Le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou a présidé dans la matinée du mardi 30 janvier 2024, la cérémonie officielle d’ouverture de la première session du Comité de Pilotage (COPIL) du Projet de la Dorsale Transsaharienne à Fibre Optique (DTS) pour l’année 2024. Ce projet, co-financé par la République du Niger et la Banque Africaine de Développement (BAD), a pour but d’assurer la souveraineté numérique au peuple nigérien. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Coordonnateur du projet et des membres du comité de pilotage du projet, des directeurs centraux et généraux et de plusieurs invités.
Dans ses propos liminaires, le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique a expliqué les raisons qui ont engendré les mauvaises performances constatées dans la mise en œuvre du projet depuis sa création. En effet, rappelle-t-il, il y a de cela six ans que le COPIL ne s’est pas réuni. M. Sidi Mohamed Raliou devait en outre mettre l’accent sur l’objectif majeur assigné au projet. « L’objectif demeure la création d’infrastructures TIC (Large Bande et de stockage-Datacenter) qui vont contribuer au changement du paysage digital et créer ainsi un environnement propice à l’émergence d’une économie digitale inclusive », a-t-il indiqué. Le ministre a également souligné l’importance du projet et les avantages qui lui sont assignés. « À terme, ces réalisations vont concourir à faciliter l’accès des populations, des administrations et des entreprises à des services de télécommunications/TIC de qualité, fiables et à moindre coût. C’est un véritable outil d’intégration africaine assurant l’interconnexion du Niger avec cinq pays limitrophes à savoir l’Algérie, le Nigéria, le Bénin, le Burkina Faso et le Tchad », a-t-il précisé.
Par la suite, M. Sidi Mohamed Raliou a présenté les résultats obtenus par le projet depuis octobre 2021 avec 1.031 km de linéaires optiques et un taux d’exécution satisfaisant de 93% pour interconnecter le Niger avec ses pays voisins à travers la fibre Optique. « Ces travaux offriront cinq sorties d’interconnexion dont l’axe Niamey-Gaya-Frontière Bénin 300 km ; l’axe Niamey-Torodi-Frontière Burkina Faso 118 km ; l’axe Zinder-Timkim-Frontière Nigéria 117 km ; l’axe Diffa-N’Guiguimi-Frontière Tchad 186 km et l’axe Arlit-Assamaka-Frontière Algérie 228 km », a-t-il ajouté. En termes de connectivité, poursuit-il, la DTS permettra au Niger de multiplier les sorties vers l’international à travers le Tchad vers la sortie de la Mer Rouge (Soudan), l’Algérie vers la sortie de la Méditerranée, le Nigéria vers la sortie de Lagos sur l’Océan Atlantique, le Burkina Faso vers le Ghana et la Côte d’Ivoire sur l’Océan Atlantique et le Bénin vers la sortie Cotonou sur l’Océan Atlantique.
Par ailleurs, il a relevé que la seconde grande activité du projet qui consiste à doter le Niger d’un centre national de données (Datacenter tiers III) a démarré le 15 mars 2023 pour s’achever au plus tard le 20 septembre 2024. Ce qui, dit-il, permettra avec la fibre optique de doter le Niger d’une infrastructure de dernière génération pour le stockage des données sensibles du gouvernement, des opérateurs privés et des institutions financières. Pour rappel, ledit projet a été lancé le 10 octobre 2017 et des avancées significatives ont été enregistrées par le Niger dans la quête de l’émergence d’une économie numérique. « L’exécution de ce projet dispose d’un taux d’engagement satisfaisant de plus de 95 % de son budget global et les deux activités d’envergure et structurantes (Fibre Optique et Datacenter) représentent 92 % du budget global du projet » a souligné le ministre.
En définitive, le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique a interpellé le Comité de Pilotage pour plus d’implication dans la finalisation et l’opérationnalisation des deux infrastructures prédéfinies dans les meilleurs délais. « Je vous exhorte à analyser avec la plus grande rigueur le Plan de Travail et de budget Annuel au titre de l’année 2024 afin d’apporter vos contributions nécessaires à l’accomplissement des nobles objectifs assignés à ce projet. Il faut remédier aux retards observés et s’impliquer davantage pour la réalisation effective des objectifs et la pérennisation du projet », a-t-il conclu.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)