Le Réseau des journalistes pour les droits de l’Homme (RJDH) a organisé le vendredi 6 mai dernier, un panel sur le thème «Le journalisme sous l’emprise du numérique». Parrainés par le président de la Commission nationale des droits humains, M. Maty Elhadji Moussa, ces échanges entre professionnels et étudiants de l’IFTIC ont permis de partager des expériences sur trois sous-thèmes d’importance capitale pour le métier de journaliste. Ce panel s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année.
Dans son discours de lancement des travaux, le président de la Commission nationale des droits humains (CNDH), a affirmé que cette journée est d’une grande importance pour son institution, de même qu’il s’est réjoui de sa participation à cette activité qui, cadre avec les «missions de promotion et de protection des Droits humains sur l’ensemble du territoire national» dévolues à la CNDH. Il a aussi apprécié l’initiative du Réseau des journalistes pour les droits de l’Homme qui, dit-il, est «une approche innovante visant à mieux édifier les professionnels des médias et les étudiants de l’IFTIC sur l’implication du numérique dans l’exercice de ce noble métier du journaliste».
M. Maty Elhadji Moussa a indiqué que le métier du journaliste au Niger doit retrouver son rayonnement d’antan grâce notamment à la viabilisation des entreprises de presse, au rehaussement des salaires des journalistes, à l’accès à la publicité, et surtout au rehaussement du fonds d’aide à la presse que justifie le contexte actuel. Toutefois, estime-t-il, les journalistes nigériens doivent faire montre d’un sens de responsabilité remarquable dans l’exercice de leur métier. Le président de la Commission nationale des droits humains (CNDH) a exhorté les journalistes «à mesurer le poids de la responsabilité qui leur incombe désormais en la matière» et félicité le RJDH pour ses «initiatives louables visant à sensibiliser les journalistes sur les Droits Humains et à promouvoir l’éducation aux droits humains au Niger».
Pour sa part, le Directeur général de l’Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication (IFTIC), M. Amadou Sahadou Illiassou, a expliqué l’avènement du numérique a occasionné la prolifération sur les réseaux sociaux d’informations de toute sorte, souvent inventées, et qui portent atteintes à la vie privée des citoyens. «Force est de constater que, de plus en plus, nos jeunes s’adonnent à des comportements inquiétants sur les réseaux sociaux tant du point de vue moral que par rapport à la préservation de la quiétude sociale. Or, ces comportements ne sont pas sans conséquences, au regard de vue l’ampleur que le numérique est en train de prendre dans notre société», a-t-il dénoncé.
Face à l’émergence de nouveaux canaux de communication offerts par le numérique, a souligné le président du RJDH, M. Abdou Tikiré Ibrahim, il s’avère indispensable «d’édifier les journalistes et les futurs
journalistes dans une utilisation responsable des nouvelles plateformes de communication qu’offre le numérique, surtout dans un contexte d’insécurité». Il a exhorté la presse nationale à la confraternité et à contribuer à asseoir davantage une culture nationale des Droits Humains dans laquelle prospèreront «les valeurs de paix, de tolérance, d’égalité, et de justice au Niger». Le président du RJDH a aussi demandé aux journalistes de privilégier le sens de responsabilité dans la collecte, le
traitement et la diffusion de l’information afin de contribuer à asseoir un climat de paix et de sérénité dans le pays.
Les échanges lors de ce panel ont porté sur les opportunités, les menaces sur le journalisme, les défis et les perspectives liés à l’essor du numérique. Il a également été question de la loi sur la cybercriminalité et son impact sur le travail du journaliste au Niger.
Souleymane Yahaya(onep)