’’ qui est une tresse de taille moyenne où les laines sont superposées sur les deux côtés jusqu’aux joues, a expliqué Mme Moumay Harouna dit Tinni Bio Gna.
Il y a également des tresses communément appelées « Wafa’’, ‘’zazou’’, ‘’kourgné si kani tarey’’, ‘’ibar ma douray’’, ‘’hanga dan gama» qui sont de petites tailles avec des modèles pleins de décorations comme des pièces en métal, en argent, des cauris, des perles ou des boutons de chemise pour dégager le charme de la femme en vue d’attirer sur elle l’attention de son mari.
Toutes fois, a-t-elle dit, une veuve, pendant son veuvage ‘’Idda’’, c’est-à-dire période de viduité, qui est de trois mois 10 jours, n’a pas le droit de se parer. « A notre époque, quand ton mari décède, tu te déconnectes du monde, tu restes tout le temps dans la chambre sans maquillage, ni porter de beaux habits. Mais de temps à autre, une vieille femme vient chez toi pour défaire les tresses, te laver les cheveux et te tresser très simplement et de grande taille d’ailleurs », a précisé Tinni Bio Gna. Elle a rappelé que, hormis leur beauté, les tresses traditionnelles des différents groupes ethniques sont de grands patrimoines culturels nigériens qui ont une importance sociale, qui préservent les bons principes, les valeurs et mettent en avant la culture nigérienne de façon générale.
Halimatou M. Harouna (Stagiaire)