Le président de l’Observatoire du Marché des Engrais au Niger (OMEN) M. Bounia Yahaya, et le président de l’Association Nigérienne des Importateurs et Distributeurs d’Engrais (ANIDE), Dr Soumaila Abdourahamane, ont co-animé une conférence de presse le vendredi 20 décembre 2024 à Niamey. Cet événement, axé sur le thème «Bilan des acquis et réalisations de la réforme dans le secteur des engrais au Niger», a permis aux intervenants de passer en revue les aspects de la réforme, les objectifs qu’elle poursuit et les résultats obtenus.
Le président de l’Observatoire du Marché des Engrais au Niger, M. Bounia Yahaya, a souligné que le gouvernement du Niger s’est engagé depuis 2017, avec l’appui financier et technique du Millenium Challenge Corporation (MCC) des Etats Unis, dans un processus de réforme du secteur des engrais au Niger. Cette initiative se fait à travers le Projet d’appui à la réforme du secteur des engrais (PARSEN) financé par le Millenium Challenge Account Niger (MCA-Niger) et mis en œuvre par l’IFDC. Le Plan de réforme du secteur des engrais a été adopté le 12 janvier 2018 par le décret 2018/046 du Président de la République. Cette réforme, a-t-il dit, a été initiée par le gouvernement suite à un diagnostic du secteur et après plusieurs études qui ont révélé de nombreuses insuffisances qui freinanent la performance de l’agriculture nigérienne et qu’il fallait corriger. « On peut citer entre autres : la faible productivité de l’agriculture et la pauvreté des terres ; la faible consommation de l’engrais au Niger par hectare de terre qui est de l’ordre de 3 kg/ha contre 12 kg/ha dans la sous-région. Aussi, les statistiques sur les importations de la CAIMA ont fait ressortir l’approvisionnement en engrais du Niger pour moins de 24.277 t en 2017, 23.353 1 en 2018, et 16.321 t en 2019 (chiffres Ministère des Finances), alors que les besoins exprimés par les producteurs eux-mêmes oscillent entre 100.000 t et 200.000 t par an », a-t-il expliqué. Cette réforme, selon lui vise à améliorer d’une part la disponibilité et l’accessibilité des producteurs aux engrais de qualité à des prix abordables à travers un approvisionnement et une distribution assurée par le secteur privé, et d’autres part améliorer le rendement des productions agricoles à travers une grande utilisation des engrais. La mise en œuvre du plan de réforme a connu des progrès appréciables, a-t-il poursuivi dont la mise en place des organes de la réforme ; l’élaboration et la mise en place des textes réglementaires et juridiques en vue de la création d’un environnement favorable au développement du secteur des engrais. « Une des réalisations de la réforme est la mise en œuvre du programme de subvention ciblée sous la supervision des organes de la réforme avec l’assistance du PARSEN. Ce qui a permis de démontrer avec succès la faisabilité au Niger d’une opération de subvention ciblée utilisant des bons d’achat. Ce mode de subvention permet non seulement le ciblage des bénéficiaires, mais aussi la responsabilité, la transparence, la traçabilité et un suivi rapproché des opérations », a mentionné le président de l’Observatoire du Marché des Engrais au Niger.
S’agissant des impacts de la réforme, le président de l’Association Nigérienne des Importateurs et Distributeurs des Engrais, Dr Soumaila Abdourahamane, a rappelé que depuis 2019, l’association compte à son actif plus de 200 membres et pas moins de 400 distributeurs et importateurs d’engrais grossistes et détaillants. « Nous couvrons pratiquement tout le pays et dans toutes les zones de production agricole intensive, nous avons des points de vente. Aujourd’hui, les acteurs maîtrisent bien leur approche marketing, ils ont une meilleure connaissance de l’engrais afin d’améliorer significativement les productions agricoles. Ce sont là des effets très positifs de la réforme qui ont permis à ce que les acteurs se professionnalisent », a-t-il conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)