Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, a présidé, hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture des travaux de la revue sectorielle conjointe entre le gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile au titre de l’année 2021. La revue du programme de l’Education et de la Formation est un exercice annuel organisé par le Gouvernement et regroupant les responsables des départements ministériels en charge de l’éducation et de la formation et leurs partenaires techniques et financiers en vue de faire le point sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des politiques nationales du secteur éducatif et formuler des recommandations.
La présente session consacre l’évaluation de la première année de mise en œuvre du programme de l’éducation et de la formation du Gouvernement mis en place en Avril 2021. C’est dire qu’elle revêt une importance particulière d’autant plus que SE Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l’Etat, lors de son investiture, a conféré au secteur de l’éducation un niveau de priorité élevé, au même titre que la sécurité.
Pour le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, la revue sectorielle est aussi l’occasion de faire le bilan relativement aux indicateurs sur lesquels le Gouvernement s’est engagé notamment dans le Programme Transitoire du Secteur de l’Education et de la Formation. A ce niveau, a relevé le Chef du gouvernement, le Fonds Commun sectoriel de l’Education et de la Formation a été mis à contribution pour octroyer des subventions à plus de 6.000 écoles primaires. Pour rappel, dans la Déclaration de Politique Générale, le Gouvernement s’est engagé à relever les principaux défis liés à l’accès, à la qualité du système d’enseignement et d’apprentissage ainsi que l’adéquation de l’offre de formation aux besoins du marché de l’emploi.
« Nul besoin de rappeler l’immensité de ces défis et les mesures de redressement sur lesquelles s’est engagé le Gouvernement dans le cadre du Plan de Transition du Secteur de l’Education et de la Formation. Les réformes indispensables étant la condition d’un relèvement général de notre système, il nous faudra internaliser les avancées enregistrées sur lesquelles nous devons dorénavant nous baser pour les activités à venir », a déclaré le Chef du gouvernement.
Le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a par ailleurs indiqué qu’à cette date, le Niger dispose de plusieurs dispositifs. Il s’agit d’un système statistique plus fiable qui permet de revenir à la mise œuvre du Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation qui servira à projeter l’atteinte de l’Objectif du Développement Durable 4 dans la décennie ; d’un système de carte scolaire qui va permettre une planification rationnelle des ressources notamment en ce qui concerne les infrastructures et le recrutement des enseignants pour relever le défi de la qualité ; d’un système d’orientation scolaire et de gestion des flux pour rationaliser et créer une cohérence entre les flux provenant du primaire et leur ventilation dans les secteurs de la formation professionnelle qui est un axe majeur de l’engagement du Président de la République.
Parmi les dispositifs figurent les dispositions à prendre pour prolonger la durée moyenne de la scolarisation dont le faible taux est la base de notre rang du point de vue de l’Indice de Développement Humain ; de normes de planification et de plans de construction des classes qui permettront d’unifier et rationaliser les types d’établissement tout en prenant notamment en compte la dimension genre et enfin une stratégie nationale pour la scolarisation de la jeune fille sur laquelle les acteurs sont invités à réfléchir pour déterminer les critères permettant d’octroyer l’aide sociale nécessaire pour l’accompagnement de la scolarisation de la jeune fille.
Le Chef de gouvernement a en outre souligné que ces avancées de restructuration du système éducatif sont fortement soutenues par le Gouvernement qui, sous l’autorité du Président de la République, a déjà marqué certains changements qui méritent d’être notés car faisant un lien entre l’éducation et le développement. En effet, a-t-il expliqué, le Président a érigé l’éducation en priorité au même titre que la sécurité. L’allocation budgétaire pour l’éducation sera portée à 22% du budget de l’Etat. Aussi, des mesures fortes ont été prises pour relever le défi de la qualité à travers notamment le relèvement du niveau de recrutement dans les Ecoles Normales et le recrutement d’enseignants à tous les niveaux.
Le Chef du gouvernement s’est
réjoui de l’atteinte de certains indicateurs comme l’intégration au
Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses des Communes des zones prioritaires pour la construction des classes au primaire selon des critères clairs et la formation des enseignants du primaire. Cependant, a-t-il noté, au cours de la présente revue, les autres indicateurs vont être examinés, notamment la fonctionnalité des salles de classes construites entre 2018 et 2021 ; l’application de critères d’affectation des enseignants du primaire et la prise en compte dans le modèle de convention de la relation entre les objectifs et les moyens ; l’intégration dans les Documents de Programmation Pluriannuelle des Dépenses des critères clairs pour la répartition des ressources entre les régions. Le Chef du gouvernement a souligné qu’au niveau du Fonds commun sectoriel, les avancées notées dans la mise en œuvre du plan de redressement consécutif à l’audit 2019 ont vu l’annonce de l’arrivée de nouveaux contributeurs parmi lesquels l’Union Européenne, le Canada, l’Espagne et la Belgique. « Je lance un appel à nos partenaires pour s’inscrire davantage dans le mécanisme d’alignement du Fonds commun », a-t-il souhaité.
Pour sa part, le représentant des organisations de la société civile actives en éducation, M. Illias Alhousseini a indiqué que cette rencontre est une occasion pour les OSC de donner une appréciation et perception objective de la conduite des actions par les ministères en charge de l’éducation et fournir aux acteurs de différents niveaux, un angle de vue à même d’enrichir les conclusions et les projections favorables à l’émergence de notre système éducatif. Il a aussi noté que cette revue se tient dans un contexte qui cumule les effets de l’insécurité et la recrudescence des violences dans les établissements scolaires impactant négativement les efforts déployés par les autorités pour un système éducatif productif et compétitif. Il a ensuite rappelé que la crise sécuritaire qui a fait des déplacés internes et externes dans plusieurs régions, particulièrement à Tillabéri et à Diffa a eu pour conséquences la fermeture de plus sept cent (700) écoles rendant impossible d’assurer le continuum pédagogique dans ces régions. « Face aux conséquences de cette situation, le gouvernement a tenté plusieurs ripostes pour apporter des réponses même si les résultats restent mitigés », a-t-il fait remarquer. Selon M. Illias Alhousseini, le Plan de transition prolongé pour une année supplémentaire devrait permettre de régler définitivement le problème des indicateurs et de définir les nouvelles orientations pour le prochain programme qui doit prendre véritablement en compte les reformes curriculaire tant voulu par l’ensemble des acteurs de l’éducation. « La société civile dans son rôle d’accompagnement et de veille citoyenne s’investira dans ce processus et occupera sa place avec une participation qualitative », a dit M. Illias Alhousseini.
L’ambassadrice de l’Union Européenne au Niger, Dr. Denisa Elena Ionete a noté quant à elle que ce plan ambitionne de jeter et consolider les bases fondamentales de gouvernance et de qualité du secteur, sur lesquelles sera développé et s’appuiera le futur plan sectoriel de l’éducation et de la formation. Aussi, a ajouté Dr Denisa Elena Ionete la préparation de la requête de financement pour le partenariat mondial pour l’éducation sera présenté. De même qu’une injection importante de fonds pour le secteur de l’éducation mais également l’enjeu et celui de la finalisation en 2023 du plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation (PTSEF). Elle a salué les avancées enregistrées tout en précisant que chaque année la revue donne des informations, relativement à la redevabilité, le suivi, les avancées et aussi les mesures pour le secteur de la formation et de l’éducation.
Oumar Issoufou(onep)