Let’s Break the cycle, autrement dit brisons le cycle
Mesdames et Messieurs,
C’est avec une profonde préoccupation et un engagement renouvelé envers l’action humanitaire que je prends la parole aujourd’hui, à l’occasion de la journée de prévention des risques des catastrophes, célébrée le13 octobre de chaque année.
Cette journée revêt une importance capitale pour notre pays, le Niger qui traverse actuellement une période critique marquée par les sanctions imposées par la CEDEAO.
Ces sanctions ont exacerbé les défis humanitaires auxquels notre pays est confronté et mis en lumière l’urgence d’agir face à des défis constants liés aux catastrophes naturelles en général et les inondations en particulier.
L’une des principales causes de ces catastrophes est incontestablement le changement climatique, qui frappe notre nation de manière disproportionnée.
Les phénomènes climatiques extrêmes sont devenus monnaie courante, laissant des communautés entières vulnérables à la perte de leurs moyens de subsistance et de leurs foyers.
Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous une synthèse de la situation des inondations à la date du 28 septembre 2023.
Les chiffres que je vais vous présenter sont alarmants, mais ils sont également un rappel poignant de la nécessité de renforcer notre engagement envers la prévention des catastrophes.
À cette date, les inondations ont touché toutes les régions de notre pays, du nord au sud, de l’est à l’ouest.
C’est un phénomène qui n’épargne personne, et dont les conséquences sont lourdes. Pour mieux comprendre la gravité de la situation, examinons les données :
– 43 départements, 107 communes, et 614 villages ou quartiers ont été impactés. Cela signifie que personne n’est à l’abri de ce fléau, quel que soit son lieu de résidence.
– Les dégâts humains sont également considérables : 19 185 ménages sinistrés, ce qui représente un total de 161 674 personnes touchées par ces inondations. Nous déplorons également la perte tragique de 51 vies humaines et 78 blessés. Chaque vie perdue est une tragédie immense.
– Les infrastructures n’ont pas été épargnées, avec 14 356 maisons effondrées et 951 cases endommagées.
– Nos moyens de subsistance ont été affectés, avec 3 311 têtes de bétail, y compris des volailles, emportées par les eaux.
– Les dommages aux infrastructures publiques sont également significatifs, avec 1 994 murs détruits, 146 greniers et des pertes alimentaires de 3.9 tonnes.
– L’éducation et la santé ont également été touchées, avec 64 classes inondées et 2 centres de santé endommagés.
Il est crucial de noter que certaines régions ont été plus durement frappées que d’autres, avec Maradi, Tillabéri et Tahoua en tête de liste, totalisant à eux seuls plus de 13 500 ménages sinistrés.
Mesdames et Messieurs,
Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques. Ils représentent des vies brisées, des rêves perdus, des familles déplacées, et une économie fragilisée. Ils nous rappellent que les inondations ne sont pas seulement un phénomène naturel, mais un problème humain que nous devons affronter collectivement.
Il est indéniable qu’une inégalité persiste parmi les victimes de ces catastrophes, avec une incidence particulièrement forte sur les populations défavorisées, les jeunes et les femmes.
Les femmes du Niger, en particulier, subissent de manière disproportionnée les conséquences de ces événements, leur fardeau étant aggravé par des barrières culturelles et sociales.
Nos enfants, quant à eux, demeurent les plus vulnérables lors de ces crises.
Pour illustrer mon propos, permettez-moi de vous relater l’histoire bouleversante d’une jeune fille dont la vie a basculé ; Amsatou.
Amsatou fait partie de l’équipe nationale de handball du Niger et se distingue par son talent indéniable. Cependant, en dehors du terrain de jeu, elle a été confrontée à une tragédie qui a bouleversé sa vie. Le jour fatidique de l’inondation, l’eau avait déjà envahi sa maison lorsque ses yeux se sont ouverts au matin. Elle a envisagé de construire des barricades de sable pour endiguer la montée des eaux dévastatrices. Cependant, la réalité était implacable : l’eau progressait à une vitesse effrayante, laissant peu de temps pour agir.
En un instant cette jeune fille a vu la maison qui avait abrité tant de souvenirs heureux s’effondrée sous la pression implacable des eaux en furie.
L’histoire d’Amsatou nous montre que nous ne pouvons pas contrôler les forces de la nature, mais nous pouvons certainement agir pour minimiser les dégâts et protéger notre population.
La prévention des catastrophes est la clé, et nous devons agir de manière proactive pour y parvenir.
Et il est de notre devoir en tant que nation de prendre des mesures audacieuses pour atténuer les effets des catastrophes. C’est seulement en travaillant ensemble, en mettant en place des politiques efficaces et en renforçant nos capacités que nous pourrons créer un avenir plus résilient pour tous les Nigériens.
Tout d’abord, nous devons renforcer notre système d’alerte précoce pour permettre aux communautés vulnérables d’évacuer à temps.
La communication rapide et efficace peut sauver des vies.
La sensibilisation est également cruciale. Nous devons éduquer nos populations sur les risques d’inondations, les comportements à adopter en cas d’alerte, et les méthodes pour minimiser les dégâts.
Mesdames et Messieurs,
‘‘La prévention des catastrophes n’est pas une option, c’est une nécessité. Nous avons vu les conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles et nous ne pouvons pas permettre que cela se reproduise. En travaillant ensemble, en investissant dans la préparation et en adoptant des mesures de prévention, nous pouvons protéger notre nation et sauver des vies’’.
Aujourd’hui, en cette journée de prévention des risques des catastrophes, je vous appelle à l’action.
Ensemble, nous pouvons faire la différence et œuvrer pour un avenir plus sûr, plus équitable et plus durable pour notre cher Niger.
Avant de terminer mon propos, il me plait de saisir la présente occasion, pour remercier, au nom du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et de SE le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP, Chef de l’État, tous les partenaires techniques et financiers qui ont contribué à l’organisation de cette journée internationale de prévention des risques de catastrophes.
Je souhaite un plein succès à toutes les activités programmées au cours de cette journée internationale de prévention des risques de catastrophes.
Let’s break the cycle.
Je vous remercie.