Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a lancé, le 29 juillet 2024 à Niamey, le Projet d’Appui au Développement des Cultures Irriguées et à l’Intensification de la Production animale (PACIPA) pour le Niger, financé par la Banque Mondiale. En marge de cette cérémonie, un panel de haut niveau sur la sécurité alimentaire s’est tenu sous la présidence du ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane entouré pour la circonstance du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances, M. Moumouni Boubacar Saidou, du Secrétaire Exécutif du CILSS, Dr. Abdoulaye Mohamadou, ainsi que du Directeur Régional de la Banque Mondiale pour le développement durable, M. Chakib Jenane.
L’objectif principal de ce panel est d’informer les participants sur les risques, défis et enjeux liés à la sécurité alimentaire au Niger et dans le Sahel, et de définir les perspectives de financement des besoins dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage au Niger et dans le Sahel. Dans sa communication, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, a souligné que les politiques menées entre 1960 et 2023 au Niger n’ont pas permis de régler la question de sécurité alimentaire au pays. « Les récentes sanctions imposées à notre pays ont mis en évidence l’importance cruciale de la sécurité alimentaire et la nécessité pour un pays d’être autonome sur le plan productif », a-t-il dit.
Selon le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, le Niger, en tant que pays sahélien dont la production dépend principalement des précipitations, doit désormais diversifier ses sources d’approvisionnement en eau en se tournant vers l’irrigation pour garantir sa sécurité alimentaire et sa souveraineté. Il a mentionné la mise en place du Programme de la Grande Irrigation pour atteindre cet objectif qui vise la réorientation de la politique alimentaire du pays.
Quant au ministre délégué, chargé des Finances, M. Moumouni Boubacar Saidou, il a évoqué le cadre réglementaire et législatif, en se référant notamment à la loi organique sur les lois de finances du 26 mars 2012. Il a mentionné un collectif budgétaire visant à ajuster le budget initial de 2023 en raison des contraintes imposées par l’embargo décidé à l’encontre du Niger. « Le seul secteur qui a reçu dans le cadre de ce collectif des crédits additionnels, c’est le secteur de secours alimentaire avec une augmentation nette d’environ 10 milliards», a-t-il précisé.
De son côté, le Secrétaire Exécutif du CILSS, Dr. Abdoulaye Mohamadou a rappelé les défis posés par le changement climatique, tels que les sécheresses et les inondations, qui impactent la production agricole en influençant le choix des variétés à cultiver. Il a également abordé les défis agricoles liés à la productivité, au conditionnement et à la transformation des produits. « Malgré le faible recours aux engrais et aux semences dans la région sahélienne, la production agricole a continué de croître au cours des dix dernières années », a-t-il indiqué. Dr. Abdoulaye Mohamadou a ajouté que la crise de la Covid-19 a eu des répercussions sévères sur l’économie agricole de la région et que la fermeture des frontières n’était pas une approche adéquate pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Pour sa part, le directeur régional de la Banque Mondiale pour le développement durable, M. Chakib Jenane a souligné la gravité de la crise alimentaire mondiale actuelle. Selon lui, environ 800 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire à l’échelle mondiale. « En Afrique, 300 millions de personnes se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire, ce qui signifie qu’une personne sur quatre ne dispose pas de nourriture suffisante », a précisé M. Chakib Jenane.
Yacine Hassane (ONEP)