L’engagement des femmes en politique est un combat toujours d’actualité au Niger. A la faveur des mesures législatives et réglementaires adoptées par le gouvernement à travers notamment la loi sur le quota, les femmes nigériennes cherchent à s’imposer dans une sphère politique à prédominance masculine. Elles ne se laissent plus être cantonnées à une position d’actrices de seconde zone. Les élections générales de cette année sont révélatrices de cette dynamique où les femmes sont sur toutes les lignes de front. Elles sont en cela, accompagnées dans leurs combats politiques, par des structures non gouvernementales, qui encouragent la participation politique des femmes et le leadership féminin en général.
C’est le cas de l’ONG Femme Action et Développement (FAD) qui a mis en place des stratégies visant à accompagner les femmes pour qu’elles puissent mieux accomplir leurs projets politiques. D’après la coordinatrice de FAD Nafissatou Idé Sadou, sa structure a depuis 2016 initié des projets, des stratégies permettant de booster la participation politique des femmes. A cet effet, FAD a organisé de séances de formation ayant porté sur diverses thématiques à savoir le processus électoral, le leadership politique, l’éducation citoyenne et la mobilisation des ressources. En termes de formation, cette ONG a formé plus de 1.000 femmes issues de plus de 30 partis politiques. Notons aussi que l’ONG FAD a officiellement signé de conventions avec 33 partis politiques dans le cadre de la promotion de la participation politiques des femmes, de la promotion de la candidature féminine, et du respect de la loi sur le quota, la bonne application des différents textes législatifs en faveur des droits des femmes au Niger ratifiés par notre pays aux plans national, régional et international.
La Coordinatrice a indiqué que cette convention constitue la base d’une collaboration entre sa structure et les 33 partis politiques signataires. En outre, au nombre des initiatives, l’ONG a créé un cadre de partage d’expériences intergénérationnels entre les femmes, dénommé ‘’L’univers des femmes en politique ‘’. «L’univers des femmes en politique est une initiative qui permet aux femmes des différents bords politiques de rencontrer une personnalité politique dotée d’un parcours politique remarquable en vue de partager ses expériences avec les autres et donner des conseils pour tout ce qui concerne la carrière politique», a déclaré Mme Nafissa Idé Sadou. L’ONG FAD ne s’est pas arrêtée là dans ses initiatives en vue d’améliorer la participation politique des femmes au Niger. Selon la Coordinatrice, une application dénommée «Panier virtuel» a été créée pour permettre à toutes les femmes qui s’engagent en politique de trouver toute sorte de documentations sur les questions liées à la vie politique, les textes de lois et les modules de toutes les formations que l’ONG a eu à organiser à l’endroit de ces femmes.
D’après la coordinatrice de FAD, cette application a pour objectif de permettre aux femmes de s’auto former. «Aussi dans le cadre de nos partenariats, nous avions mobilisé les femmes au sein des partis politiques pour qu’elles soient des modèles à travers le Comité des Femmes Mentors en Politique (COFEMEP). Ce comité a pour rôle de faire la promotion des femmes au sein des partis politique, d’encourager la jeune fille qui veut faire carrière en politique et de la coacher pour qu’elle soit aussi un modèle et prendre la relève. C’est une initiative qui regroupe les femmes de toutes les formations politiques (de l’opposition et de la majorité). L’un des défis de FAD à travers ce comité, c’est de faire de ses membres des «Ambassadrices», des modèles de réussite des femmes en politiques», a déclaré Mme Nafissa Idé Sadou.
La coordinatrice de FAD se réjouit d’avoir contribué à l’émergence de certaines femmes dans les partis politiques. Elle a mentionné que, l’ONG FAD et le COFEMEP ont récemment initié une mission de suivi de la mise en œuvre de la Convention avec les 33 partis politiques. Toujours dans sa démarche, de la promotion de l’émergence des femmes en politique, l’ONG FAD a aménagé une salle spéciale à son siège qui sert d’incubateur. Cette salle a permis d’incuber environ, 170 femmes candidates aux élections locales et législatives, pendant un mois. Pour ce faire, l’ONG FAD a recruté des consultants nationaux et internationaux qui ont accompagné ces candidates. «Cette salle d’incubation nous a permis de comprendre que le niveau d’engagement des femmes candidates n’est pas le même. Nous avions sélectionné les plus motivées, les plus engagées que nous appuyions dans le cadre de leur campagne électorale», a souligné la Coordinatrice de l’ONG FAD, Nafissa Idé Sadou.
Laouali Souleymane et Ali Maman(onep)