La cherté de l’internet au Niger est un problème crucial qui affecte de nombreux aspects de la vie quotidienne, notamment l’éducation, les affaires et les communications personnelles. Au Niger, l’accès à l’internet reste un défi majeur, particulièrement dans les zones reculées. Dans des pays africains comme le nôtre où la fracture numérique est importante, la situation est encore plus critique dans certaines localités où la connexion au réseau est pratiquement impossible. Les fournisseurs traditionnels peinent à répondre aux attentes des consommateurs. Cela laisse des millions de Nigériens en marge de la révolution numérique mondiale.
Nombreux sont les jeunes qui manipulent les outils numériques. Selon les spécialistes du domaine, les coûts élevés de l’internet sont principalement dus à la faible infrastructure et à la mauvaise qualité des réseaux, ainsi qu’à la pénurie de technologie moderne et à la réglementation insuffisante.
« Nous faisons face depuis le 15 janvier 2023 à une hausse des tarifs internet au Niger. Aujourd’hui, par exemple, sur le forfait de la semaine, nous avons : 400 mégas à 500 FCFA, 1giga à 1000 FCFA, 3 gigas à 2000 FCFA et 5 gigas à 3000 FCFA. Généralement, le forfait s’épuise au bout de quelques heures », souligne Moussa Hamidou, un opérateur économique de la place.
Pour Mohamed Sidi, étudiant en Droit à l’Université Abdou Moumouni, il est important de noter que l’accès à l’internet est un droit fondamental qui permet aux individus de s’informer, de se connecter et de participer pleinement au développement de la société. Les coûts élevés de l’internet empêchent de nombreuses personnes, en particulier les personnes à faible revenu, de bénéficier de ses avantages. Le problème d’inaccessibilité a été démontré par une étude des différents opérateurs mobiles. Selon lui, les jeunes s’abonnent le plus à l’offre de 500, voire 1000 FCFA par semaine car, ils n’ont pas les moyens de s’en procurer au-delà. « Et malgré toutes ces dépenses, souvent on ne bénéficie pas de la bonne connexion » ajoute-t-il. « Donc, c’est aux autorités compétentes de prendre des mesures pour améliorer la qualité et la disponibilité de l’internet au Niger, notamment en investissant dans des infrastructures modernes et en mettant en place des réglementations appropriées pour favoriser la concurrence et non en augmentant un plancher » a ajouté Mohamed Sidi.
Cependant, au Niger et dans beaucoup de pays en voie de développement, les progrès réalisés ne sont pas à la hauteur des résultats espérés. Et pour cause, les prix pratiqués par les fournisseurs de l’internet restent hors de portée pour l’écrasante majorité de la population. C’est ce que Kadri Moutari, un entrepreneur nigérien dans le secteur de l’intelligence artificielle, confirme. « On avait décidé de fermer notre petite entreprise qui est dans le transfert des films et séries aux clients ; avec la connexion internet trop chère, je suis obligé de laisser cette activité », a-t-il expliqué.
Quant à Hassoumi Iliassou, homme d’affaires dans la vente de divers articles, il estime que la cherté de l’Internet au Niger est due au manque de coordination. « Chaque compagnie de téléphonie fixe ses prix qu’elle peut changer à l’insu des consommateurs et sans aucune conformité avec la qualité de services offerts », a-t-il noté. M. Lawali Hassan, administrateur de page Facebook, pense que les entreprises étrangères profitent pour imposer leurs politiques de tarification sur les utilisateurs. « A cette allure, les choses ne feront que se dégrader », a-t-il souligné. Selon cet utilisateur, le Niger occupe un piètre rang dans le classement lié à l’accès à l’internet. Les utilisateurs d’internet au Niger ont toujours des problèmes par rapport à la connexion. « Lorsque vous allez télécharger un petit fichier, vous perdez beaucoup de temps, alors que vous avez payé plus de 1000 FCFA », déplore Habila Mahamadou, acteur de la société civile. Il ajoute que les compagnies de téléphonie mobile ne respectent pas les normes de notre pays. Par exemple, pour un ratio d’un pylône 1000 abonnés, on se retrouve à plus de 10.000 abonnés. Avec cela, les utilisateurs n’auront pas la qualité requise. « Nous estimons que l’Etat doit jouer son rôle de régulateur pour que ces compagnies respectent les normes en la matière », a-t-il conclu.
Abdoussalam K. Mouha