A Niamey comme partout dans les grandes villes du Niger, les jeunes qui n’ont jamais connu le banc de l’école excellent dans l’apprentissage des métiers pour certains, pendant que d’autres s’adonnent à des activités de petit commerce. Même si ces alternatives sont loin de suppléer le chemin de l’école, elles permettent tout au moins à ces enfants d’échapper aux dangers de la délinquance juvénile en milieu urbain.
Partout dans la ville de Niamey notamment sur les carrefours et le long des trottoirs, on constate des groupes de jeunes enfants qui vendent plusieurs articles, produits et aliments appréciés par la population. Certains usagers apprécient l’initiative de ces jeunes qui cherchent à gagner leur pitance quotidienne. « Je ne fais qu’apprécier le courage de ces enfants qui ont décidé de subvenir à leurs propres besoins. Si chaque enfant qui ne part pas à l’école ou qui abandonne les bancs cherche à faire quelque chose d’utile pour lui et pour la société, on aurait diminué substantiellement la délinquance à Niamey », explique Issa Halidou, taximan de son état.
Le petit commerce est basé sur la vente de sachet d’eau fraîche, des beignets, des habits pour enfants qu’ils trimbalent à longueur de journée, à la recherche d’éventuels clients. Plusieurs d’entre eux viennent des villages pour trouver quelque chose à envoyer à leurs parents. « Je viens d’Ayorou et j’ai 15 ans. Comme mes parents ne m’ont jamais inscrit à l’école, j’ai décidé de venir en exode à Niamey. Cela fait un an que je suis chez ma tante. Elle m’envoie lui vendre de l’eau fraîche chaque jour, et me paye en fonction de ce que j’ai vendu. C’est grâce à cela que je subviens à mes besoins et j’envoie de l’argent à mes parents », confie Mahamadou Zabeirou, qui tient son commerce sur la chaussée d’une grande artère de la ville de Niamey.
Malgré leur jeune âge, ces enfants ont décidé de ne pas suivre la voie de la délinquance juvénile. Le petit commerce permet à cette kyrielle de débrouillards d’épargner à la fin de chaque mois. Ils n’exercent pas seulement dans la vente de l’eau fraîche. Le petit commerce se diversifie à Niamey. Certains évoluent dans la vente d’aliments. C’est l’exemple de Zirkifil Ousmane qui vient de Dogondoutchi. « La vente de “Awara” me permet d’épargner 1500 F par jour, ce qui me fait 45.000 F et même souvent 50.000 F le mois », confie ce jeune, fier de son activité.
Ousmana Halidou (Stagiaire)