Entre autres domaines dans lesquels le Niger a fait des prouesses à la faveur des préparatifs du Sommet de l’UA-2019, c’est incontestablement celui de l’assainissement. En effet, telles ces femmes coquettes du village qui se réveillent très tôt le matin pour balayer leur cour et les coins de leur maison, Niamey s’est levée sur ses deux pieds alertes pour faire sa toilette en prélude à l’événement. Il s’agissait pour la capitale de se faire une de ces beautés de rêve en vue de séduire tous ces visiteurs venus des quatre coins du continent.
Pari gagné ! Les hôtes ont découvert la ‘’dame coquette’’ et ils ont succombé sous ses charmes. La surprise et l’émerveillement étaient surtout de mise pour ceux d’entre eux qui la connaissaient auparavant avec ses rues lépreuses, ses façades lézardées et sa mine patibulaire, et qui la découvrent aujourd’hui sous un décor plutôt enchanté et radieux.
Et pourtant, le pari de hisser Niamey dans le cercle des villes propres et modernes n’avait rien d’une sinécure. Ceci est le résultat d’un travail acharné. En effet, la Mairie a mobilisé ses troupes de balayeurs pour astiquer les rues et les recoins de la ville. S’y sont ajoutés des femmes et des jeunes de bonne volonté qui se sont lancés dans la bataille contre l’insalubrité en organisant des séances de salubrité publique. Et en peu de temps qu’il n’en fallait, Niamey a affiché sa face radieuse.
Voilà une autre formidable expérience que nous avons le devoir de capitaliser pour relever le défi de la salubrité, aussi bien Niamey que dans les autres villes du Niger. La propreté d’une ville doit être une œuvre quotidienne à poursuivre, sans trêve ni répit. Et pour soutenir ces efforts collectifs, des mesures ne seraient pas de trop.
A ce titre, les autorités municipales se doivent de manier la carotte et le bâton. En même temps qu’elles pourraient instituer des concours de salubrité entre les quartiers (comme c’est déjà le cas à Niamey !), voire entre les villes, les autorités municipales doivent s’inspirer de l’expérience de la mesure portant sur le port de la ceinture pour les automobilistes qui est aujourd’hui un franc succès à Niamey. Ainsi, on pourrait instituer une amende de 10.000 F aux ménages, stands de commerce, ateliers et autres qui se distingueraient par l’insalubrité de leur devanture. Surtout que cela permettra de faire une bonne occupation de la police sanitaire en gestation à Niamey. C’est une proposition parmi tant d’autres, mais elle pourra faire recette. Car, si ça a marché avec la ceinture, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas avec…le coup de balai !
Assane Soumana(onep)