Ceux qui connaissent Tessaoua, il y’a quelques années auparavant, se rendront très vite compte des changements profonds qui s’opèrent aujourd’hui dans cette ville. Le constat est d’autant plus saisissant la nuit. En effet, Tessaoua est illuminée par les multiples lampadaires installés sur les principaux axes de la commune. De la place de l’autogare à l’extrémité nord ouest de la ville en passant par ‘’Hilin Sarki’’; du petit marché à l’autogare de Tanout (extrémité nord de la ville) ou de la préfecture à l’extrémité ouest de la ville, plusieurs axes structurants ont été bitumés ou pavés dans le cadre du Programme Tessaoua Walkiya, offert par le Chef de l’Etat, à l’un des plus anciens centres administratifs du pays. C’est non sans un grain de fierté que le maire de la Commune urbaine de Tessaoua, M. Sitou Aboubacar et son adjointe Mme Zeinabou Issa, font découvrir aux visiteurs, le nouveau visage de leur commune.
Au total, 5600 mètres linéaires de route bitumées et 1500 mètres linéaires de routes pavées ont été réalisés dans le cadre du programme Tessaoua Walkiya (qui veut dire la lumière). Toutes les voies sont pourvues de lampadaires solaires qui illuminent la ville de Tessaoua, permettant ainsi le développement des activités économiques y compris noctures. Avec des rues bien tracées et aménagées, la commune urbaine de Tessaoua fait aujourd’hui figure de villes moyennes les mieux nanties.
Tessaoua, est connue pour ses multiples mares parsemées un peu partout dans et aux alentours de la ville. Elles sont au total une dizaine de mares dont les plus connues sont Dan Mayé ; Adabbé ; Acho ; Magariya ; Lahira Makahi ; Château ; Gendarmerie ; Alkali ; Guindawa ; Tani ; El Mingna ; Jardin public. Des mares qui constituent souvent un danger pour les riverains surtout en saison des pluies. Cet aspect a été pris en compte dans le cadre du programme Tessaoua Walkiya. En effet, un collecteur de 256 mètres linéaires, large de 3,5 m et d’une hauteur de 1,5m a été construit pour relier la mare de Adabbé à celle appelé ‘’Lahira Makahi’’ (ou tombeau des aveugles), deux des plus importantes mares situées au centre ville et au milieu des habitations. Des fossés sont également construits le long des nouvelles voies pour drainer les eaux de ruissèlement vers les différentes mares de la ville. «En amont nous avons fait des travaux de curage de la mare Adabbé et nous l’avons reliée à celle de Dan Mayé. Les eaux collectées par ces deux mares sont ensuite transférées grâce au nouveau collecteur à la mare Lahira Makayi», explique Abdoul Kader Ouma Arzika, conducteur des travaux à l’EGBTP, entreprise en charge des travaux.
Ces travaux sont venus en appoint à ceux réalisés par la Commune dans le cadre de la coopération décentralisée. En effet, souligne le maire de Tessaoua, la mare Lahira Makayi a été déjà clôturée d’un mur en pierres bétonnées grâce à un organisme français (le SIAP). En outre, un autre canal de 1500 mètres appelé ‘’canal d’Istanbul’’ a été construit par les Turcs, reliant ainsi la mare Lahira Makahi à la mare Magariya, située à l’extrême nord de la ville. Toujours, est-il que la mare Lahira Makahi a été aménagée pour permettre aux populations de pratiquer les cultures maraîchères.
Après ce premier lot d’aménagements déjà achevés, la mairie de la commune a demandé à l’entreprise, de réaliser d’autres travaux supplémentaires, notamment la construction des voies pavées et de fossés au quartier Toudou, une autre zone en proie aux inondations en saison des pluies. Les principales rues de ce quartier ont été excavées, des voies pavées seront bientôt réalisées avec des dispositifs de drainage des eaux de ruissellement.
L’impact se fait déjà ressentir dans le quotidien des populations
Ces réalisations ont rassuré les riverains de la mare Lahira Makahi dont certains sont obligés de quitter leurs habitations en saison des pluies. C’est le cas de Ibrahim Labo, un planton à la retraite. «Je me suis installé ici, il y a plus de 20 ans. Mais à chaque saison des pluies, je quitte ma maison pour mettre ma famille en sécurité parce que la mare déborde à chaque fois. Et comme vous voyez une partie de ma maison a été détruite. Dieu merci, avec le programme Walkiya, nous n’avons pas quitté nos maisons au cours de la saison des pluies passée. Le ravin qui passait devant ma maison a été aménagé et fermé, les eaux ne débordent plus. Je vais reconstruire l’autre partie de ma parcelle. Pour moi, c’est comme si le programme Tessaoua Walkiya a été fait pour moi. Mais je sais que tous les gens du quartier partagent ma joie. Nous sommes reconnaissants au Président Issoufou qui à travers ce programme nous a enlevé une épine du pied», confie Ibrahim Labo.
L’autre impact de ces réalisations, c’est le développement des activités économiques. En effet, les nuits sont de plus en plus animées à Tessaoua. Que ça soit au niveau de la célèbre place Hilin Sarki totalement rénovée et éclairée, ou le long des nouvelles routes bitumées ou pavées, des commerces font leur apparition. «Maintenant, les gens construisent des boutiques en matériaux définitifs un peu partout dans la ville. Cela parce que l’accès est facile, l’éclairage public est présent et les gens se sentent plus en sécurité», explique M. Idi Sani Magagi, préfet du département de Tessaoua.
