L’Association Urgences Panafricanistes Niger avec le soutien d’autres acteurs de la société civile nigérienne a organisé le jeudi 28 septembre à la ‘‘Place de la résistance’’ en face de la Base 101 où sont stationnés les soldats français, un meeting géant dit panafricain. Ce meeting qui coïncide avec la date anniversaire du ‘’NON’’ du Président Sékou Touré de la Guinée et notre compatriote Djibo Bakary, vise non seulement à rendre hommage à ces deux illustres leaders politiques panafricains jaloux de la liberté et de la souveraineté du peuple africain mais aussi et surtout de rappeler qu’après plus de 60 ans, l’histoire se répète car le peuple nigérien redit NON à la Françafrique ce 28 septembre 2023.
Ce rassemblement de Niamey a été marqué par la présence d’une figure emblématique panafricaine qui lutte contre l’impérialisme occidental, le franco-béninois, M. Stellio Gilles Robert Capo Chichi dit Kemi Seba venu spécialement apporter le message de paix, de solidarité et de soutien du peuple frère béninois à celui du Niger, un message opposé à celui des autorités béninoises. Ils étaient des milliers des jeunes et moins jeunes, femmes et hommes à répondre à ce rendez-vous historique qui intervient à quelques jours de la décision des autorités françaises du retrait de leurs forces basées au Niger. Mais pour les participants, ceci n’est qu’une étape franchie, le combat du peuple Nigérien ne fait que commencer avec fierté pour libérer notre pays de toutes les formes de dominations qu’elles soient françaises ou autres.
Dans le message adressé aux panafricanistes Nigériens, l’illustre invité Kémi Séba a dit que tous ceux qui veulent empêcher le peuple Nigérien d’obtenir la souveraineté seront combattus sans faiblesse. « Chaque peuple a le droit de goûter à la liberté, chaque peuple a le droit de gouter à l’indépendance, chaque peuple a le droit de retrouver sa dignité. Et si la France ne veut pas permettre aux Africains de respirer nous allons la forcer à nous écouter. Nous sommes une nouvelle génération, une génération qui ne craint pas les coups, une génération qui ne craint pas les sanctions, une génération qui ne craint pas les menaces de mort, les persécutions », a-t-il rappelé. Malgré les sanctions imposées, « le peuple nigérien est resté debout, digne, libre et courageux. Nous soutenons nos valeureux soldats sous la conduite du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, qui ont décidé de prendre leurs responsabilités. Ces soldats sont écoutés par leur peuple. Ces soldats ont décidé de mettre fin aux mécanismes du néocolonialisme. Nous disons à la France et à l’occident de nous foutre la paix », a-t-il affirmé.
Revenant sur le comportement de certains dirigeants ouest africains, l’activiste panafricain, a dénoncé l’attitude de ces responsables qui ont choisi d’asphyxier économiquement le Niger. « Au lieu de soutenir le peuple du Niger, ils ont choisi injustement de sanctionner le peuple du Niger. Ces dirigeants vivant dans l’opulence et la corruption regretteront ce choix diabolique. Si tous les dirigeants africains marchaient comme un seul homme, personne ne pourra nous vaincre ou combattre. Mais le problème c’est que, ce n’est pas l’impérialisme qui est fort, ce sont les traitres chez nous qui sont forts », a-t-il regretté. C’est pourquoi, Kémi Seba a salué la résilience du peuple nigérien face aux nombreux défis. « Face à cette privation, le peuple nigérien a fait montre de grandeur d’esprit, un peuple avancé qui est en train de se débarrasser du néocolonialisme », a-t-il dit.
Auparavant, le représentant du Front patriotique pour la souveraineté, M. Anass Djibrilla a, après avoir souhaité la bienvenue à l’illustre invité et à sa délégation, salué le combat du peuple nigérien qui a choisi de braver toutes sortes d’intempéries: vents, poussières et pluies pour mener la lutte pour la reconquête de sa souveraineté. « Notre combat ne se limite pas au départ des forces françaises qui partiront tôt ou tard. Une fois libéré, le peuple mènera la lutte contre la corruption. De ce fait, les indélicats et autres criminels financiers répondront de leurs actes », a-t-il déclaré. « Désormais, ce n’est plus au peuple d’avoir peur de ses dirigeants, mais plutôt à ces derniers de craindre le peuple. Nous voulons une Afrique libre. Il faudrait qu’à la tribune de l’ONU si le représentant de la France parle français, le chinois parle chinois, le président nigérien parle haoussa ou Djerma, celui Mali bambaras et le Congolais swahéli », a-t-il conclu.
Rappelons que plusieurs autres acteurs de la société civile se sont succédé à la tribune pour non seulement encourager les manifestants tout en réitérant la nécessité de redoubler d’efforts pour la poursuite de cette action.
Mamane Abdoulaye (ONEP)