Le ministre délégué au Budget, M. Ahmat Jidoud, a présidé hier par visioconférence la cérémonie d’ouverture de la 33ème réunion plénière de la Commission Technique du GIABA.
Dans le discours qu’il a prononcé, il a d’abord rappelé que l’année 2020 est marquée par une crise profonde engendrée par la pandémie de la COVID-19 ayant ébranlé nos économies. Il a à cet effet mentionné que, selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) du mois d’Avril, le produit intérieur brut en termes réels de la CEDEAO devrait se contracter de 1,6%, contre un taux de croissance de 3,1% en 2019. Pour contenir cette pandémie, les Etats ont mis en œuvre des programmes d’urgences comprenant des mesures préventives, telles que la fermeture des frontières, ainsi que la suspension des rencontres nationales et internationales. Ces mesures nécessaires, précise-t-il, ont empêché l’organisation des sessions des instances du GIABA qui devraient se tenir à Niamey au cours du mois de mai 2020.
Le ministre délégué au Budget a noté que le Secrétariat du GIABA, soucieux de poursuivre résolument sa mission que lui ont assigné les autorités de l’espace CEDEAO, a pris l’initiative d’exploiter les opportunités qu’offrent les technologies de l’Information et de la Communication, en organisant des rencontres virtuelles. D’après lui, ces rencontres permettent au secrétariat du GIABA d’effectuer un suivi rapproché des activités en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au sein des Etats membres.
Ahmat Jidoud a rappelé que la lutte contre la criminalité financière est l’une des préoccupations primordiales et permanentes de la communauté internationale, en raison de l’impact négatif engendrant ce phénomène sur la stabilité macroéconomique, singulièrement sur l’intégrité et la stabilité des institutions financières ainsi que sur la bonne gouvernance. Il devait ajouter que l’ingéniosité de ces criminels financiers exige une vigilance toujours accrue afin de les empêcher de profiter du contexte de la pandémie de la COVID-19 pour inventer de nouvelles méthodes de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. En outre, il a indiqué que le Niger a décidé d’inscrire son Dispositif National de Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme dans une dynamique d’amélioration continue, à travers notamment la mise en œuvre des réformes permettant de l’adapter en tenant compte des nouvelles techniques et tendances de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme issus des travaux de recherche régionaux et internationaux. Le ministre délégué au Budget a informé l’assistance de l’entrée de notre pays dans le processus du deuxième cycle d’évaluation mutuelle des Etats membres dont la visite s’est déroulée du 13 au 29 Janvier 2020. Il a également confié que le gouvernement accorde un intérêt particulier à cet exercice, qui s’est traduit par l’adoption cette année d’une série de réformes visant à renforcer le Dispositif national, à travers des textes qui, pour les uns, comblent des vides juridiques et, pour les autres , consolident les prérogatives de la CENTIF et du Comité National de Coordination des Actions relatives à la lutte contre le Blanchiment des Capitaux, le Financement du Terrorisme et de la Prolifération des armes de destruction massive (CNCA-LB/FT). «Dans ce contexte de menace terroriste permanente, je ne saurais terminer mes propos sans souligner l’importance de la coopération entre nos Etats membres dans notre combat commun contre la criminalité financière, devenue transfrontalière », a déclaré le ministre délégué au Budget avant de notifier que cela passe nécessairement par une mutualisation des efforts des Etats membres et une intensification des échanges d’informations au niveau de l’espace communautaire.
Par Laouali Souleymane(onep)