Sur le plan de l’emploi, l’entreprise en charge des travaux confie avoir employé environ 500 personnes en main d’œuvre locale. A cela il faut ajouter l’achat des matériaux et matériel entrant dans le cadre des travaux. Ce qui est d’un apport important à l’économie. «Nous ne pouvons qu’exprimer notre gratitude au Chef de l’Etat pour ces investissements qui ont littéralement changé le visage de notre commune. Les populations sont contentes », déclare le Chef de canton de Tessaoua, l’honorable Mansour Kané Maïguizo.
L’administration n’est pas oubliée
Le programme Tessaoua Walkiya a aussi concerné les services déconcentrés de l’Etat. Ainsi, jadis abrités dans une vieille bâtisse en semi dur, les services de la Préfecture ont bénéficié d’un bâtiment flambant neuf. On y trouve, le bureau du préfet, celui du Secrétaire général, une salle de réunion ainsi que d’autres bureaux entièrement équipés offrant ainsi un cadre de travail adéquat et surtout l’image d’une administration respectable.
Dans la même foulée, une nouvelle résidence pour le préfet et un logement pour le Secrétaire général ont été construits. En outre, toujours dans le cadre du Programme Tessaoua Walkiya, la mairie a, avec l’autorisation du Ministère des Domaines, de l’Urbanisme et du Logement, réalisé de nouveaux lotissements pour permettre à tous les services déconcentrés de l’Etat, d’avoir chacun son propre terrain. «Cette opération est effective à ce jour. Nous espérons que ces services pourront bénéficier des locaux dans le cadre du programme du Chef de l’Etat. Nous sommes confiants parce que c’est déjà fait pour la préfecture», confie M. Sitou Aboubacar, maire de la commune urbaine de Tessaoua.
L’autre impact positif de ce programme, c’est son effet d’entrainement auprès des partenaires de la commune urbaine de Tessaoua.
« Lorsque nos partenaires ont appris, l’Etat est en train d’investir dans la commune, cela les a galvanisées. Et nous attendons d’autres retombées dans les années à venir dans le cadre de la coopération décentralisée », précise le maire de Tessaoua.
L’histoire d’une promesse tenue
C’est avec beaucoup d’enthousiasme et fierté que les autorités de Tessaoua aiment à évoquer le Programme Tessaoua Walkiya, surtout sous l’angle d’une promesse faite et tenue par le Chef de l’Etat aux populations de cette commune. Tout a commencé lors d’un meeting de campagne en janvier 2016 à la veille de l’élection présidentielle de 2016 qui vont consacrer le second mandat du Président Issoufou à la tête du pays. Devant une mobilisation exceptionnelle de la population à l’accueil du Chef de l’Etat, celui-ci a demandé ce qu’elle souhaite avoir comme réalisations. C’est ainsi que le Chef de l’Etat a proposé un programme de modernisation de la ville qu’il va appeler ‘’Tessaoua Walkiya’’.
Par la suite, un comité a été mis en place qui regroupe les autorités administratives et coutumières, les acteurs locaux, les cadres des différents services techniques de l’Etat et de la commune. C’est ce comité qui a déterminé les projets à réaliser pour la modernisation de la ville de Tessaoua. «Naturellement quand le chef de l’Etat vous demande ce que voulez pour votre commune, vous ne pouvez que demander le maximum », confie M. Sitou Aboubacar qui soutient que l’essentiel de ce qu’ils ont souhaité avoir est en train d’être réalisé.
« Parmi, nos doléances il y avait la construction des bureaux de la préfecture, la résidence du préfet et du secrétaire général. Puis, le Chef de l’Etat a instruit le ministère de l’Intérieur qui a financé la construction de ces infrastructures sur le budget national », précise M. Idi Sani Magagi, préfet de Tessaoua.
La population de Tessaoua a pris conscience de ce privilège. Déjà, des associations de femmes et de jeunes se sont engagées dans l’entretien et la préservation des différentes infrastructures réalisées dans le cadre du programme Tessaoua Walkiya. C’est l’exemple du groupement ‘’Niya baki da raggo’’, dirigé par Maman Sani Abdoulmalick, chef de quartier Harmawa. Ce groupement au sein duquel militent beaucoup de femmes
procède régulièrement au balayage des rues, à l’enlèvement des ordures. «Nous faisons ce travail pour la santé et le bien être de la population. Nous sommes à présent plus motivés, vu que nous venons de bénéficier des routes bien tracées, éclairées et assainies. Il nous revient d’entretenir ces infrastructures et montrer au Chef de l’Etat qui a pensé à nous, que nous lui sommes reconnaissants », explique Maman Sani Abdoulmalick, très actif et engagé malgré ces 67 ans. « Nos actions visent à contribuer à l’éclat de notre commune. Nous n’attendons rien, nous le faisons pour notre bien, ce d’autant qu’on a eu un chef d’Etat qui pense à nous », renchérit Mariama Sama, membre du groupement Niya ba ta da raggo.
Le même engagement se perçoit du côté des jeunes. « Nous sommes contents des réalisations qui ont été faites dans le cadre du programme Walkiya. Cela a contribué à l’amélioration du cadre de vie de la population. Mais il faut que les attitudes et les comportements changent », soutient Hamissou Illia, 37 ans, président de l’association ‘’Kowayi tagari’’. Tout en appelant aux habitants de s’engager dans des actions de salubrité, Hamissou Illia, demande aux autorités municipales d’être plus sévères vis-à-vis des comportements qui jurent avec la salubrité publique.
Siradji Sanda, Envoyé spécial(onep)